A MON FRERE

Loneliness,

je ne sais pas si tu te souviens de moi, on avait parlé un peu et je trouvais qu'on se ressemblait ds la façon de penser. J'avais répondu à ton dernier msg puis il s'était effaçé et je n'ai pas eu le courage d'y revenir...
Ca fait plus de deux mois, pour moi les choses ont changé pas mal - j'ai l'impression que c'est décisif cette période, il faut que je décide de vivre, car si c'est pour continuer à survivre autant mourir.. Je sais que j'exagère de dire ça, et ça me culpabilise un peu.Je ne le ferai pas... mais j'ai beaucoup de mal à voir les choses positivement, je ne "gère" plus rien et mes pensées débordent... mes larmes aussi - c'est l'impasse. Je serais donc mal plaçée pour te dire quelle est la "solution". mais si tu vois ce msg, j'espère que tu ne m'en voudras pas de ma disparition et que tu répondras..
a +
xx

Mais comment ne pas gacher sa vie?!Comment savoir qu'on la gache justement.On ne s'en rend parfois pas compte malheureusement, les sentiments sont plus forts, la culpabilité est tjrs présente.Chacun doit s'adapter, doit realiser avec le temps qu'il lui faut.Le fait d'etre heureux ne culpabilise pas forcement,au contraire.Mais ces fameux flash , c'est images qui reviennent contamment ds la tete...encrées... et qui ne partirons sans doute jamais, comment faire pour vivre avec meme quand on est conscient de sa situation.Je ne sais pas si j'pourrais vivre encore longtemps avec...c'est qq chose qui obsède, on ne pense plus qu'à ca.Je me fais de plus en plus de mal,mentalement et ca commence a devenir physique...et on ne pt pas en finir car bcp de choses nous retiennent...nos ami(e)s,nos proches(meme si on sait que ce n'est pas la solution).Comment s'en sortir,je me le demande bien.On pense que ca s'arrange avec le temps mais maintenant je me rend compte que j'vais plus mal en fait.Qu'est ce que je peux faire...?

Moi je crois que c'est le fait d'être si mal quand on y pense qui fait qu'on peut aussi avoir des moments heureux. Sinon, on ne serait pas normales, et c'est une réaction déstabilisante, mais nécéssaire de "slalomer" entre découragement, desespoir et incrédulité.
Ceux qui oublient parce-que ca leur fait trop mal ET ceux qui ne font que pleurer sont des personnes qui ne tirent aucun "enseignement" de leurs malheurs, il font comme si de rien n'était et perdent la faculté de s'émouvoir de quoi que ce soit d'actuel. Je ne veux pas devenir cynique, alors j'accepte cette situation, j'accepte que régulièrement ce froid et cette obscurité rentrent en moi, autant que j'accepte maintenant de sourire quand je me sens bien... sans cette foutue culpabilité.
Ca doit être déstabilisant pour les autres ces sautes d'humeur, mais je sais qu'elles me sont indispensable pour le moment.
J'ai compris maintenant que ce n'est pas parce-que parfois je me sens insensible comme la pierre (et ca peut durer plusieurs semaines sans que j'arrive à me concentrer sur un souvenir, bon ou mauvais avec lui), non ce n'est pas pour autant que j'ai oublié. Ca revient toujours, je crois que c'est quelque chose qu'on n'oublie jamais, même si on le voulait on ne pourrait pas. Il y a trop d'émotion. Et pourtant il faut pouvoir vivre dans le présent, ou on gâche sa vie. Ce n'est pas ce qu'ils auraient voulu ! Ils voudraient que quand on pense à eux, ce soit avec amour... pas qu'on "utilise" leur souvenir pour se torturer avec... et devienne inapte au bonheur !!
C'est la seule façon de voir qui fonctionne pour accepter que la vie continue, pour moi en tout cas. Quand ça va bien, c'est ce que je pense, et au bout de 7 mois, je vois bien qu'à chaque fois que je plonge, le jour finit par revenir, qu'il y a des choses encore qui me font plaisir sur cette terre - et que parce-qu'il n'y a pas eu droit, je ne vais pas y renonçer !

Quand tu parles des images qui s'estompent...c'est exactement ça. Avant je pouvais pleurer quand je voulais, il suffisait de me rappeler le moindre petit detail et je fondais en larmes.Alors que maintenant, si je veux pleurer, c'est seulement avec une accumulation de choses.Et J'oublie aussi, j'oublie la situation,j'oublie le visage mais je m'y refuse .Et je fais tout pour me sentir mal et seule.C'est peut etre stupide mais en ayant mal, je peux me souvenir,parce que ds cette maladie terrible, j'ai quand meme de "bons" souvenirs.J'ai peur d'oublier tt ca.Car son image,c'est tt ce qui me reste avec une voix sur repondeur de portable que j'ecoute sans arret,simplement pour entendre le son de sa voix.C'est pour ca qu'on a du mal a s'en sortir, on veut allé mieux et ne plus y penser,mais si on y pense pas, on oublie peu a peu...un cercle vicieux comme on apelle ca.Ca ne s'arretera jamais...

