En France, environ 75 000 personnes seraient infectées par le virus de l’hépatite C sans le savoir. Une étude française de l'Inserm soutenue par l’ANRS montre les avantages d'une stratégie de dépistage universel par rapport à un dépistage ciblé.
Les résultats de cette étude sont publiés en juillet dans le Journal of Hepatology.
Le communiqué de l'Inserm explique :
Actuellement, en Europe, les recommandations concernant le dépistage du virus de l’hépatite C (VHC) ciblent les personnes présentant un haut risque d’infection par le virus. (...)
Lorsque les patients sont diagnostiqués, ces derniers, le sont, au moins une fois sur dix à un stade avancé de la maladie, alors qu’une mise sous traitement rapide après la contamination permet de réduire la morbidité et la mortalité de manière significative. On dispose en effet aujourd’hui, vis-à-vis de l’infection par le VHC, de traitements à la fois très efficaces et bien tolérés, assurant en quelques semaines la guérison de l’infection dans plus de 95 % des cas.
Au sein d’une équipe de recherche de l’Inserm dirigée par le Pr Yazdan Yazdanpanah, Sylvie Deuffic-Burban a mis au point un modèle mathématique permettant d’évaluer l’efficacité et le coût-efficacité de différentes stratégies de dépistage dont celle d’un dépistage universel.
Les scientifiques se sont appuyés sur les données de l’enquête de séroprévalence menée en 2004 par l’InVS qu’ils ont appliquées à la population générale résidant en France, âgée de 18 à 80 ans, excluant les personnes atteintes d’une infection chronique par le VHC et déjà diagnostiquées. Ces données ont été combinées à d’autres issues d’études portant sur les caractéristiques des personnes infectées (âge, sexe, stade de la maladie lors du diagnostic, consommation d’alcool…), la progression naturelle de la maladie, la qualité de vie de patients traités et les coûts de prise en charge.
Les résultats montrent qu’un dépistage universel est associé à la meilleure espérance de vie ajustée sur la qualité de vie et qu'il se révèle coût-efficace si les patients sont traités rapidement après le diagnostic.
Le dépistage universel et la prise en charge rapide évitent le développement de complications graves et, dans une perspective collective, contribuent à l’élimination, à terme, de l’hépatite C.
« Les caractéristiques épidémiologiques qui rapprochent le VHC, le VIH et le VHB permettent de penser qu’un dépistage universel et combiné de ces trois virus pourrait être particulièrement intéressant », souligne la chercheuse.
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Psychomédia avec sources : Inserm, Journal of Hepatology.
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