Le carbonate de lithium (nom commercial en France : Téralithe [1]) constitue toujours un traitement de choix pour le trouble bipolaire, selon une nouvelle analyse britannique des effets secondaires du médicament publiée dans la revue médicale The Lancet.
Le lithium demeure le traitement à long terme le plus efficace pour le trouble bipolaire, indiquent-ils. Il réduit à la fois les symptômes de dépression et de manie et il diminue les risques de suicide.
Mais son utilisation a diminué dans les dernières années (au profit de médicaments anti-épileptiques utilisés comme stabilisateurs de l'humeur), notamment en raison de préoccupations concernant ses effets secondaires, notamment sur la fonction rénale.
John Geddes et ses collègues du département de psychiatrie de l'Université d'Oxford ont analysé près de 400 études portant sur les effets secondaires indésirables du médicament.
Le lithium comporte, confirme leur analyse, un risque important d'anomalies du fonctionnement des glandes thyroïde et parathyroïde qui surviennent chez environ une personne sur 4 (25 %) prenant le médicament comparativement à 3 % et 0,1 % dans la population générale respectivement. Il entraîne aussi un gain de poids et peut réduire légèrement la capacité des reins de concentrer l'urine.
Toutefois, indiquent les chercheurs, la preuve liant des malformations congénitales avec la prise du médicament durant la grossesse reste incertaine. Il y a également peu de preuves, concluent-ils, liant des problèmes de peau et la perte de cheveux au médicament.
Les risques d'effets secondaires doivent être discutés avec les patients avant de commencer un traitement au lithium, rappellent les auteurs.
Ils recommandent que des tests de niveaux de calcium soient ajoutés aux tests sanguins en raison du risque d'hyperparathyroïdisme. Ils recommandent aussi que les risques de malformations congénitales soient expliqués aux femmes en âge d'avoir des enfants, plutôt que de simplement ne pas recommander le lithium durant la grossesse.
Pour les personnes qui prennent actuellement le médicament, ils recommandent que des tests des fonctions rénale, thyroïdienne et parathyroïdienne soient répétés au moins tous les 12 mois et que des tests sanguins soient répétés s'il y a des changements de l'humeur.
Le lithium, précise-t-il, est dangereux en cas de surdosage, ou dans des circonstances qui peuvent conduire à une baisse des niveaux de sodium ou du volume sanguin. Pour la plupart des personnes qui souffrent d'une toxicité du lithium, cela survient lors d'une maladie (par exemple en cas de diarrhées, vomissements, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale ou intervention chirurgicale) ou lors d'une interaction avec un autre médicament.
« Cette étude apporte des précisions en temps opportun sur la toxicité associée à un traitement au lithium et, tout pesé, réaffirme son rôle en tant que traitement de choix pour le trouble bipolaire
», commente les Drs Gin Malhi de l'Université de Sydney et Michael Berk de l'Université de Melbourne dans un article connexe du Lancet.
Il est estimé, indiquent les chercheurs, qu'une personne sur 100 est atteinte de trouble bipolaire.
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(1) Autres noms commerciaux : Cibalith-S, Eskalith, Lithane, Lithobid, Lithonate, Lithotabs).
Psychomédia avec source : University of Oxford.
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