La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et Québec solidaire (QS) demande au ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, de déclarer un moratoire sur les projets d'optimisation pilotés par des firmes privées. Ils demandent aussi que soit rendue publique l'enquête sur la question exigée par le ministre en novembre dernier.
La semaine dernière, l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) lançait aussi une pétition sur le site Web de l’Assemblée nationale, pour demander un tel moratoire.
Les méthodes de minutage et de pression au travail préconisées par des firmes privées d'optimisation de la performance, en particulier la firme Proaction, "font tout sauf tenir compte des besoins des patients, par exemple dans les services à domicile
", a déclaré M. Kadir.
La FSSS-CSN réclame que le gouvernement favorise des projets d'organisation du travail qui aient comme objectif premier d'améliorer les services à la population et non pas de diminuer les dépenses. Des projets menés avec la participation des syndicats ont entraîné des résultats positifs, souligne Mme Nadine Lambert, vice-présidente de la FSSS-CSN.
Les contrats de la firme Proaction concernent surtout les soins à domicile. Selon la présidente de l’APTS, Carolle Dubé, un résultat de l'implantation de ces méthodes est que si davantage de personnes sont évaluées pour leurs besoins en soutien à domicile, les services, ensuite, ne sont pas au rendez-vous faute de ressources, rapportait Le Devoir.
Après les soins à domicile, les méthodes de minutage sont en cours d’implantation dans d’autres services. Les équipes travaillant en santé mentale, en jeunesse-enfance-famille, en déficience intellectuelle et en accueil psychosocial, notamment, sont appelées à appliquer la méthode d’optimisation, maintenant pilotée par des cadres du réseau, la firme ayant terminé son mandat, indiquait la présidente du syndicat local de l’APTS au CSSS d’Ahuntsic et de Montréal-Nord, Marjolaine Goudreau, au Devoir.
"On nous demande aussi de faire comme les compagnies d’aviation : du surbooking ! indique Mme Goudreau. Même si nous avons du temps pour quatre patients par jour comme psychologue ou comme travailleur social, on nous demande d’en prévoir cinq ou six par jour dans l’horaire.
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"Dans la perspective où le livre blanc sur l’assurance autonomie s’en vient, il faut qu’il (le ministre) calme la grogne sur le terrain s’il veut que ça fonctionne, car en ce moment, le climat n’est pas favorable
", estimait Mme Dubé.
Illustration : M. Amir Kadir, député Québec Solidaire, Mme Nadine Lambert, vice-présidente de la FSSS-CSN, Mme Louise Desmarais, ergothérapeute.
Psychomédia avec sources: FSSS-CSN et Québec Solidaire (communiqué), Le Devoir, Assemblée nationale. Tous droits réservés