CellProthera, une start-up française de biotechnologie, a présenté le 27 janvier les premiers résultats d’un essai clinique de phase II de sa thérapie de régénération du muscle cardiaque par injection de cellules souches sanguines (de type CD34).
La commercialisation du procédé en Europe et aux Etats-Unis est attendue dans environ 4 ans (fin 2020), rapporte Reuters.
Cinq personnes victimes d’infarctus ont été traitées depuis la fin de l’été en France et en Grande-Bretagne, sur 44 prévues. L’une d’elles, comme ce sera le cas pour un quart de la cohorte, reçoit un traitement médicamenteux classique.
Le procédé consiste à injecter dans la zone lésée des cellules souches sanguines autologues (provenant du patient lui-même) qui vont régénérer et revasculariser la partie nécrosée. Ces cellules indifférenciées sont prélevées par simple prise de sang, après une administration de facteurs de croissance qui favorisent leur migration dans l’organisme.
Les patients sélectionnés doivent avoir subi un infarctus sévère, sans que la pose d’un stent, un dispositif de dilatation d’artère, ait amélioré leur fonction cardiaque.
« Les greffés semblent tous se porter très bien, comme ceux de l’essai pilote que nous avions mené précédemment », a rapporté à Reuters le professeur Philippe Hénon, président de CellProthera et directeur de l'Institut de recherche en hématologie et transplantation de Mulhouse (IRHT), dont est issue la start-up.
Le patient non greffé a dû, en revanche, être muni d’un défibrillateur implantable.
Une étude clinique préliminaire avait été menée en 2002 au sein de l'IRHT avec sept personnes atteintes d'un infarctus sévère dont l’espérance de vie était de moins de trois ans.
A l'exception d'un seul dont l'infarctus était ancien et le tissu cardiaque trop dégradé, tous sont aujourd'hui vivants et « en forme, y compris celui qui est âgé de 80 ans », rapporte Philippe Hénon.
L'entreprise a conçu, en partenariat avec des industriels, un automate capable de sélectionner et de multiplier les cellules souches pour en obtenir de 10 à 50 millions, à partir de 200 millilitres de sang, qui sont injectées dans le myocarde au moyen d’un cathéter. L'opération dure moins d’une heure et relève des soins ambulatoires.
Un autre essai clinique de phase II doit débuter à Singapour au second trimestre. « Singapour voudrait devenir une plateforme des technologies médicales pour la zone Asie-Pacifique comme elle l’est pour le big data et les technologies numériques. Ils sont prêts à nous donner l’autorisation de mise sur le marché à partir du moment où nous aurons l’autorisation de lancer les essais de phase III », explique Philippe Hénon.
Psychomédia avec source : Reuters France.
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