L’équivalent moléculaire d’un bouton pour remettre à l’heure l’horloge interne du corps a été découverte par une équipe internationale dont les travaux sont publiés dans la revue Nature Neuroscience.
"Cette découverte pourrait constituer une cible prometteuse pour le traitement d’un large éventail de maladies, allant des troubles du sommeil à d’autres anomalies comportementales, cognitives et métaboliques souvent associées au décalage horaire, au travail par quarts et à l’exposition à la lumière pendant la nuit, ainsi qu’à des troubles neuropsychiatriques comme la dépression et l’autisme
", disent les chercheurs.
"Cette étude est la première à révéler le mécanisme par lequel la lumière assure la régulation de la synthèse des protéines dans le cerveau, et son incidence sur la fonction de l’horloge interne
", indique Nahum Sonenberg de l'Université McGill (Montréal), auteur senior de l'étude.
"La combinaison d’un phosphate et d’une protéine clé du cerveau permet de réinitialiser l’horloge interne du corps. Ce processus, appelé phosphorylation, est déclenché par la lumière.
" Cette dernière "stimule la synthèse de certaines protéines appelées protéines de période, lesquelles jouent un rôle de premier plan dans la réinitialisation de l’horloge interne, synchronisant ainsi le rythme circadien avec les cycles environnementaux quotidiens
".
Les chercheurs ont provoqué la mutation d’une protéine, la eIF4E, dans le cerveau de souris afin qu’elle ne puisse pas être phosphorylée. Les mammifères étant tous dotés d’une horloge interne semblable, les expériences menées chez des souris permettent d’avoir un aperçu de ce qui se produirait si on inhibait la fonction de cette protéine chez les humains.
Les souris ont été placées dans des cages munies d’une roue. L’analyse de leur activité permettait d’étudier leurs rythmes circadiens.
Leur horloge répondait moins efficacement que celle des souris normales à l’effet de réinitialisation provoqué par la lumière. Les souris mutantes se étaient incapables de synchroniser leur horloge interne avec une série exigeante de cycles de clarté et d’obscurité – par exemple, 10,5 heures de clarté suivies de 10,5 heures d’obscurité, plutôt que les cycles de 12 heures auxquels les souris de laboratoire sont généralement exposées.
Cette étude "ouvre une nouvelle fenêtre sur la manipulation des fonctions de l’horloge interne
", explique Ruifeng Cao, auteur principal de l’étude.
Psychomédia avec sources: Université McGill, Nature Neuroscience.
Tous droits réservés