Ton message est ancien à présent mais comme il est remonté en haut de page, je le découvre pour la première fois. Ce que je vais dire n'a peut-être plus aucune utilité pour toi (je l'espère), mais je tiens à témoigner, comme une ou deux filles l'ont fait déjà, de ce que le comportement de ta "copine" n'a rien d'exclusivement féminin, et qu'il n'est pas non plus l'apanage des débuts amoureux, puisque j'ai vécu qqchose de bien pire encore avec un homme de 38 ans (j'ai le même âge).
Certains ici ont peut-être lu ma question "Peut-on avoir et garder un homme par le sexe". Derrière ce titre provocant se cachait l'ultime épisode (en "eau de boudin") d'une histoire qui avait commencé cet été, de façon assez comparable à la tienne, Gabriel.
Pendant deux mois, j'avais dû ramer comme une dingue pour parvenir à rencontrer de temps en temps un type dont j'étais tombée amoureuse. Un type qui cherchait l'Amour et qui parlait même d'enfants.
Certes j'arrivais à le voir, mais au prix de combien d'emails, de combien d'heures passées à me creuser la tête pour essayer de trouver ce qui allait l'amuser, l'interesser, éveiller son attention ? Sans que j'aie jamais autre chose comme réponse qu'un email d'une ligne, plein de fautes de frappe (donc pas relu), où mon prénom n'apparaissait même pas.
On a dû faire en tout et pour tout 4 sorties dignes de ce nom, après notre rencontre qui elle avait été chouette, gaie. Je crois qu'après notre rencontre je ne l'ai plus jamais vu me sourire.
--- Dîner au restau : il paru s'ennuyer tout le long, a même baillé ostensiblement à un moment, n'a pas posé une seule question sur ma vie, mon passé, ma personnalité, alors que moi je m'interessais à la sienne. Comme je suis bêtement humble, j'ai proposé de partager la note. Il n'a pas moufté. Malgré ça au retour, il a tenu à faire un détour par des petites routes sauvages pour me ramener et m'a même tapoté les cuisses, flatté la nuque aux feux rouges. Là j'étais choquée et je suis restée comme un glaçon et j'ai pris congé en souriant mais avec grande détermination.
--- Grande balade dans l'arrière-pays : j'ai réalisé que je n'étais qu'une guide, et accessoirement une nana sur le siège passager de sa décapotable. Il passé la journée à photographier les paysages et sa bagnole, j'ai même eu l'idée de lui prendre son appareil pour faire une photo de lui, mais à aucun moment il n'en a eu l'idée d'en faire une de moi ! Par contre il a essayé de me prendre la main dans les chemins pseudo-difficiles. Au restau à midi, il ne s'est pas davantage interessé à moi, me disant d'emblée "ce n'est pas maintenant que j'ai envie de te poser des questions, là j'ai envie de profiter du paysage." Après ça, je n'ai pas réagi à son email plein de typos et sans aucun romantisme me disant qu'il avait bien aimé la journée. Après ça, silence radio de ma part, mais comme il a fini par me téléphoner et m'inviter à souper (comme il dit, il est Canadien) chez lui, j'ai accepté de lui donner une dernière chance.
--- La seule chose à manger : des moules marinières. Pas du tout prêtes quand je suis arrivée, et il m'a même demandé de bien vouloir couper les oignons ! A table il a entrepris de me raconter le drame de sa vie (la perte, en 1 mois, de son enfant de 6 ans par tumeur cérabrale), avec larmes dans ses yeux. Il s'était dit célibataire sans enfant, comme de juste j'étais complètement bouleversée. Après on a parlé d'autres choses (pas de moi !), mais j'étais encore sous le choc, et quand une ou deux heures après il m'a attirée contre lui, et que j'en crevais bêtement d'envie depuis 4 ou 5 jours, j'ai bien sûr craqué, même si on a rien fait de bien grave ce soir-là (parce que je n'ai pas voulu).
