A MON FRERE

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moi aussi

#21 Posté le par DCF__1348

Salut Loneliness

Désolée d'avoir mis si longtemps à répondre, je n'étais pas venue sur ce site depuis un bout de temps... J'espère que tu ne m'en voudras pas.

Moi aussi j'ai ressenti ce désespoir pendant les fêtes. Surtout le soir de Noël - je pensais passer un nouvel an horrible (mes deux derniers étaient avec lui, c'est là que nous sommes tombé amoureux, une date importante pour nous deux), et en fait, j'ai fini par accepter l'invitation de son meilleur ami, on est partis à la neige, on était huit jeunes... je ne connaissais que lui.
Et là, surprise, ça s'est plutôt bien passé, je me suis sentie vraiment avec eux (pas d'occasions d'être seule, pendant une semaine, donc je faisais bonne figure, et en plus après l'approche des fêtes puis un Noël très dur, j'avais envie de changer d'humeur, de m'amuser un peu malgré tout, reprendre un peu goût à la vie.)
Et ça a marché ! J'étais heureuse de vivre pendant ces vacances, de voir toutes ces belles choses, des bêtises, entendre la neige qui crisse sous les pas, un beau ciel bleu - en rentrant j'ai eu peur que ça retombe, retrouver mon studio vide, me retrouver toute seule dans ma vie devenue vide sans lui...
Mais elle l'est moins qu'au début. Je reconstruis peu à peu. Notamment parce-que j'arrive à communiquer là-dessus depuis peu avec un jeune qui a vécu la même chose avec son amie.

Le fait de se sentir compris, de savoir qu'on n'est pas le seul à ressentir toutes ces émotions contradictoires, savoir qu'on est normal même si on ne ressemble plus du tout à ce qu'on était avant, même si on n'a plus rien à voir avec certains anciens amis - cela aide énormément à aller de l'avant. Je ne pouvais plus le faire tant que j'avais l'impression que personne ne me comprendrait jamais. J'avais besoin de pouvoir partager cette douleur avec quelqu'un, et pourtant cela me semblait impossible. Maintenant je peux, on s'est raconté nos histoires, la fin tragique oui, mais aussi cet amour heureux, ces petits détails qui font qu'ils revivent dans nos coeurs - et ça fait tant de bien. Savoir qu'ils seront toujours là, qu'il y a quelqu'un à qui en parler sans qu'il se lasse (puisque cela lui permet aussi de raconter son histoire).
Je crois que cela me sauve. Je peux enfin me tourner un peu plus vers l'avenir. L'espère humaine me paraît moins égoïste tout d'un coup.
As-tu déjà rencontré quelqu'un qui avait vécu la même chose que toi ? J'espère que tu auras un "déclic" comme je viens de l'avoir, quelque chose d'assez fort pour te redonner le goût de vivre, petit à petit, de plus en plus fort, pour ta soeur, pour toi, pour tous ceux qui n'en ont pas la chance. Pour la première fois je réalise que la vie est un cadeau, que ce cadeau n'est pas donné à tout le monde : on ne le reçoit qu'une seule fois, et si on le jette... il sera trop tard pour le redemander. Alors dés qu'on en a la force, il faut en profiter à fond. C'est très difficile à assumer : je l'ai toujours "pensé", mais de là à y "croire" réellement il y avait un fossé. Je ne peux pas te donner la solution, pour moi parler est salvateur, et cette rencontre me l'a permis. Je suppose qu'il y a également quelque chose qui pourrait t'aider de la même façon, il faut le trouver c'est tout.

Essaie de faire des choses que tu aimais, ou ce qui te fait envie, c'est comme ça que ça a commencé pour moi. En m'autorisant, au Nouvel an, à passer un bon moment alors que "normalement" j'aurais "dû" pleurer. Je n'en revenais pas d'arriver à être gaie ce soir-là, c'était tellement étrange que je me suis demandé si Il y était pour quelque chose (et pourtant je suis cartésienne...). C'était une date si importante pour nous.

J'ai réussi à mettre ma culpabilité de côté, cette culpabilité de continuer à vivre alors qu'il est mort - et libérée de ça la vie me fait de nouveau envie.

Ecoute ce texte, je ne sais pas de qui il est mais je le trouve très vrai pour nous :

**************************************************

Ta vie est en toi, pas à l'extérieur
Aies confiance, rien n'est jamais fini
Mais ton rôle est sur terre, avec ceux que tu aimes, ceux qui t'entourent !

