Problème avec ma vie en général

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Réaction à la réaction

#2 Posté le par DCF__5019

Salut FabioK,

Tout d’abord, merci pour ta réponse ! Je croyais pas trop que quelqu’un aurait quelque chose à y répondre, alors ça fait assez plaisir de lire un message comme le tien. Bon, on va arrêter la séance du tapotage sur l’épaule.

T’as fait quelques petites erreurs de calcul sur mon âge (c’est pas grace, je suis un tout petit peu plus jeune), quand à ma « sale période », tout cela s’est passé en 4ème, au collège.
Alors, pourquoi autant d’acharnement ? Bonne question, et j’ai cherché la réponse pendant un bon bout de temps. Si j’élimine l’hypothèse parano, la réponse la plus probable était que je refusais de me fondre dans le groupe. C’était l’époque où le basket était roi dans les cours de récré (dans la mienne, en tout cas), où tout le monde devait porter les toutes dernières Air Nike 355IT3 avec pompe fluo qui fait « scouic », collectionner les cartess de joueurs de la NBA, écouter les derniers tubes techno et ne parler que du dernier numéro de Basket Mag. Et moi, je m’en foutais comme des résultats de la course de char du Colisée en l’An VXX. En gros, c’est comme si je m’étais couvert de peinture rose fluo tout en tenant un panneau géan « Hit me ! ». Et mes réactions à leurs attaques (au départ) étaient assez basiques : essayer de choper le gars qui se moquait de moi. Mais quand on court aussi vite qu’une mule enrégimentée, ça n’aide pas, et ça fait encore plus rire. Après, j’ai tout simplement coupé le son. J’écoutais plus, je me réfugiais dans ma tête et je passais sans regarder.

Pour ta remarque sur la paranoïa, t’as pas tort ! Je n’ai jamais parlé de ça à des personnes que je connais de visu (j’ai quelques connaissances par le net, par contre, et j’ai abordé le sujet avec quelques uns, mais parce qu'elles sont à des milliers de kilomètres de moi). Justement parce que j’ai peur qu’ils me tournent le dos ensuite, ou poignardent le mien. L'expérience que j'ai eu n'invite pas à la confiance, comprends-le. Tiens, quand j’ai écrit mon message original, j’ai pensé à l’envoyer à mon journal. Et ma première pensée fut « on va tout de suite me reconnaître ». Enfin, je n’ai pas l’impression qu’ils comprendraient, justement du fait qu’eux n’ont pas eu tous ces problèmes et, peut-être, étaient même plutôt de l’autre côté de la barrière.
Quant à ma famille… on parle pas vraiment de nos problèmes. Mes parents avaient mal réagi à ce qui m’était arrivé au collège (ils avaient cherché à me protéger en allant engueuler mes persécuteurs ; ils ont fait leur boulot, mais ça ne m’a pas aidé, et depuis j’ai toujours gardé mes problèmes par devers moi, et j’évite absolumment d’aborder les sujets de relations amoureuses, aucune envie qu’ils s’en mèlent).

Qu’il y ait des échecs dans mes tentatives, je le comprends, et je l’accepte. Mais je n’ai eu QUE des échecs. Les autres ont toujours eu le présuposé du « ça a marché une fois, ça peut marcher une deuxième ». Mais moi, je suis toujours à 0, et ça n’a pas l’air de vouloir décoller.
Quant à croire en ce que je fais… j’y crois pas, voilà ! J’ai rien d’intéressant à raconter. Je vais te donner un exemple très récent : hier soir, mes nouveaux voisins m’ont invité à sortir avec eux. On est allé dans un bar sympa, on a fait quelques parties de billard, bla bla bla. Hors me voilà, moi, complétement silencieux, car à côté de moi tout le monde avait des trucs à raconter : « on a fait le tour de tel pays, on a eu tels problèmes, patati patata » et en face les filles avaient les yeux grands ouverts. Je suis pas du genre fou-fou, qui décide de faire le tour de l’Europe avec un sac à dos et basta. Je suis plutôt du genre à prévoir les étapes, le temps approximatif que je vais passer dans un endroit, et j’évite comme la peste les trucs trop « aléatoires », et tout ce qui est à sensation. Je suis allé à plusieurs reprises dans les pyrennées avec mes parents, et qu’ai-je ? Pas du parapente, pas du saut à l’élastique du haut d’un pont. J’ai fait des rando (plannifiée, là c’est nécessaire si on veut pas finir paumé) et je suis allé visiter des villages et quelques châteaux. Je suis passioné d’histoire, il suffit de me coller dans un centre-ville historique pour que j’oublie tous mes soucis. Hors quelles personne de mon âge pourrait être intéressée par un exposé fleuve sur le commerce du pastel au Moyen-Âge, avec évocation de l’importance des voies fluviales pour le commerce et dérivation sur les grandes villes fluviales, leurs histoires, leurs pays, les guerres de ces pays, tout ça jusqu’à l’art de la guerre de nos jours. Voilà mes intérêts ! Si on me demande de parler de sous-marins nucléaires, je pourrai tenir des heures ! Mais QUI serait intéressé par ça dans un bar ?
Voilà justement le lien avec ce problème de génération. Une question, alors : comment je peux m’ouvrir à d’autres générations ? Même parmi eux, les connaisseurs en art de la guerre sont rares.