Oui l'image de la maladie et voir quelqun de si proche dans ses derniers instants, souffrir, désespérer, il n'y a pas de mots pour le décrire. Je voudrais presque connaître les mêmes souffrances pour me sentir moins mal, comprendre un peu...Mais pour moi, c'est mieux d'en parler encore, quelque chose dont on ne parle plus, on l'oublie peu à peu, non ?
Même si je sais que c'est inévitable, je ne veux pas arriver au jour ou ça ne me fera plus aussi mal de penser à lui, parce-que si les émotions s'affaiblissent, le souvenir aussi, et ça quoi qu'on en dise, je le refuse. C'est déjà assez injuste qu'il soit mort, alors si en plus il n'existe plus dans ma vie - plus du tout, j'aurai l'impression de le trahir, et de me trahir moi aussi, d'une certaine façon.
Les images de Lui, en train de partir peu à peu... curieusement, elles restent présentes, je peux me rappeler tous les détails si je le veux..mais, peut-être parce-que ça n'a pas duré longtemps, et qu'il m'a caché le plus possible son mal, ces images horribles s'estompent, et ce n'est plus à elles que je pense. Ce qui se passait à l'intérieur de lui, dans sa tête, malgré lui, était bien plus horrible que ce qu'on en voyait à l'extérieur..et pourtant, c'était insoutenable, la maigreur, l'épuisement, toutes ces fonctions du corps, élémentaires, qui ne marchent plus.. Dans la tête c'était pareil, le fouillis, l'incompréhension, il ne communiquait plus - la maladie, c'est vraiment ignoble.

Je vais te dire, le fait que ses ami(e)s me parlent de leurs "etats d'ame" peut semblé reconfortant a certains moments mais...c'est effrayant de voir ce qu'ils ressentent,et ds leur voix,on sent la tristesse et le remord.Evidemment il m'est arrivé d'en parler a ma meilleure amie qui m'a ecouté avec tellement d'attention que ca ma fait un bien fou. Mais elle avait presque les larmes aux yx d'ou ma crainte de leur faire du mal involontairement.Quant a mes parents,cest tellement difficile pour eux , je ne vx pas leur infliger ca.Jai decouvert moi aussi une autre facette que je ne connaissais pas de ma soeur.J'ai trouvé par hasard ce site et jdois dire que jme sens beaucoup mieux, jarrive a partager des choses avec des personnes que je ne connais meme pas alors que jai du mal a en parler a mes proches.Tu sais j'ai vu ma soeur mourrir, je lai vu sur son lit d'hopital, epuisée,pouvant a peine me parler.Cest une image qui va me hanter jusqu'a la fin de ma vie.Elle reapparait constament.On le vit chacun differement mais qq part on a qq chose en commun toi et moi,la maladie.On sait ce que ca fait de voir une personne quon aime disparaitre peu a peu et bien des personnes connaissent cette horreur.En tout cas si tu vx en parler,tu px compter sur moi.
Jte souhaite bon courage.A bientot.Bisous.

Meci d'avoir répondu : en fait, tu as bien fait de me dire pour le fait que les amis de ta soeur te parlent bcp de leurs états d'âme...
Je pensais que ça aidait la famille, de voir justement qu'ils ne sont pas les seuls à pleurer - (moi, ca ne fait pas deux ans ms cinq mois, donc c'est aussi pour ça - je ne veux pas qu'ils croient que je suisla petite amie "frivole", qui a déjà oublié et qui ne tenait pas tant à lui - vu qu'ils habitaient à l'étranger, ils ne savaient pas si c'était sérieux nous deux)
Bref... son petit frère, qui a 19 ans comme moi (il lui ressemble pas du tout !!), a passé les trois derniers jours avec lui (à l'étranger, la famille ne souhaitait pas que je sois là)- et c'est la seule personne qui ait accepté de m'en parler.
Je me doute que ça l'a attristé... mais je ne le connaissais pas bien (lui aussi vivait à l'étranger avant la maladie), il ne parle pas trop de ce qu'il ressent quoi que je serais prête à l'écouter.
Je crois qu'il est encore tôt alors il Faut en parler (sinon comment on pourrait supporter ?!)
Mais je n'avais pas pensé que p-ê ça lui faisait du mal.
Je ferai plus attention maintentant.

