« Absence de bain pendant “plusieurs années”, réveil à 5 h 30, mise sous contention de 40 % des résidents de certains établissements d’hébergement
» : un rapport du Protecteur du citoyen, rendu public le 31 janvier, sur les soins dans les établissements du CISSS de la Gaspésie révèle des lacunes importantes que rapporte Le Devoir.
L'enquête du Protecteur faisait suite à la dénonciation par le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est-du-Québec de l’effet des compressions sur les services aux patients sur ce territoire.
Malgré le « dévouement » du personnel, des lacunes sont constatées en raison de « l’importante charge de travail » notamment les milieux d’hébergement, indique le rapport.
Par exemple, les résidents doivent souvent attendre plus de 15 minutes pour aller aux toilettes. (« Des résidents sont contraints, en raison des délais, à uriner dans leurs vêtements et ultimement, à porter une culotte d’incontinence », précise La Presse.)
Au Centre d’hébergement de New Carlisle, c’est l’équipe de nuit qui se charge de lever des résidents, et ce, dès 5 h 30 du matin, est-il rapporté.
Au Centre d’hébergement Mgr-Ross de Gaspé, des résidents « n’avaient pas reçu de bain avec immersion dans l’eau depuis plusieurs années ». Une vingtaine de résidents n’y avaient pas accès à un bain régulier.
Au Centre d’hébergement de Maria, le Protecteur a constaté que 40 % des résidents étaient mis sous contention par le biais d’une demi-porte en plexiglas installée à l’entrée de leur chambre. Ces mesures « ne devraient être utilisées qu’en dernier recours », souligne le Protecteur, mais semblent plutôt pallier « le manque de surveillance ».
Des membres du personnel des centres d’hébergement ont rapporté être obligés de fournir des soins « à la chaîne ». Faute de temps, les employés ne sont pas en mesure de promouvoir la marche chez les résidents, relate aussi le rapport.
Le nombre d’heures en soins infirmiers a été réduit dans les établissements ces dernières années, souligne aussi le rapport.
Le Protecteur a aussi visité les CLSC et les urgences de la région. Il relève par exemple que, dans les urgences médicales des CLSC, le protocole de triage n’est pas sécuritaire pour les patients. Ces derniers s’inscrivent d’abord, et des laps de temps relativement longs peuvent s’écouler avant qu’une infirmière n’évalue leur état.
La durée moyenne de séjour sur civière à l’hôpital de Maria, qui est de 21,6 heures, une durée que le Protecteur qualifie « des plus préoccupantes ».
Le rapport fait 19 recommandations au CISSS de la Gaspésie, qui s’est engagé à les mettre en place.
Psychomédia avec sources : Le Devoir, La Presse.
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