Concernant la séduction, je suis d’accord, je suis un peu obsédé par ça. Mais patience et hasard…. J’ai plusieurs amies (enfin… ce terme est à géométrie variable avec moi dans les parages !), mais j’ai vraiment l’impression d’être une sorte de centre de gravité pour les filles ayant déjà un copain ou celles qui ne veulent me considérer que comme un ami/confident. J’en ai eu un certain nombre qui sont venus verser sur mes épaules leurs problèmes, chacune se demandant pourquoi elles me racontaient ça aussi (et moi aussi, ça m’étonne énormement… comme je parle pas beaucoup, j’écoute avec beaucoup d’attention, et j’ai toujours été très compatissant avec elles, alors…). Mais voilà, c’est tout. J’en ai même eu une fois qui m’a dit « dommage que j’ai déjà un copain, car j’aurai adoré sortir avec toi ! ». Voilà un peu ce qui me fait bouilloner le sang : j’ai l’air de plaire un peu qu’à celles qui ont déjà un copain (d’habitude depuis plusieurs années, donc c’est du sérieux) et qui sont plus fidèles que Lassie. Ca me donne envie d’hurler, parfois !

Maintenant, le problème des activités. Là, faut dire que c’est un problème de taille, car j’ai tendance à fuir tout ce qui est activité de groupes. J’aime l’histoire, donc je pourrai participer à des visites en groupes. Mais… j’ai pas envie. C’est simple, j’ai vraiment pas envie de me taper tout un groupe (de vieux, je serai prêt à parier) à blablater dans mon dos sur une statue alors que je voudrais un brin de silence, merci beaucoup. J’aime la lecture, donc je pourrai essayer les groupes de lecture. Mais je déteste qu’on m’impose la lecture d’un livre. J’aime flâner tranquillement dans les rayons d’une petite libraire paumée dans une petite rue (ça, c’est un de mes grands plaisirs), pas un de ces centres commerciaux du livre inodore et sans saveur, et tomber par hasard sur un livre appétissant. Mais je ne supporte pas qu’on me dise de lire tel ou tel livre. Là, d’accord, faudrait que je me pousse un très grand coup, mais je n’y arrive absolumment pas.

Pour le journal, je comprends qu’on connaisse mieux mon pseudo que mon propre nom. Mais ce qui me gêne, et m’énerve, c’est le fait que les gens puissent oser imaginer me connaître puisqu’ils connaissent mon autre personnage ! Cette prétention me donne des envies de meurtre, je ne supporte pas du tout. Ils semblent croire que puisque mon perso dit penser ça, je le pense aussi… et c’est faux. Mon perso dit détester les Bretons. C’est pas mon cas ! Je les aime bien, les Bretons.

Je reviens sur ce que tu dis sur mes aspirations et mon milieu social. Je suis les études que je suis car c’est mon choix. Je veux entrer dans l’administration européenne, donc je suis les cours qui sont nécessaires à cela, et j’aime. Mais c’est le milieu étudiant dans lequel je me sens déplacé, car justement c’est, dans 99% des cas, sorties en boîtes et cuites. Là, ils racontent leurs dernières folies, etc etc, et moi je me sens comme un explorateur écoutant les discours de Tartarin.

Pour le psy, je refuse d’aller en voir un. Déjà, tous les psy ne sont pas vraiment efficaces, et ont plutôt tendances à créer des problèmes au lieu de les résoudre (je parle d’expérience, ma cousine en ayant déjà vu plusieurs pendant quelques années).

