Les compléments alimentaires contenant de la glucosamine et/ou de la chondroïtine sulfate, présentés comme pouvant contribuer au confort articulaire, sont déconseillés pour diverses populations par l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses).
Des effets indésirables, susceptibles d’être liés à ces compléments, ont été recensés par le dispositif de nutrivigilance.
Dans ce contexte, l’Anses a mené une expertise afin d’identifier les risques potentiels associés à ces compléments. Elle a analysé les déclarations reçues en nutrivigilance, les déclarations reçues dans d’autres pays (Europe, Canada et Etats-Unis) et la littérature scientifique.
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La glucosamine et la chondroïtine sulfate sont des molécules naturellement présentes dans les tissus conjonctifs et cartilagineux de notre organisme, et assurent, entre autres, la structure et l’élasticité des cartilages, des tendons et de la peau.»
Ces deux composés sont commercialisés dans la plupart des pays européens sous forme de médicaments et de compléments alimentaires.
Les effets indésirables signalés «
sont très variés : troubles digestifs, douleurs abdominales, éruptions cutanées, démangeaisons, des hépatites ou des purpuras (lésions hémorragiques de la peau).»
L’expertise a mis en évidence des populations spécifiques pour lesquelles il est déconseillé de consommer ces produits :
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Les personnes diabétiques ou pré-diabétiques, asthmatiques ou traitées par anti-vitamine K.
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Les personnes présentant une allergie alimentaire aux crustacés ou aux insectes, pour les compléments à base de glucosamine.
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Les personnes dont l’alimentation est contrôlée pour le sodium, le potassium ou le calcium, car ces compléments peuvent en être une source importante.
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Les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants, en raison de l’insuffisance des données sur la sécurité de ces produits.
L’Agence recommande « que des mesures soient prises par les fabricants afin de mieux informer le consommateur sur les risques liés à la consommation de ces compléments alimentaires par ces populations spécifiques
».
Elle « estime nécessaire que les doses maximales journalières autorisées de glucosamine et de chondroïtine sulfate dans les compléments alimentaires soient harmonisées au niveau européen sur la base de données de sécurité issues d’études d’innocuité robustes - aujourd’hui manquantes - pour ces deux composés
».
Aux consommateurs, l'Anses fait les recommandations suivantes :
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Solliciter l’avis d’un médecin lors de la consommation de compléments alimentaires ;
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Eviter l’apport d’un même ingrédient par différentes sources (compléments alimentaires, médicament…) ;
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Eviter la consommation concomitante de plusieurs compléments alimentaires ;
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Privilégier la consommation de compléments alimentaires présentant des formulations simples ;
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Privilégier les circuits d’approvisionnement contrôlés par les pouvoirs publics ;
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Signaler la consommation de compléments alimentaires à son médecin ou son pharmacien.
Sous forme de médicament, la glucosamine (Voltaflex ou autre) fait partie de la liste des médicaments plus dangereux qu'utiles de la revue Prescrire. Elle « expose à des réactions allergiques (angiœdèmes, néphropathies interstitielles aiguës) et à des hépatites
», indique la revue. Un autre médicament utilisé contre l'arthrose que la revue juge plus dangereux qu'utile est la diacéréine (Art 50 ou autre). (17 médicaments antidouleurs et de rhumatologie plus dangereux qu'utiles selon Prescrire - risques et alternatives).
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Arthrose : Qu'est-ce ? Quels sont les traitements actuels et à venir ? (dossier Inserm)
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Paracétamol et 7 autres médicaments contre la douleur de l'arthrose : analyse de 74 études
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : Anses.
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