La tribune, signée par 124 médecins et professionnels de la santé, et comptant désormais plus de 2600 signatures, dénonçait la complaisance de l'Ordre des médecins envers ces « médecines alternatives ».
« Nous avons déposé des plaintes pour non-confraternité, non-respect du code de déontologie, étant donné qu'ils ne veulent plus reconnaître notre titre de médecins », a déclaré à l'AFP le président du Syndicat national des médecins homéopathes français, Charles Bentz (compte twitter). Quelque 5000 médecins se disent homéopathes en France.
Quelques jours après la parution de la tribune, un autre syndicat, l’Union collégiale, a aussi déposé des plaintes disciplinaires contre les signataires de ce texte, qu’il jugeait « insultant et anti-confraternel ».
Dans leur tribune, les professionnels de santé soulignaient l’inefficacité et la dangerosité des thérapies dites « alternatives ». Ils demandaient au Conseil de l’Ordre des médecins de ne plus autoriser les médecins à faire état de leur titre pour promouvoir l’homéopathie, la mésothérapie ou encore l’acupuncture, rappelant l’interdiction de charlatanisme et de tromperie inscrite au Code de la santé publique.
Ils réclamaient que les facultés de médecine cessent de délivrer des diplômes pour ces pratiques et que ces diplômes ne soient plus reconnus par l’Ordre des médecins. Et, ils demandaient l’arrêt du remboursement par la Sécurité sociale des « soins, médicaments ou traitements issus de disciplines refusant leur évaluation scientifique rigoureuse ».
En juin, à l'occasion d'une conférence de presse, le Conseil de l’ordre « a manifesté des signes d’une inflexion en faveur des signataires de la tribune
», rappelle Le Figaro. « Médecin homéopathe, ça n’existe pas », avait alors affirmé Jacques Lucas, vice-président de l’Ordre.
Sur un site associé à la tribune, No #FakeMed, un groupe d'auteurs, professionnels de la santé, soulignent certaines avancées depuis la publication de la tribune.
« Dés la publication de notre tribune, écrivent-ils, les services du Premier ministre ont publié un document précisant que les thérapies dites alternatives n'avaient pas fait de validation scientifique.
» La ministre de la Santé, madame Buzyn, a déclaré qu'à son avis l'homéopathie ne pouvait avoir d'autre effet que de type placebo. Elle a également indiqué vouloir faire évaluer par la Haute autorité de santé (HAS) les produits homéopathiques avec la même rigueur que les médicaments. Elle a également déclaré son scepticisme sur le fait que les fabricants de produits homéopathiques prennent le risque d'une évaluation rigoureuse.
Les auteurs déplorent le silence de la conférence des doyens d'universités. A l'heure actuelle, plusieurs universités proposent encore des formationd'homéopathie.
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L'Angleterre se prépare à dérembourser l'homéopathie qui « est au mieux un placebo »
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Psychomédia avec source : Le Figaro.
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