La stimulation magnétique transcrânienne (SMT) pourrait aider les personnes qui ont des problèmes de mémoire, suggère une étude de l'Université Laval (Québec) publiée dans la revue Neuroscience Letters.
La SMT consiste à appliquer un courant électrique de faible intensité sur certaines régions du cerveau pour modifier l'excitabilité neuronale. «La SMT permet d'inhiber ou de stimuler l'activité de certaines régions du cerveau. On l'utilise en clinique pour traiter des dépressions sévères qui résistent à la médication. En neuropsychologie, son usage est encore limité au champ de la recherche», indique Sophie Blanchet, co-auteure.
Les études d'imagerie cérébrale ont déjà montré que lorsque le cerveau enregistre de nouvelles informations (encodage), le cortex préfrontal gauche est particulièrement actif; lorsque cette information est récupérée (rappel), c'est le cortex préfrontal droit qui s'active.
Les chercheurs ont mené cette étude avec 11 jeunes adultes n'éprouvant pas de problèmes de mémoire. Les participants devaient mémoriser et se rappeler des séries de mots et d'images abstraites dans trois conditions: avec application de SMT sur le cortex préfrontal gauche, avec SMT sur le cortex préfrontal droit ou avec une SMT placebo.
Dans la phase de rappel, dès qu'un élément apparaissait à l'écran, ils devaient indiquer le plus rapidement possible s'ils l'avaient déjà vu.
Le temps de réaction des participants était plus rapide de 50 millisecondes, lorsque la stimulation était appliquée sur le lobe préfrontal gauche pendant l'encodage et sur le droit pendant le rappel. Une différence minime mais significative. "Ces résultats ont été obtenus avec des jeunes qui n'avaient pas de problèmes de mémoire", souligne la professeure Blanchet. "Ceci porte à croire que la SMT pourrait aider les gens qui ont de sérieux problèmes de mémoire", dit-elle.
Les effets observés sont spécifiques à la mémoire épisodique, celle qui permet de nous souvenir d’événements dans leur contexte spatial et temporel, souligne la chercheuse. «La mémoire épisodique est l'une des fonctions cognitives les plus vulnérables aux effets d’une atteinte cérébrale comme un traumatisme cranio-cérébral ou un accident vasculaire cérébral», précise-t-elle.
Psychomédia avec source : Au fil des événements (Université Laval).
Tous droits réservés