jalousies...
j'ai été très touchée par les différents témoignages que je viens de lire.
La jalousie est un sujet qui m'a toujours beaucoup intéressée, et je vais vous expliquer pourquoi.
Je me suis mariée à vingt ans, avec un homme qui en avait trente, pour qui j'avais de la tendresse et de l'amitié.
Peut-être une semaine après notre mariage, nous rencontrons dans la rue, près de chez nous, un de mes amis, qui d'ailleurs était présent pour notre mariage.
J'étais heureuse de cette coïncidence, et je m'approche joyeusement de lui en poussant mon mari, afin que nous amorcions une conversation amicale.
A ce moment je découvre sur le visage de mon mari une expression affreuse et je comprends qu'il est jaloux (sans raison).
Donc la conversation avec l'ami rencontré tourne court (car mon mari fait la gueule).
Dans les jours qui suivent, je suis bouleversée. Je réalise que j'ai affaire à quelqu'un qui ne sait pas trop maîtriser ses pulsions.
Quelque mois après, nous avons une conversation sur un mode badin, mon mari et moi-même. Je lui demande "et si un jour tu découvrais que je t'avais trompé, qu'est-ce que tu ferais ?". En fait, j'attendais qu'il me réponde : "et toi ?". Il m'a répondu, non pas en riant, mais avec beaucoup de méchanceté : "je le tuerais".
Il faut préciser que vraiment, vraiment, il n'avait aucune raison de jalousie à mon égard.
J'aurais un certain nombre d'anecdotes semblables, celles-ci m'ont paru révélatrices, car elles me sont arrivées dessus très violemment.
Dans les années qui ont suivi, j'ai fait beaucoup d'effort pour comprendre ce que pouvait être la jalousie.
Je n'y parvenais pas du tout.
Je découvrais que je n'étais pas jalouse, et je n'y comprenais rien.
En fait mon mari m'a trompée fréquemment et sans ménagement (à savoir, il ne se privait pas de me le laisser deviner ! Or n'étant pas du genre à soupçonner, je mettais quand même du temps à comprendre).
Durant ces années, je restais la même. J'étais non pas jalouse de ses liaisons, mais furieuse (c'était strictement raisonnable). Car bien entendu il choisissait mes "rivales" parmi des femmes moins belles, moins cultivées, et je crois, moins sympa que moi (l'une d'entre elles m'a longuement poursuivie au téléphone, à n'importe quelle heure de la nuit, pour me raconter beaucoup de sottises).
Je rationalisais toujours ces histoires.
Donc, j'essayais d'en parler avec lui, car je me disais qu'il souffrait.
Mais chaque fois il trouvait une échapatoire, je n'oublie d'ailleurs pas les mots qu'il employait "oh, c'est fini, de toute façon, elle était folle" ; "ne fais pas une histoire pour rien" et d'autres amabilités.
Je ne comprenais rien à moi-même, en même temps, je me disais : il faudrait peut-être que tu sois jalouse ?
Mais ça ne correspond pas du tout à mon tempérament. Je serais totalement incapable d'aller fouiller les poches de quelqu'un ou d'essayer d'écouter une conversation tél.
Mais tout ceci s'est très très mal terminé, je le dis tout de suite.
Mon mari m'a frappée par surprise et très violemment de nombreuses fois, et sans raison.
Moi, bêtement, à l'époque, j'essayais toujours, malgré ma peur et l'humiliation que je ressentais, de l'aider à formuler ce qui pouvait ne pas aller, mais il se bloquait, comme s'il voulait absolument avoir eu raison.
J'ai divorcé.
Or, après cette page noire, j'ai rencontré un autre homme, nous étions plus sur un plan de connivence, à vrai dire je ne pensais pas qu'il serait capable de jalousie.
Sa jalousie a commencé, non pas parce qu'il me soupçonnait de le tromper, mais parce qu'il aurait souhaité que je passe tout mon temps avec lui, ce qui est très très différent du cas de mon mari (qui je pense avait une pathologie).
Ce qui s'est produit, en fait, c'est que je devais bien sûr m'occuper de mes enfants, et du coup, la nouvelle relation sur laquelle je comptais beaucoup, et dans laquelle je m'étais beaucoup investie, a commencé à s'effondrer.
Il m'appelait à 2 heures du matin, sous des prétextes divers, la conversation n'en finissait pas, je n'en pouvais plus, j'ai fini par décrocher mon téléphone lorsque je me couchais. Ensuite, là aussi sans raison, il a commencé à "s'accrocher" excessivement, dès que j'avais une activité hors lui, il ne cessait de m'appeler, disant qu'il était malheureux, que j'étais une ingrate, que je ne pensais jamais à lui, etc...
Ca a duré ainsi des mois, jusqu'à ce que je n'en puisse plus et que je me sépare de lui, j'avais essayé de parler, de me fâcher, enfin rien n'avait donné de résultat.
Là aussi, je me disais, il y a un truc, je n'y comprends rien, je tombe sur des hommes jaloux, je leur donne tout, et malgré tout ils sont jaloux.
Il faut préciser que je suis quelqu'un de très entier, très enthousiaste, donc, je donne beaucoup, j'écoute, j'aide, etc.
En échange, j'attends, en cas de coup dur, un peu de maturité et de gentillesse ; cependant, je crois qu'étant très responsable et indépendante, on s'imagine que je n'ai besoin de rien, et on s'attend à ce que la relation se poursuive toujours sur le même mode, j'écoute, j'aide, etc, mais n'ai bien sûr besoin de rien !!!
j'ai beaucoup réfléchi à cela, car j'ai beaucoup souffert d'être ainsi ignorée dans ma personnalité même.
Si j'exprime ici mon témoignage, c'est que, je crois, il peut aider les "jaloux", dont je suis persuadée qu'il existe différents types (voir plus haut !!!), des inguérissables parce que refusant de règler des problèmes anciens, et des plus sympas, inconscients du mal qu'ils font.
J'ai eu le sentiment, dans ces histoires, où je vous jure, j'en ai versé des larmes et des larmes, avoir affaire à des gamins irresponsables. Donc, la seule qui pouvait faire face, c'était moi, il fallait toujours que je ne compte que sur moi, et j'aurais bien voulu être chouchoutée, de temps à autre.
J'espère cependant connaître la jalousie (modérée !!! et normale !!!) un jour ou l'autre. J'espère que vous m'avez lue, et continuer à échanger sur le sujet.
Bien amicalement.