J'ai essayé de te donner le mieux que je pouvais,
Je te l'ai donné pour que tu le transmettes,
Pas pour que tu me le rendes :
* Je t'aime *

**************************************************

Ca me parle ce texte. Je pense que l'amour qu'ils nous ont donné, il ne faut pas le leur rendre, il ne faut pas qu'on devienne incapable d'aimer, meurtries, avec toujours ces regrets par rapport à eux. Il faut qu'on donne à d'autres autant d'amour qu'ils nous ont donné, car c'est ça la vie, c'est d'aimer, s'il y a une leçon à retenir c'est bien celle-là, d'aimer les gens quand ils sont là près de nous, qu'on n'imagine pas les perdre un jour. Notre coeur n'est pas si petit qu'il nous permette seulement de les aimer eux... et de refuser une place à tous les autres.
Il y a la place pour tout le monde dès lors qu'on le veut. Je suis sûre que c'est ce qu'ils nous demanderaient s'ils le pouvaient.

J'espère que mon "témoignage" ne te démoralise pas mais te donne du courage - je sais que rien n'est fini, que je retomberai encore souvent dans ce désespoir, ce vide... mais ce ne sera plus pareil, je crois que j'ai compris quelque chose, du moins j'ai remis un pied dans la vie... et j'espère de tout coeur que tu feras pareil, à ton rythme, quand tu le pourras.

Bisous
à bientôt j'espère,

Xx

"Pour xx...desespoir pdt les fêtes"

#20 Posté le par DCF__7123

T'inquietes pas, pour moi les fêtes sont devenues tellement monotones...bien sur j'éssaye de faire semblant pour ne pas démoraliser les gens que j'aime mais je ne px m'empêché de pleurer.Je te comprend parfaitement, j'ai le même sentiment en moi.J'ai aussi arrêté mes etudes, mes activités avec comme tu dis "l'épuisement physique et moral" car je saturais de trop,j'allais en cours sans y être.Mes pensées étaient tjrs tournées vers la même personne, la personne que j'aimais le plus au monde et qui m'a été retiré a moi, comme à ma famille.Quand ma soeur est morte, une partie est morte avec elle avec entre autre ma joie de vivre, ma motivation, mon avenir...je l'avais battit avec elle.Nous avions des rêves, des projets...de toute une vie et cela m'a été enlevé en un instant.Je sais ce que tu ressens. Pour moi Noel n'a plus aucun sens, on se sent trahit,on veut que les gens sachent a quel point ils ont de la chance (s'ils en ont).Moi j'ai un copain et c'est très dur pour lui car, meme si je l'aime et que j'ai son soutien,je suis tjrs triste, avec cet air desespéré...Au tout debut, je séchais les cours parce que je n'arrivais plus a gérer cette vie (si on pt apeller ca comme ça),j'allais tous les jours au cimetière et je restais là bas 4h voir 5h.Je pense que je serais tjrs comme ca, ca ne changera pas, j'essaye de vivre avec mais c'est désesperant de voir que rien ne change.J'ai éssayé de me battre mais la je suis si fatiguée.Je dirais que je suis habituée, maitenant, a souffrir, sans en rajouter jte jure.

Heureuse que tu m'es repondu même si ta réponse a toi aussi n'est pas gaie.Je ne te souhaiterais pas "bonne année" car je tiens a mes yx mais j'éspère sincèrement que pour toi, le chagrin n'a pas pris le dessus et que tu retrouveras un peu de bonheur ds ta vie.Compte sur moi pour te repondre.BiZouXx et a Bientot j'espere.

pour loneliness - putain de noël

#19 Posté le par DCF__1348

Salut,

contente d'avoir eu ta réponse... même si elle n'est pas gaie. Je suis à peu près dans le même état d'esprit. Surtout, à quelques jours de Noël je me sens plombée, lourde de chagrin, et je n'ai aucune envie de faire semblant de faire la fête.
Désormais seules les fêtes improvisées peuvent me dérider un peu. J'ai fait un effort en Octobre pour mes 20 ans, mais je n'ai pas profité, il ne pouvait y avoir plus triste année pour fêter le "bel âge" soit disant que celle ou j'ai perdu mon premier copain.
L'an dernier, Noël était mon premier Noël avec un amoureux, j'y avais tellement pensé avant, et puis en novembre, il était entré à l'hôpital, de déceptions en déceptions j'ai fini par croire qu'il ne serait pas sorti à Noël.
Finalement, il est sorti quinze jours avant, avec un gros cadeau en avance : l'annonce de son cancer.Moins 15 kg après un mois d'hospitalisation, c'est dans le soulagement mais un peu tristes que nous avons fêté son premier et dernier Noël (il était juif). J'avais insisté pour le faire, mais il ne connaissait pas cette ambiance "spéciale" et on était déjà blessés par ce cauchemar. Difficile de croire au Père Noël dans ces conditions.
Cette année ça va être impossible, d'autant que l'appartement ou ce Noël a eu lieu a été vendu quinze jours après, je ne passe pas Noël en famille mais dans la famille d'amis, le coeur n'y est pas. Je ne sais pas comment tu vis ça ? Comment font les gens qui s'en sortent ? Pour moi c'est comme tu dis, la douleur est infernale et je réalise que le temps passe, mais elle reste.

