Trois types de douleurs chroniques, selon les mécanismes qui les causent, sont identifiés dans la recherche contemporaine : les douleurs nociceptives, les douleurs neuropathiques et les douleurs centralisées (ou nociplastiques).
Voici les descriptions qu'en fait Daniel J. Clauw, de l'Université du Michigan, dans la revue Mayo Clinic Proceedings.
- Douleur nociceptive ou périphérique
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La douleur nociceptive (déclenchée par l'activation des nocicepteurs qui sont des récepteurs à l'extrémité des fibres nerveuses), aussi appelée douleur périphérique, est causée par l'inflammation ou des dommages mécaniques aux tissus.
Traitements : ces douleurs répondent aux anti-inflammatoires non stéroïdiens et aux opioïdes ainsi qu'à des procédures.
Exemples classiques :
- douleur aiguë due à une blessure ;
- arthrose (dernières actualités) ;
- polyarthrite rhumatoïde (dernières actualités) ;
- douleur cancéreuse.
- Douleur neuropathique
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La douleur neuropathique est causée par des lésions ou le coincement de nerfs périphériques.
Traitements : ces douleurs peuvent répondre aux traitements pour les douleurs périphériques et à ceux pour les douleurs centralisées. Le coincement peut répondre à la chirurgie ou à des injections.
Exemples classiques :
- douleur neuropathique diabétique ;
- névralgie postherpétique (douleur qui perdure après le zona).
- Douleur centralisée ou nociplastique
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La douleur centralisée est caractérisée par une perturbation du traitement de la douleur par le système nerveux central qui produit notamment une hyperalgésie (douleur amplifiée) et une allodynie (douleur ressentie en réponse à des stimuli normalement non douloureux) diffuses.
Traitements : ces douleurs peuvent répondre aux médicaments agissant sur des neurotransmetteurs.
Une appellation alternative récemment proposée par l'International Association for the Study of Pain (IASP) est celle de douleur nociplastique.
Exemples classiques :
- fibromyalgie (dernières actualités) ;
- syndrome du côlon irritable (dernières actualités) ;
- trouble de l'articulation temporomandibulaire ;
- maux de tête de tension.
Chez toute personne qui souffre de douleur chronique, les trois types peuvent être présents, souligne le chercheur. Les maladies mentionnées pour chacun des types sont des exemples classiques, dit-il, mais « nous réalisons maintenant que tous les états de douleur chronique sont des états de douleur mixtes (...). Il est particulièrement fréquent de voir une douleur centralisée en même temps qu'une douleur nociceptive ou neuropathique
».
Daniel J. Clauw et ses collègues (Clinical Journal of Pain, 2016) ont présenté le schéma suivant, situant divers syndromes de douleur chronique sur un continuum allant d'une douleur purement nociceptive à une douleur centralisée.
Jusqu'à récemment, les classifications identifiaient la douleur psychogène comme troisième catégorie plutôt que la douleur causée par le système nerveux central.
La douleur psychogène serait causée avant tout par des facteurs psychologiques. Ce diagnostic est posé lorsqu'aucune lésion anatomique susceptible d'expliquer la douleur et son intensité n'est identifiée. Il s'agit d'un concept sans fondement scientifique qui ne devrait plus être utilisé, font valoir des experts (notamment MB Yunus, 2008) puisque des mécanismes au niveau du système nerveux central sont, depuis au moins une décennie, proposés pour ces douleurs chroniques.
Nous avons rapporté d'autres publications de cet auteur portant sur la fibromyalgie et la douleur chronique : La fibromyalgie regroupe différentes pathologies et Fibromyalgie et autres douleurs chroniques résulteraient d'une dérégulation du système nerveux central.
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Daniel J. Clauw (2015), Fibromyalgia and Related Conditions, Mayo Clinic Proceedings; Daniel J. Clauw and al. (2016), Clinical Journal of Pain (2016); Yunus MB (2008), Seminars in arthritis and rheumatism.
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