La Protectrice du citoyen du Québec, Mme Raymonde Saint-Germain, a constaté une hausse significative des plaintes fondées dans le secteur des soins à domicile que dispensent les CSSS (mission CLSC) pour lesquels les délais d’attente s’allongent.
«Le Protecteur du citoyen constate que l'on coupe en partie ou en totalité les services de soutien à domicile à des usagers sans tenir compte des conséquences sur leur santé et leur bien-être. Ces personnes vulnérables, de plus, se trouvent ainsi isolées. D'autres se voient refuser ces services ou constatent que leur nom demeure sur une liste d'attente», peut-on lire dans le rapport. «De plus en plus souvent, ces services font l'objet d'un plafonnement ou d'une réduction du nombre d'heures bien que l'évaluation professionnelle des besoins en reconnaisse la nécessité.»
Le gouvernement a annoncé en mars l'ajout de $155 millions dans les soins à domicile aux personnes âgées pour l'année en cours, relève la protectrice. Mais les enveloppes budgétaires versées aux CSSS ne sont pas réservées précisément aux soins à domicile. En conséquence, s'il y a dépassement budgétaire dans d'autres services ou s'il faut faire des compressions, le CSSS a tendance à réduire les services tels que les soins à domicile.
La protectrice déplore aussi que la certification des résidences pour personnes âgées ne se concrétise pas et constate que les situations de négligences sont toujours nombreuses. Déjà en 2009, elle reprochait au gouvernement Charest de ne pas avoir respecté ses échéances quant à la certification des résidences privées pour personnes âgées.
Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) a réagi au rapport de la Protectrice en constatant la détérioration effective des services aux citoyens engendrée par les constantes coupures du gouvernement Charest
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Il y a environ deux semaines, le gouvernement annonçait de nouvelles coupures d’environ $350 millions dans le domaine de la santé en assurant que les services aux citoyens ne seraient pas affectés, ce qui a été reçu de part et d'autres avec beaucoup de scepticisme.
Mme Saint-Germain a été désignée protectrice du citoyen à l'unanimité par les membres de l'Assemblée nationale, le 9 juin 2011, pour un deuxième mandat consécutif de cinq ans.