Je vais aller le "voir"... je veux dire, je vais aller bientôt pour la première fois sur sa tombe, faire ce voyage (il est enterré à l'étranger), et après... il ne me restera plus rien.
Un an aura bientôt passé depuis sa mort, et j'ai l'impression que ça va de mal en pis. Je suppose qu'il faut décider de s'en sortir, de passer "à autre chose" mais je n'ai jamais été une battante, mon amour de la vie est très limité, seule ma relation avec lui avait pu me rendre réellement heureuse. Il est mort, et j'ai l'impression que c'est une sanction : tu avais goûté au bonheur, tu en as bien profité ? eh bien tu n'y as pas droit, tu ne seras jamais heureuse.
Comment être heureuse alors que je refuse que les sentiments deviennent tièdes et jaunis par le temps ? Je veux le vivre au présent, qu'il existe toujours dans ma vie. Mais j'en ai marre de penser toujours aux mêmes souvenirs en sachant qu'il n'y en aura jamais d'autres. Que je dois conserver précieusement ceux-là en sachant que ce sont les seuls. Et que bientôt, je ne mériterai plus d'indulgence, ma vie sera ce que j'en ai fait... pour le moment, j'ai arrêté les études, épuisement moral et physique, et je ne sais absolument pas où je vais...
Désolée, j'ai vidé mon sac, ce n'est pas productif mais là j'en suis incapable, ça doit être cette ambiance de Noël, réveillon à passer avec les gens qu'on aime, voir ceux qui en ont la chance - je suis jalouse, j'ai envie qu'ils sachent comme on a mal quand on vous a arraché le plus précieux, j'ai l'impression qu'on m'a coupé les ailes et que je ne décollerai plus...
A bientôt j'espère ne pas t'avoir trop démoralisée, mais à ce que je vois on a pas mal de sentiments en commun...
Essaie donc de passer un bon Noël si c'est possible - quand à une bonne année je n'ose même pas le dire, le premier qui me dit bonne année bonne santé je lui crève les yeux illico...
Bisous
xx

Pour xx

#18 Posté le par DCF__7123
Ne t'inquietes pas,je ne suis pas revenue depuis longtemps sur le forum. Les choses que nous avons en communs sont , tout dabord,la peine,la souffrance d'avoir perdu qq1, le desespoir de ne jms s'en sortir, mais de partager ca avec qq1 me touche sincerement.Pour moi, les choses n'ont pas réellement changé...J'me sens tjrs aussi seule au fond de moi,le vide qui s'y est construit est terrible et profond. J'ai bcp de mal a surmonter tout ca,je ne dors plus, meme avec l'aide de medicaments...mais bon, comme tu le dis, il fat continué a vivre autant qu'on peut...et puis agir en consequence de cause. La douleur est infernale mais on se rend vite compte que ca ne partira pas.Merci d'avoir repondu.En esperant que tu repondes et qu'on garde le contact...je te dis a bientot.Bsx.
Loneliness

poème

#17 Posté le par DCF__3201
Bonjour,
Magnifiques paroles... J'ai perdu ma première soeur alors qu'elle n'avait QUE 10 ans et demi d'une leucémie... J'en ai beaucoup souffert.
Ma seconde nous a quitté le 20 mai de cette année et j'en souffre beaucoup ! J'ai eu cette chance de la connaître plus de temps. Elle représentait beaucoup à mes yeux. Toujours à mon écoute lorsque je me sentais mal, la première aux petits soins pour moi ! Et les mois qui s'écoulent sans elle sont bien tristes dans ma propre vie. La chose dont je suis la plus fière est de les avoir eu comme soeurs, de les avoir cotoyé pendant toutes ces années et de les avoir aimé. Mais je me pose tjrs les mêmes questions... pourquoi doit on vivre tant de problèmes déjà dans une vie et de terminer ainsi la vie, dans la maladie, la souffrance ?? Même si l'on me dit “ainsi va la vie“ très dur d'avoir en tête toute cette souffrance ! Celle-ci n'avait que 49 ans...