--- Quelques jours plus tard, je l'emmène découvrir, en toute amitié, un site exceptionnel dominant le cap ferrat, on a tous les deux nos appareils, et bien qu'entre temps au téléphone, je lui ai fait part de tout ce qui m'avait fortement déçue/choquée chez lui, il n'a pas fait davantage de photo de moi (moi non plus du coup). Mais après ça, il a dû cette fois me redéposer chez moi, je lui ai proposé de monter pour lui montrer la vue, on a mangé, il aurait dû s'en aller mais il a revoulu revoir la vue avant de partir, alors pendant 15 minutes on est passés et repassés d'une terrasse à l'autre (il y en a aux deux bouts de l'appart') alors qu'il aurait dû s'en aller, on traversait et retraversait l'appartement tout obscur quasiment en silence, en se tenant toujours à des distances respectables, on regardait la mer et les lumières de la baie des anges sans dire grand chose de bien interessant. Conne comme je me suis, je me suis dit "il est sans doute timide après tout, si je ne fais rien il va s'en aller", alors toujours en regardant au loin, je me suis arrangée pour qu'on soit un peu moins loin, puis à quelques centimètres,
et j'ai eu à peine à bouger pour le toucher et il m'a tout de suite embrassée, et là ça a été un moment très sympa où on riait ne s'emmêlant et en revenant dans l'intérieur de l'appart, moi c'était parce que j'étais tellement contente, lui je ne sais pas, mais ça c'est un des rares vrais bons souvenirs, de moment de soulagement de l'avoir trouvé. Au bout d'un moment d'étreinte il a fait celui qui devait quand même bien partir, mais je lui ai dit que j'avais envie qu'il reste, et il a semblé content d'être finalement invité à rester. J'ai précisé que s'il restait j'avais envie qu'il reste toute la nuit, et il a accepté.
Mais après cette nuit j'ai ramé encore plus.
Les quelques rencarts que j'arrivais à obtenir ensuite, il les a presque tous décommandés dans l'après-midi précédent, comme pour toi Gabriel, parce qu'il avait des ami(e)s à voir, parce que ceci parce que cela. En général presqu'à la dernière minute. Ca s'est produit 5 ou 6 fois facilement . J'étais déçue et ulcérée à la fois. Et A CHAQUE fOIS, vers 22Heures, le téléphone sonnait et il me demandait si j'avais envie de venir. Là je l'ai toujours envoyé promener. J'étais humiliée, mais au cas où vous ne l'auriez pas compris, j'étais si amoureuse que je me disais que si je persévérais, il y avait peut-être quelque chose de meilleur à espérer de cette situation dégradante. Et il y a eu deux ou trois trucs encore pires que j'aime mieux ne pas raconter (ça rallongerait encore ce post !)
Comme toi Gabriel, je me disais que je n'arriverais pas à trouver quelqu'un de mieux. Parce que ce type enflammait mon imagination, j'étais amoureuse de lui et de ce que je percevais de son univers. Alors que lui me traitait comme rien du tout. Et lorsque je me permettais de m'indigner timidement de son attitude, sa riposte était incroyable, m'accusant, moi, de ce que je disais ne pas apprécier chez lui, semant le doute dans mon esprit, me traitant de "juge", de "personne qui ne sait que juger"...Me renvoyant une image négative et dure de moi-même.
Bon on s'est revus 3 ou 4 autres fois, au prix d'un torture et d'efforts psychologiques épuisants pour moi. Il n'y a eu que la dernière fois qu'on s'est vus qu'il a été un peu tendre, qu'on s'est endormis alors qu'il me serrait dans ses bras, mais c'était la fois la plus réussie sexuellement aussi.