Mais toi, tu n'as pas envie parfois d'en parler avec des amis à elle, qui la connaissaient bien aussi, sous un autre angle ?
C'est vrai que moi des fois quand son meilleur ami me parle de lui comme il était avant que je le connaisse, ça me fout le cafard - parce-que je regrette de ne pas avoir été là et de ne pas avoir connu cette facette de lui.

Mais tu sais je ne suis pas sûre que tu doives autant cacher ta tristesse aux proches autour de toi qui souffrent aussi (je ne sais pas si tu veux dire par là tes parents, tes amis ?)- souvent ça fait du bien de partager ces choses là. Peut-être qu'ils se sentent seuls eux aussi justement parce-qu'ils croient que toi tu ne vois pas qu'ils souffrent / que tu as "tourné la page" (excuse moi c mal formulé)et ils n'osent pas t'en parler ?
Je veux pas faire de la psychologie de bazar, mais c'est important de communiquer !
Personne (malheureusement) ne devine ce qu'on ressent sinon.

Moi ae me sens svt seule, mais pour d'autres raisons - parce-qu'on était dans une relation fusionnelle jusqu'à cette satanée maladie, mais la maladie et le secret ont réussi à tout gâcher.
Et maitenant, je ne connais personne qui était aussi proche de lui que moi - je ne m'entends pas très bien avec sa famille, on ne se comprend pas, il n'y a que son meilleur pote.Et j'ai peur que tout le monde oublie sauf moi.
Mes amies les premières puisque ça les gêne (ou ca ne leur fait rien) d'en parler.
C'est bête... mais c'est ça qui fait que je me sens seule ..

Voilà..mes petits états d'âmes..
Quand je pense qu'il y a neuf mois on faisait du chat ts les deux pdt les vacances..

Bon allez, à bientôt !!

Salut,

je répond à ton message car moi j'ai perdu mon cousin de 19 ans d'une leucémie il y a maintenant 2 ans. Je pense souvent à lui en me disant qu'il était trop jeune quand c'est arrivé et comme toutes les personnes qui perdent quelqun de jeune, je touve ce la injuste.

Je pense que la solution pour aller mieux, tu la trouveras en toi. Même si les autres peuvent te comprendre, ils ne peuvent ressentir ce que toi tu ressens car ils n'ont pas le même véçu que toi ni la même personnalité.

En ce moment tu vas mal et tu vois tout en noir, c'est normal, il te faut du temps pour aller mieux, le temps apaise les souffrances. Mais si tu vas mal aujourd'hui, ça ne veut pas dire que tu iras mal demain(je parle de mon expérience), alors fais attention à toi.En plus j'ai envie de te dire que si ta soeur pouvait te parler, elle te dirait de vivre. Quand on est mourrant, je pense que l'espoir qui nous reste c'est le bonheur des siens.
marion

Déjà je veux te remercier de m'avoir repondue.Je suppose que tu comprends ce que j'ressens et de savoir ca...ca me reconforte.Ca doit etre aussi tres douloureux pour toi, je suis vraiment desolée. Ce qui me rend le plus malade, cest que je nai rien pu faire.Si, on peut juste esperer un "miracle".On a tjrs qq chose qui nous fait esperer.On croit jusqu'au bout que tout va s'arranger, que tout va n'être que souvenir alors que c'est faux.J'ai l'impression d'avoir tt le poids du monde sur moi car les ami(e)s de ma soeur voient en moi un peu d'elle et me racontent ce qu'ils ont sur le coeur.Moi j'ecoute ,je sais que ça leur fait du bien mais apres...on repense a tt ce qu'ils vous disent et on est encore plus mal.Et la ca recommence, les idées noires reviennent, la depression sinstalle alors quon pensait aller mieux.Et les proches autour de soi qui souffrent aussi...et la...je fais semblant, pour eux.On se sent attrocement seul.Je ne sais pas si pour toi cest le meme cas de figure mais j'espere de tout mon coeur que tu t'en sortiras.A bientot.