La lecture, enfin. Désolé, mais je suis accro à cette drogue solitaire depuis mes 13 ans. Quand on a aucun ami, et un quotidien à faire frémir, un livre est le meilleur des refuges. C’est encore le cas aujourd’hui.

réaction

#1 Posté le par DCF__2562

Salut Steph,

Je vais tenter, comme tu dis, de " produire une réponse valable " à ton message.
Tout d'abord, je voudrais savoir pourquoi tu as été si persécuté à l'école primaire, il y a forcément une raison autre que la cruauté des enfants entre eux. Rien ne justifie autant d'acharnement, pas même une timidité extrême. Comment réagissais-tu à toutes ces agressions ?
Je crois que ces années difficilement vécues (tu as 23 ans aujourd'hui d'après mes calculs) t'ont rendu paranoïaque et tu as trop tendance à te méfier des gens qui t'entourent. Le plus grave, c'est que tu n'accordes même plus ta confiance au peu d'amis que tu possèdes. Es-tu sûr de communiquer suffisamment avec eux, sont-ils au courant de tous tes problèmes passés, les acceptent-ils, t'aident-ils à t'en sortir ? Si ce n'est pas le cas, alors il faut songer à changer d'amis... Et ta famille dans tout ça : tes parents n'ont pas l'air de te comprendre, mais as-tu d'autres proches en qui tu as confiance ?
Je remarque tout de même une évolution positive dans ton comportement avec les autres : d'abord dans le " clan des exclus " au collège où tu errais avec des gens qui faisaient semblant de s'amuser sans chercher à se connaître, puis ta rencontre avec cette fille au lycée avec qui tu as établi un contact assez fort même si ça n'a pas marché comme tu l'espérais (d'ailleurs, sais-tu pourquoi ?), ensuite tes vaines tentatives de séduction en classes prépa. Qu'il y ait des échecs, c'est normal, tout le monde en traverse, il faut accepter que ça fait partie du jeu de la vie. Ce qui est important, c'est de croire en ce qu'on fait et se donner des objectifs raisonnables que l'on peut atteindre. Evidemment, cela implique une bonne connaissance de ses propres capacités et limites.
Tu es allé de plus en plus vers les autres avec le temps, mais j'ai l'impression que tu as cherché à séduire les filles de façon trop obsessionnelle, peut-être pour faire comme tout le monde, et parce que tu en avais l'âge. Mais pour moi, ce genre de choses doit venir tout seul (bon d'accord, parfois on a besoin de provoquer un peu), d'abord entamer une simple relation amicale et se sentir capable d'assumer plus si chacun le ressent. La patience et le hasard font le reste...
Si tu n'es pas à l'aise en boîte de nuit et que tu ne supportes pas de prendre une cuite, alors arrête de suivre ceux qui t'entraînent là-dedans, fais ce que tu as envie de faire avec des personnes de meilleure compagnie ! Trouve des idées de sortie plus originales, passionne-toi pour une activité qui t'amènera à croiser des gens intéressants. Alors le contact se fera naturellement et tu retrouveras confiance en toi progressivement.
C'est très bien d'avoir participé au journal de ton école, d'avoir imaginé ce personnage à l'opposé de toi par compensation te permet de libérer tes frustrations. Mais à mon avis tu ne devrais pas regretter que les lecteurs apprécient uniquement le personnage que tu racontes, et moins son auteur. C'est parfaitement normal, il n'y a aucune raison d'associer les deux : c'est une fiction. A moins bien sûr d'écrire une histoire autobiographique, ce qui n'était pas le cas ici, mais pourquoi ne pas le faire si ça peut te rendre service. En tout cas, continue à t'exprimer par ce biais si ça peut t'aider à faire venir les autres vers toi. Dans le nombre, il y en aura sûrement qui s'intéresseront à qui tu es vraiment.
Tu dis ne pas partager les mêmes aspirations que les gens de ton âge, c'est sans doute le signe qu'il faut que tu t'ouvres à d'autres générations (il n'y a pas de mal à cela, mais il faut l'accepter), où alors qu'au fond tu ne te sens pas tout à fait à ta place dans le milieu social où tu évolues. Penses-tu avoir choisi de plein gré ta voie ou te sens-tu poussé à agir par quelqu'un ou par toi-même (par défi personnel) ? Sais-tu où tu vas dans la vie ? Connais-tu ce qui te procure réellement du plaisir ?
Ta façon de décrire les échecs de tes sorties en groupe et autres activités plus ou moins forcées me laisse penser qu'à l'évidence tu souffres de phobie sociale teintée de névrose et de schizothymie. Ces mots te font peut-être peur, mais il faut savoir mettre un nom sur ses troubles. Tu devrais envisager de consulter un psy avant que ça ne s'aggrave et que tu perdes complètement espoir de vivre un jour normalement. Essaie de poster sur le forum " phobie sociale " pour demander d'autres avis que le mien.
En tout cas, garde ton humour, un peu d'autodérision ne fait jamais de mal dans une conversation, uses-en mais méfie-toi de ne pas en abuser, les autres risqueraient de penser que tu es aigri si tu te rabaisses systématiquement. Et même si c'est vrai, l'afficher ne t'aidera pas à l'oublier.
Surtout n'arrête pas de lire, mais encore une fois ne transforme pas un plaisir sain en une drogue qui isole du reste du monde.

Voilà, j'espère t'avoir donné quelques bons conseils.

FabioK