Je trouve réconfortant de constater que des gens ont pris la peine de partager un peu avec moi ce que je vis en ce moment. Ma réflexion évolue, j'en suis arrivé à penser que:
Il n'est tout à fait pas exclu que je ne serai jamais capable, étant donné ma personnalité - mon vécu - ma personne en tant que telle, de rendre ma conjointe totalement satisfaite et heureuse. Elle me connaît déjà depuis si longtemps que je crois qu'elle est en mesure d'utiliser son jugement et prendre la bonne décision.
Je crois également que je ne serai pas capable de la partager avec un amant. Si elle décide d'aller vers lui, c'est qu'elle aura décidé qu'il en serait mieux pour son avenir qu'elle me quitte. Et je respecterai sa décision, je peux comprendre ce qu'elle vit.
Je ne veux pas me battre avec l'énergie du déserpoir, tenter le tout pour le tout pour la garder encore un peu: puis le temps passera et le problème refera surface à nouveau dans quelque temps. Je voudrais attaquer le problème une fois pour toute. Je veux qu'elle soit heureuse dans sa vie, pas qu'elle arrive à 60 ans pleine d'amertume.
Ce qui me ferait par contre de la peine serait de me rendre compte qu'effectivement je n'aie pas bien agi avec elle par paresse, mauvaise volonté, égoisme, et que je devrai maintenant en payer le gros prix. Et si effectivement mon attitude est mauvaise envers la conjointe le problème risque de se répéter avec une autre, ultérieurement.
Je me rend compte que je fais toujours le minimum pour la garder, sans plus: et ce plus elle en aurait eu besoin. Je suis prêt à réévaluer mon attitude, même (si j'en trouve les moyens financiers...) à consulter un psy si c'est de celà dont j'ai besoin.
Le problème qu'elle perçoit est que je suis un gars 'auto-suffisant' qui n'a au fond pas besoin d'elle. C'est le message que j'envoie, et je sais qu'au fond de moi j'ai besoin d'elle, je la trouve de mon goût, j'ai l'impression d'avoir encore beaucoup de choses à vivre avec elle: mais le message ne passe pas, et je ne me donne pas la peine non plus à chercher à ce qu'il passe. J'ai probablement un problème de communication pour tout ce qui touche les questions affectives. Je la comprends de se questionner à savoir si effectivement j'ai réellement besoin d'elle.
L'amant qu'elle a rencontré est justement aux antipodes de moi, en ce que c'est une personne spécialisée dans la communication, l'extériorisation verbale du désir. Je sais que j'en suis également capable mais je ne me suis jamais forcé pour le faire. Je sais que j'ai des fantasmes que j'aimerais vivre mais j'aime mieux les vivre seul dans mon coin plutôt que de les partager avec elle, qu'on les vivent ensemble.
Mais il y a déjà longtemps que des signes m'avaient été envoyée (je le réalise aujourd'hui, je ne réalisais pas auparavant toute l'ampleur du désespoir que je lui faisais vivre semaine après semaine) et celà me rend triste de penser que j'ai possiblement atteint un point de non-retour dans ma relation avec elle. Mais ce n'est pas encore le cas, juste une possibilité. Je me sans marcher sur une glace mince en ce moment.
Et en passant, tout celà est très déchirant à vivre pour ma conjointe également. L'important cependant est de savoir ce qui est le mieux pour chacun d'entre nous dans cette situation et ne pas chercher avant tout à éviter l'inévitable déchirement qu'entraînerait notre rupture (sans parler de la réaction des enfants). Et du lot de charge émotionnelle que celà engendrerait. Mais si c'est mieux pour son avenir qu'il nous faille passer par là je respecterai la décision.
Entretemps je fais de mon mieux pour lui démontrer que je tiens encore à elle, que je réalise maintenant toute l'ampleur du problème (car honnêtement je ne le réalisais pas totalement avant), que je suis prêt à ce qu'on travaille ensemble pour passer au travers et s'engager dans une voie de changement au niveau de notre relation de couple.
Elle démontre encore de l'ouverture, la porte n'est pas encore tout à fait fermée.