Le président et directeur juridique de Microsoft, Bradford Smith, appelle à l’encadrement de la reconnaissance faciale par une loi fédérale américaine tout en appelant à une réglementation internationale.
Dans un article publié sur le site de Microsoft le 13 juillet, il prévient que « les performances de cette technologie s’améliorent, qu’il devient facile de mémoriser les profils de très nombreux citoyens dans une base de données, puis d’y connecter des caméras pour identifier les passants en direct
», résume Le Monde.
Ces avancées présentent un risque considérable pour le respect de la vie privée et de la liberté d’expression, est-il souligné.
« Imaginez qu’un gouvernement vous traque partout ou vous marchez […] sans votre permission et sans vous en informer. Imaginez [qu’il liste] toutes les personnes qui ont participé à un rassemblement politique […].
»
Bradford Smith propose qu'une commission étudie plusieurs questions, parmi lesquelles :
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Faut-il obliger les commerçants à poser des panneaux pour avertir de l’usage de la reconnaissance faciale ?
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Les particuliers doivent-ils pouvoir accéder aux photos qui les identifient ?
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Comment éviter que cette technologie serve pour le profilage racial ?
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Faut-il créer des procédures juridiques qui donnent des recours aux personnes qui ont été identifiées par erreur ? Car, le taux d’erreur des logiciels de reconnaissance faciale a beau chuter, il demeure très élevé.
Cette intervention survient dans un contexte tendu, rapporte Le Monde. En mai, l’American Civil Liberties Union (ACLU), une puissante association, a accusé Amazon de commercialiser sa technologie d’identification faciale Rekognition aux gouvernements, et de leur apporter son aide pour la mettre en œuvre.
En juin, des employés d’Amazon se sont mobilisés en demandant au PDG d’Amazon, Jeff Bezos, de cesser de vendre Rekognition à la police.
Le 19 juin, des employés de Microsoft ont publié dans les colonnes du New York Times une lettre destinée à leur PDG, Satya Nadella, lui reprochant la signature d’un contrat avec la police des frontières américaine qui inclurait, selon les auteurs, la fourniture d’un système d’identification faciale, un point que nie Brad Smith en marge de son article.
En Chine, la police recourt déjà couramment à la reconnaissance faciale, rapporte Le Monde. Dans certaines villes, les piétons qui traversent au rouge sont identifiés grâce à des caméras connectées à un système de reconnaissance faciale. Et tant que le contrevenant n’a pas payé l’amende, son visage est affiché sur les écrans des arrêts de bus locaux.
La police chinoise utilise également la reconnaissance faciale pour retrouver la trace de fugitifs. Selon l’avocat Liang Xiaojun, cette technologie « risque d’être rapidement utilisée de manière détournée. L’appareil policier s’en sert par exemple pour mieux contrôler des personnes ciblées, et non parce qu’elles enfreignent la loi ».
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Psychomédia avec sources : Le Monde, Europe 1.
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