J’aimerais attirer votre attention sur ce que je crois être un piège.
Beaucoup de personnes, usagers, certains psychiatres et psychologues disent ex. : je suis borderline, vous êtes maniaco-dépressif, vous êtes un anxieux, etc …
Selon moi, c’est une grave erreur. Si je suis ma maladie, quel pouvoir ai-je sur elle ?
Est-ce que l’on dit à une personne qui est atteinte d’un cancer qu’elle est une cancéreuse ? Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les maladies mentales ? Alors pourquoi dire je suis ma maladie ?
Pour moi, prendre conscience de la différence entre être moi et non pas d’être ma maladie a été un tournant très important dans ma perception de la maladie et m’a permis de me réapproprier de mon propre pouvoir. C’est à ce moment que j’ai compris que j’avais du pouvoir sur ma maladie, que je pouvais apprendre ce qu’était cette maladie, quels étaient les effets sur mon comportement, apprendre quels étaient les signes précurseurs de l’arrivée d’un état de crise afin de prendre les moyens pour la prévenir. Cette maladie m’a appris à me connaître, à savoir consulter afin d’éviter que la crise se dégrade vraiment, d’éviter les déclencheurs de mes crises. Ce qui a diminué de beaucoup mes périodes de crise de dépression ou de manie et d’hospitalisation.
Malgré tous ces problèmes, je suis Moi à la base et je le reste. j’ai pu alors me servir de cette maladie pour évoluer et non plus la subir ou m’en servir pour ralentir mon évolution ou tout simplement résister à cette évolution, à ne pas m’en servir comme excuse à la peur du changement ou de l’adaptation.
Le pouvoir que l’on a sur la maladie, c’est de l’accepter et non pas de la subir, d’en faire une amie au lieu d’une ennemie. Ne pas la renier, l’ignorer ou la maltraiter, mais bien apprendre à respecter ses limites et les miennes et surtout apprendre à vivre avec.
Je ne peux pas changer le fait que je suis atteinte d’une maladie mentale ou physique mais je peux travailler soit à la guérir ou, si impossible, accepter et apprendre à vivre avec. Pour cela, j'ai dû apprendre à bien me connaître, à bien connaître ma maladie et vivre en conséquence, revoir mes choix dans la vie et les réajuster selon mes limites et mes aspirations. Faire de nouveaux choix de vie qui me permettent de continuer à évoluer. Elle est alors devenue pour moi une occasion de prendre conscience de mon pouvoir et cela a été une découverte très positive dans tous les domaines de ma vie.
Il faut être patient avec soi-même, nous permettre de vivre les émotions que ça génère quand on l’apprend, ne pas se sentir diminuer pour autant et continuer à travailler sur soi, avec de l’aide psychologique de préférence.
Ma maladie, je la porte maintenant sous mon bras et j’en prend soin, tout comme je prends soin de moi. Je ne la cultive pas mais je la mets à mon service.
« Continuer à souffrir sans améliorer son sort n’est pas de la patience, c’est de l’ignorance » M. Mead
Alors continuiez à vous informer, à apprendre et à mettre en action ces nouvelles connaissances.
Bonne chance et bon courage !
LoulouE x0x