Tu as mis les mots exacts sur ce que je ressens : c'est mon copain (21 ans) que j'ai perdu d'un cancer il y a cinq mois - et je pètes les plombs. Les vacances sont particulièrement difficiles parce-que je ne fais rien, je ne vois personne.
Ce qui nous rend aussi folles, je crois que c'est l'injustice et l'horreur de la maladie. Je n'arrive pas à trouver un sens à la vie en sachant que je ne pourrai jamais réparer ce qui lui est arrivé : il n'y a rien à comprendre, il faut juste accepter et encaisser comme tu dis.
C'est trop inhumain de voir quelqun qu'on aime souffrir et de le perdre sans rien pouvoir faire pour le soulager. C'est trop dur de "faire son deuil" dans de telles conditions, sans consolation aucune. On ne peut même pas se dire : au moins il n'a pas souffert, ou de toute façon il avait vécu, ou même : il est mort sur le coup.. Non, c'est un enchaînement d'évènements de pire en pire jusqu'à la mort. Presque une punition.
Moi, quand je suis seule, je deviens folle, j'y pense tout le temps, les souvenirs remontent à la surface quand je n'ai rien demandé. J'ai souvent envie d'en finir moi aussi, je me sens dans une impasse ou rien ne me fait envie, je suis comme coincée là - et j'ai l'impression que je n'en sortirai jamais.
Il paraît que c'est le temps qui aide pour ça .. ?
Le seul conseil que je puisse te donner, honnêtement, la seule chose qui m'a réussi, c'est de parler d'elle quand tu n'en peux plus, et le reste du temps de s'occupper tout le temps, ne pas se laisser le temps de réfléchir et essayer de rester le moins seul possible.
En tout cas, je n'ai pas trouvé mieux.
On peut croire que c'est de la fuite, mais après tout, c'est impossible de passer 2 ans (on dit que c'est le tps "standard" du deuil - connerie bien sûr !) à pleurer nonstop... Il faut se donner du répit pour supporter et ne pas se céder à la tentation d'en finir !!
Bon, je te souhaite bon courage dans cette épreuve (que je ne souhaite même pas à mon pire ennemi)- à bientôt.
xx

Bonjour,j'ai 17 ans et j'ai perdue ma soeur il ya 2 ans.J'ai suivie pdt 2 ans sa maladie, une leucemie et je ne supporte pas l'idée que je ne la reverais plus jamais.Elle avait seulement 19 ans.J'aimerais tellement en finir...j'en vois plus le bout.C'est comme si ma tete allait eclaté.J'vais craquée,cest abominable.Comment faire pour supporter ca?! C'est impossible.Je sais tres bien que je ne suis pas la seule ds ce cas la et justement...le fait de penser que d'autres personnes vivent la meme chose que moi me donne encore plus l'envie de me tuer!Je deteste me morfondre.FaAut tjrs tt encaisser mais au bout d'un certain moment...trop de choses s'accumulent et ca eclate...Comment faire?

C'est vrai qu'il est toujours très difficile de perdre un de ses proches.
J'ai perdu moi aussi quelqu'un qui m'était très cher : mon père il y a 3 jours...
Je ne cesse de penser à lui jour et nuit...
Sa seule priorité pour lui était mon éducation pour avoir plus tard un métier. Il m'a toujours dis sa et me l'a dit avent de partir.
Je suis actuellement en 1reS et je lui promet de passer en CPGE (Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles) afin d'avoir un excellent métier.

Je suis désolé d'avoir pleuré en écrivant ce message.
Je t'aime Papa et je ne t'oublirais jamais...

salut tous le monde, moi je suis une ado de seulement 14 ans et je compatis a votre chagrin, non pas parce que j'ai perdu mon frère, mais parce que justment j'ai encore la "chance" de l'avoir en vie, et grâce a vos témoignages, jepense que même si on se bouffe souvent le nez tout les 2, on est quand même frère et soeur,et nous sommes en vie et c'est ca le + important dans la vie.je vous embrasse toutes et tous très très fort et vous dit "courage"!
pootoos partoos.
juju

je viens tout juste de lire ton magnifique poème, et souhaite seulement dire qu'il m'a beaucoup touchée. je crois que toutes les petites soeurs qui ont perdu un grand frère ds leur vie peuvent se retrouver ds tes mots, ils expriment bcp.

scarabee, une petite soeur dont le grand frère est lui aussi au ciel.

Mon frère me manque, il y a toujours des choses qui me font penser à lui, cela va faire 13 ans le 1 novembre qu'il est parti. Le pire c'est que c'etait un meurtre et on n'a jamais retrouvé le meurtrier. Donc au niveau de ma famille on ne peut pas faire vraiment le deuil.

Comme je comprends ton chagrin bebenousse..j'ai vécu la mort de mon frère aînée il y a 2 ans et 4 mois et chaque jour j'ai une pensée pour lui..quelques fois le chagrin refait surface...après la pluie il y a le beau temps mais l'orage peut duré longtemps, comme disait le groupe «la chicane» je crois que je suis entre les deux...et toi aussi je crois ! je me suis mariée en juillet dernier et sa présence m'a énormément manquée...plusieurs fois j'ai entendu cette phrase «la vie continue même s'il est mort» c'est vrai quelle continue mais avec une réalité bien différente et j'apprends chaque jour à vivre avec !