Et puis grand silence. Et puis il m'apprend qu'il a rencontré "quelqu'un", qu'il en est amoureux (il lui paie tout, à elle, comme la pauvre chérie n'a pas d'argent) mais qu'il n'arrête pas de repenser à ce qu'on a fait et qu'il aimerait qu'on refasse. Bref la suite est dans un autre sujet pas loin du tout.
Le mois écoulé a été un bras de fer presque quotidien où il m'a pressée par textos et AOL IM d'accepter de refaire l'amour avec lui. Je n'ai pas cédé, mais il y a trois jours ai eu la faiblesse de lui faire comprendre que j'éprouvais des sentiments pour lui, et là ça a été le clash final, il ma répondu "???QUOI ???", " bon écoute, je vais tout couper", "Oui je l'Aime, elle" [l'autre], "Adieu", etc...
Enfin bref. F I N I, cette histoire de m e r d e.
Ce type a beaucoup souffert, mais je me demande s'il ne le mérite pas. C'est terrible à dire, mais j esuis si choquée et blessée que je le pense un peu. Et j'espère que cette fille dont il est amoureux va se foutre de sa gueule et ignorer ce qu'il a comme besoins sentimentaux comme il l'a fait avec moi. Le pire c'est que je fais sans doute erreur, ils vont sans doute être heureux longtemps ensemble, tant mieux pour eux.
N'en arrive pas à quelque chose d'équivalent, Gabriel. Je sais, les situations n'ont rien à voir en apparence. Mais les forces en présence sont les mêmes. Une personne amoureuse et prête à (presque) tout pour une autre qui le perçoit intuitivement et qui en profite à sa guise, qui tire même une certaine satisfaction perverse de son pouvoir sur un être en état de dépendance affective. Personne ne mérite d'avoir ses sentiments, ses aspirations légitimement humaines ignorées, méprisées, niées, piétinées. Hommes, femmes, jeunes, vieux, gâtés ou ayant souffert, certains êtres ne savent pas respecter pas les autres. Ce type était un mufle, qui a sans doute vu en moi quelqu'un de sensible dont il pourrait se servir. Il y a des êtres qui ont un besoin, voire un plaisir,
A se servir des sentiments des autres, à insuffler le chaud et le froid, qui prennent un plaisir vicieux à faire ce qu'ils n'aimeraient pas qu'on leur fasse.
Gabriel, qui-que-ce-soit d'autre, vous trouvez mon histoire minable ? Si vous saviez comment c'est facile de se retrouver dans une telle situation. Si vous saviez comment j'aurais pu jurer qu'une telle chose ne pouvait pas m'arriver. La conviction que cette personne est exceptionnelle, que vous allez enfin bientôt tout comprendre de ses ressorts secrets. Qu'elle a sans doute souffert et n'a sans doute jamais appris à fonctionner autrement, à donner de l'attention aux autres. Qu'elle va enfin réaliser que vous êtes là, et quele bonheur est à portée de main pour vous deux. Tu parles ! La verité c'est qu'il ne vous jamais trouvée assez bien pour lui et que deux mois après il est cette fois transi d'amour et prêt à donner sa chemise pour une autre fille. Tout en continuant à vous voir comme un jouet. Ca s'appelle du masochiste d'un côté, de la perversion psychologique de l'autre.
Je sais c'est affreusement long, et n'a que des connexions relatives avec la situation de Gabriel. Peut-être sa copine agit-elle de façon plus innocente que ce Canadien. Peut-être. Mais pas sûr. Il y a des enfants qui savent être déjà manipulteurs et de mauvaise foi, et ne jamais cumpabiliser de rien. L'âge et l'expérience ne font pas tant à l'affaire. Mais je me souhaite me tromper pour ce qui est du cas de ta copine, Gabriel.
En tous cas merci de m'avoir lue, et bonjour à celles qui m'vaient répondu à mon message précédent. Je suis encore sous le contre coup de ces six derniers mois. Il faut que je me reconstruise. J'en suis encore à trouver tous les autres hommes si fades