La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) en France dénonce, dans son rapport annuel qui doit être rendu public mardi, la multiplication des thérapeutes déviants.
De 25 à 30% de personnes se disant psychothérapeutes ne sont ni psychiatres, ni psychanalystes, ni titulaires d'un diplôme de psychologue. "Ils se réclament de disciplines diverses et ont des parcours de formation hétérogènes", remarque la Miviludes.
Le rapport dénonce aussi la pratique des faux souvenirs induits, qu'elle a déjà épinglée l'an dernier. Cette pratique consiste à persuader une personne que les troubles dont elle souffre sont la conséquence de l'abus sexuel que lui aurait fait subir son père ou sa mère dans l'enfance. Ce phénomène, qui a fait son apparition aux Etats-Unis dans les années 1990, s'est répandu en France au début des années 2000, note la Miviludes.
Le rapport fait état, rapporte de son côté Libération, du développement de moyens plus opérationnels de la part de différents ministères pour contenir les mouvements sectaires.
Au ministère de la Santé, la Direction générale a mis en place un groupe d’appui technique (GAT) pour recenser l’ensemble des psychothérapies alternatives, c’est-à-dire qui échappent aux principales écoles de la discipline. Alors que la Fédération française de psychothérapie reconnaît officiellement 38 méthodes, suivies par un personnel diplômé, on répertorie une soixantaine de méthodes alternatives, d’inspiration plus ou moins ésotérique, utilisés par des personnels non encadrés (depuis la méthode de «libération des cuirasses» jusqu’à la méthode de «déprogrammation biologique»). Le GAT doit se réunir prochainement, «à la fin du premier semestre 2009», pour proposer un premier plan d’action contre ces dérives.
Au ministère du Travail, la Miviludes soutient des séances de formation des inspecteurs du travail pour sanctionner les mouvements qui exploitent financièrement le bénévolat de leurs adeptes. Depuis le début des années 2000, la miviludes signale des cas de sectes qui créent des organismes de formation professionnelle pour profiter d’un agrément officiel et recruter de nouveaux membres. La mode du coaching a amplifié ce phénomène.
Enfin, le ministère de l'intérieur demande à ses troupes de former des équipes pluridisciplinaires chargées de surveiller les sectes afin de qualifier pénalement leurs actes.
Psychomédia avec sources:
Le Nouvel Observateur
Libération