La part démesurée de la dimension cognitive du travail domestique (planification, anticipation des besoins, délégation des responsabilités…) assumée par les femmes nuit à leur bien-être psychologique et à leur santé mentale, montre une étude publiée en juillet 2024 dans la revue Archives of Women's Mental Health.
Souvent appelée « charge mentale », cette dimension, invisible et souvent non reconnue, peut être épuisante, distrayante et psychologiquement éprouvante.
Elle est répartie de manière encore plus inégale au sein des couples que l'exécution des tâches comme telles, montre l'étude.
Elizabeth Aviv, du département de psychologie de l'University of Southern California, et ses collègues (1) ont demandé à 322 mères de jeunes enfants (environ 3 ans) qui, dans leur famille, était responsable de 30 tâches domestiques courantes. Chaque tâche était divisée en deux dimensions : cognitive (anticipation, planification, délégation et réflexion) et physique (exécution pratique).
L'inégalité entre femmes et hommes
Une disparité frappante était constatée entre les femmes et les hommes : non seulement les mères effectuaient davantage de tâches ménagères physiques, mais elles assumaient également une part encore plus importante du travail cognitif que leurs partenaires.
Pour chaque tâche examinée, la différence entre les partenaires était plus importante pour la dimension cognitive que pour la dimension de l'exécution physique. En moyenne, les mères ont déclaré être responsables d'environ 64 % des tâches ménagères physiques, contre 36 % pour leurs partenaires et 73 % des tâches ménagères cognitives, contre 27 % pour leurs partenaires.
Il n'y a qu'une seule tâche pour laquelle les pères faisaient plus de planification et d'exécution : sortir les poubelles. Ils effectuaient également plus de tâches d'entretien de la maison (telles que les réparations), mais les mères assumaient davantage la planification de ces tâches.
L'impact sur le bien-être
Cette inégalité semble particulièrement préjudiciable à la santé mentale des femmes. Celles qui assumaient une part plus disproportionnée de la charge mentale domestique présentaient des niveaux plus élevés de dépression, de stress, d'insatisfaction relationnelle et d'épuisement professionnel (burnout).
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Si une répartition inégale des tâches physiques était liée à une moins bonne qualité de la relation de couple, c'est le travail cognitif qui avait l'impact le plus profond sur le bien-être psychologique des femmes, rapportent les chercheuses.
« La répartition inégale du travail domestique est un facteur clé de l'inégalité entre les femmes et les hommes. Elle empêche les femmes de participer pleinement à la main-d'œuvre rémunérée et affecte de manière significative leur santé et leur bien-être
», soulignent-elles.
« Le travail cognitif peut être particulièrement éprouvant pour les femmes parce qu'il se déroule souvent dans l'ombre et qu'il n'est pas reconnu ou apprécié par les autres. Il mobilise également l'énergie mentale au détriment d'autres priorités.
»
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(1) Yaël Waizman, Élisabeth Kim, Jasmine Liu, Eve Rodsky et Darby Saxbe.
Psychomédia avec sources : University of Southern California, Archives of Women's Mental Health.
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