L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a tenu une manifestation devant le CLSC de St-Henri du CSSS Sud-Ouest-Verdun afin de dénoncer les cadences de travail imposées par le projet d’« optimisation » des soins à domicile mis en place par la direction et sous-traité à la firme privée Proaction. Le modèle mis en place, représente une mécanisation du travail qui "affecte la qualité des services et gruge l’autonomie professionnelle du personnel
", estime le syndicat dans son communiqué.
Le syndicat demande à la direction du CSSS Sud-Ouest-Verdun de mettre un terme au projet et s’inquiète de la volonté affichée de la nouvelle présidente-directrice générale de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, Danielle McCann, de généraliser les projets d’optimisation des soins à domicile à l’ensemble des CSSS de l’île de Montréal.
Déjà, le CSSS de Ahuntsic-Montréal-Nord et le CSSS Cavendish ont mis sur pied des projets semblables, avec les mêmes résultats, indique le communiqué.
"Les physiothérapeutes, les ergothérapeutes, les thérapeutes en réadaptation physique et les travailleuses sociales, entre autres, en ont ras le bol de voir leur autonomie professionnelle réduite par des mesures de contrôle statistique digne d’une entreprise de restauration rapide
", déclare le responsable politique de l’établissement pour l’APTS, Stephen Léger.
Le projet d’optimisation oblige notamment les professionnels à limiter considérablement la durée de leurs interventions à domicile. Des écrans affichant les résultats des différentes équipes de travail ont été installés dans la salle des employés. Ceux-ci doivent également rencontrer leur supérieur aux deux jours afin de rendre des comptes sur leurs statistiques.
Depuis l’implantation du système, plus du tiers des employés a quitté les soins à domicile, indique le communiqué.
Lors du dernier congrès de l’APTS, les délégués ont donné leur accord pour participer aux projets d’optimisation de type Lean dans la mesure où certaines conditions sont respectées : adhésion du personnel, aucune abolition de postes et participation du personnel professionnel et technique aux comités décisionnels. "Dans sa forme actuelle, le projet d’optimisation sous-traité à la firme Proaction ne respecte pas ces conditions minimales
", indique Carolle Dubé, présidente de l’APTS.
L’Agence de la santé de Montréal doit revoir ses plans, dit Mme Dubé. "Si le gouvernement est sérieux dans son intention de prioriser les soins à domicile, comme il l’a annoncé en grandes pompes récemment, il doit le faire dans de bonnes conditions." (Soins à domicile : politique Vieillir et vivre ensemble, des belles paroles ?)
Communiqué de presse de l'APTS : L’APTS dénonce des cadences de travail dignes d’une chaîne de restauration rapide.
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