Dans un entretien au Parisien, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, dit réfléchir à rendre obligatoires, pour une durée limitée, 11 vaccins destinés aux enfants.
En février, rappelle Le Parisien, le Conseil d'Etat a exigé du gouvernement qu'il prenne la décision, dans les 6 mois, d'imposer aux industriels la commercialisation d'un vaccin pour les seuls DT-polio (car l'unique vaccin disponible couvre d'autres maladies recommandées mais non obligatoires) ou de modifier la loi.
Aujourd'hui, rappelle la ministre, seuls trois vaccins infantiles sont obligatoires (diphtérie - depuis 1938, tétanos - 1940, et poliomyélite - 1964). Huit autres, dont la coqueluche, l'hépatite B, la rougeole, sont seulement recommandés. « Ce double système est une exception française. Cela pose un vrai problème de santé publique.
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« Aujourd'hui, en France, la rougeole réapparaît. Il n'est pas tolérable que des enfants en meurent : dix sont décédés depuis 2008 (25 000 cas recensés). Comme ce vaccin est seulement recommandé et non obligatoire, le taux de couverture est de 75 % alors qu'il devrait être de 95 % pour prévenir cette épidémie.
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« On a le même problème avec la méningite
», poursuit la ministre. « Il n'est pas supportable qu'un ado de 15 ans puisse en mourir parce qu'il n'est pas vacciné. Nous réfléchissons donc à rendre obligatoires les onze vaccins (1) pour une durée limitée, qui pourrait être de cinq à dix ans. L'Italie l'a fait la semaine dernière.
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La députée européenne EELV Michèle Rivasi, dénonce un « cadeau fait aux laboratoires », rapporte AFP. « La défiance des citoyens envers les vaccins est considérable suite à la multiplication des scandales sanitaires à répétition
», a-t-elle ajouté.
« Le cas emblématique, précise AFP, est la vaste campagne de vaccination contre l'hépatite B en 1994, qui a ensuite fait naître des soupçons de lien avec des maladies neurologiques comme la sclérose en plaques. Après plus de 17 ans d'instruction, la justice a conclu l'enquête sur un non-lieu dans ce dossier en mars 2016.
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Des opposants souhaitent notamment avoir accès à des vaccins qui ne contiennent pas d'adjuvants d'aluminium.
Les vaccins obligatoires doivent être disponibles seuls ou la loi doit être changée (Fév. 2017)
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
(1) Les 11 vaccins : polio, tétanos, diphtérie, coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C.
Psychomédia avec sources : Le Parisien, Le Parisien, AFP (La Dépêche).
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