Le deuxième porteur du cœur artificiel de la société française Carmat est décédé le 2 mai. Il avait confié au Journal du dimanche, début avril, qu'il s'était «senti revivre» dès le jour de l'opération et avait repris ses habitudes «d'autrefois», au point même de faire du vélo.
Ce patient de 68 ans, en insuffisance cardiaque terminale, avait reçu la pompe cardiaque au cours d'une intervention pratiquée au CHU de Nantes en août 2014 et avait quitté l'hôpital le 2 janvier.
Il est rentré chez lui dès qu'il a pu « disposer d'une autonomie complète », notamment « gérer lui-même » un « appareillage portable » de trois kilos comprenant les deux batteries d'approvisionnement en électricité du cœur artificiel et un boîtier de contrôle.
Il a été hospitalisé dans la soirée du 1er mai à la suite d'une « insuffisance circulatoire ». L’équipe médico-chirurgicale, indique le communiqué de Carmat, « ayant constaté une dérive fonctionnelle de la prothèse, le patient a été mis sous assistance cardio respiratoire en unité de soins intensifs. Le samedi 2 mai, il a été décidé d’implanter chez le patient une nouvelle prothèse CARMAT. L’opération a été menée à son terme et la circulation sanguine a été rétablie. Malgré les efforts réalisés, des complications poly-viscérales post opératoires se sont installées, et le patient est décédé samedi 2 mai en fin d’après-midi. »
Le premier patient ayant reçu le coeur artificiel en décembre 2013, à l'âge de 76 ans, est décédé 74 jours après la pose du cœur artificiel.
Pour la deuxième implantation, « un malade plus jeune, aux fonctions rénales et hépatiques encore peu atteintes, et avec une bonne fonction pulmonaire » a été choisi et des ajustements avaient été effectués sur le fonctionnement de la prothèse.
Un troisième cœur Carmat a été implanté le 8 avril par l'équipe de l'hôpital Georges-Pompidou de Paris.
Ces implantations sont réalisées dans le cadre d'une première phase d'essai clinique chez des personnes en insuffisance cardiaque terminale dont les jours sont comptés. Cette phase est prévue avec 4 ou 5 patients.
La deuxième phase prévoit être réalisée avec 20 à 25 patients. Ce n'est qu'après ces essais que le dispositif sera éventuellement homologué et commercialisé dans l'Union européenne.
Depuis ses débuts, rapporte Challenges, "sous l’aile protectrice de Jean-Luc Lagardère et de Matra, le cœur Carmat a coûté une centaine de millions d’euros. Il lui en faudra encore une quinzaine de millions, dès cette année, pour espérer obtenir le marquage CE, préalable à la phase industrielle, initialement annoncée pour 2017..
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Une animation, sur le site de Carmat, montre le fonctionnement du cœur artificiel.
Psychomédia avec sources: Le Monde, 20 minutes.fr, Challenges.fr, Carmat.
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