pris pendant la grossesse expose notamment à des avortements spontanés, à des malformations, des atteintes cardiaques et rénales graves de l'enfant à naître, et à des dangers au moment de l'accouchement (hémorragies, thromboses de la mère, etc.)», rappelle la revue Prescrire dans son numéro de novembre 2022.
Malheureusement, ces risques demeurent trop méconnus, rapporte la revue.
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En France, plusieurs études ont montré que les femmes enceintes sont très exposées à cette substance prise contre les douleurs ou la fièvre, l'une des plus utilisés après le paracétamol, souvent sans ordonnance», rapporte la revue.
« Une enquête a été menée en 2021 pour l'Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma) et l'Institut Analgesia auprès d'un échantillon de 3 000 femmes et hommes âgés de 18 ans et plus, représentatif de la population française. Les résultats rapportés par le sondeur OpinionWay ont montré une méconnaissance des risques liés à la prise d'ibuprofène pendant la grossesse.
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Sur les 3 000 personnes interrogées, une sur deux ne connaissait pas la dangerosité pour l'enfant à naître de la prise d'ibuprofène pendant la grossesse. Parmi les femmes âgées de 18 à 50 ans, au nombre de 949 dans l'échantillon, 15 % ont déclaré qu'elles pourraient en prendre en première intention sans prescription médicale. Aussi, 10 % des femmes enceintes ou l'ayant été, au nombre de 1 077 dans l'échantillon, ont déclaré en avoir déjà pris en automédication pendant leur grossesse.L'enquête montre aussi que la présence d'ibuprofène dans de nombreux médicaments du commerce est méconnue. Cela révèle le risque d'en prendre sans le savoir dans divers médicaments ayant un nom peu informatif sur le contenu. Souvent, les notices des médicaments à base d'ibuprofène n'aident pas à informer correctement, ne signalant des risques qu'à partir du 6e mois de grossesse. »
« De larges campagnes d'information sont nécessaires pour inciter les femmes à ne jamais prendre d'ibuprofène ni tout autre anti-inflammatoire non stéroïdien pendant la grossesse
», conclut la revue.
En 2017, la revue déplorait que l'Agence française du médicament mette en garde contre l'utilisation des AINS, à partir du 6e mois de la grossesse, tout en rappelant la contre-indication de certains d'entre eux dès le début de la grossesse. Car, des études ont montré que les AINS tels que l'ibuprofène exposent à des risques dès le début de la grossesse. La revue estimait qu'« il est à la fois plus prudent et plus simple d'éviter tous les AINS tout au long de la grossesse
».
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Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : Prescrire (2022), Prescrire (2017).
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