La dissolution de la branche française de l'Eglise de Scientologie a été requise lundi par le parquet de Paris au procès où le groupement est jugé pour "escroquerie en bande organisée".
L'accusation a aussi demandé des amendes de 4 millions d'euros contre les deux principales entités juridiques de la Scientologie en France, l'Association spirituelle de l'Eglise de Scientologie-Celebrity center et la librairie SEL (Scientologie espace liberté) ainsi que des peines de prison avec sursis allant de 2 à 4 ans assorties d'amendes allant de 10.000 à 150.000 euros et de privation de droits civiques contre quatre responsables.
Dans son réquisitoire, le procureur Maud Coujard a estimé que l'argument concernant la nature religieuse de la Scientologie n'avait pas sa place dans un tribunal. "Religion prétendue ou réelle, ce n'est pas le lieu d'en débattre. Le fait religieux pas plus que le mobile religieux ne constituent une justification en droit pénal", a-t-elle dit.
Elle a soutenu que l'organisation utilisait des techniques frauduleuses, test de recrutement, différents formulaires, auditions, cures de "purification", ... pour dépouiller ses adeptes.
Le but est d'obtenir de l'argent contre des promesses, a dit le magistrat. Selon elle, cette entreprise d'escroquerie a été créée sciemment dès l'origine aux Etats-Unis, dans les années 1950.
Cette position contraste avec la décision du parquet, à la fin de l'instruction en 2006, qui avait demandé un non-lieu général, estimant que les prévenus avaient agi de bonne foi en raison de "convictions religieuses". Cette position avait été mise en échec par un juge d'instruction qui a saisi le tribunal.
Le jugement du tribunal correctionnel doit être rendu à l'automne prochain. Si la dissolution est prononcée par le tribunal, elle n'entrera en vigueur que si elle est confirmée en appel et en cassation, ce qui prendrait des années.
Psychomédia avec source:
L'Express