Les édulcorants artificiels, sans calories, favoriseraient le diabète, selon une étude publiée dans la revue Nature. C'est en modifiant l'équilibre de la flore intestinale qu'ils entraîneraient le développement d'une intolérance au glucose.
"Nous avons constaté que les édulcorants artificiels peuvent conduire, ou contribuer, à une élévation exagérée les niveaux sanguins de glucose, qui est précisément l'état que nous nous efforçons souvent d'éviter en les consommant, souligne Eran Elinav du Weizmann Institute of Scienceen Israël, qui a codirigé ces travaux.
Ces édulcorants sont largement utilisés dans les aliments et les boissons tels que les boissons gazeuses diète et les yaourts et desserts sans sucre qui sont recommandés pour la perte de poids et le traitement ou la prévention du diabète.
Elinav et ses collègues ont mené une série d'expériences chez les souris et chez les humains avec 3 édulcorants communs : la saccharine, le sucralose et l'aspartame.
Les souris qui avaient consommé de l'eau contenant du glucose et un édulcorant ont développé une intolérance marquée au glucose comparativement à celles dont l'eau ne contenait que du glucose ou celles qui ne buvaient que de l'eau. Les chercheurs ont montré, au moyen de différentes expérimentations, que les changements dans les bactéries intestinales induits par la consommation d'édulcorants causaient cette intolérance. (1)
En analysant les données d'une étude menée avec environ 400 personnes, les chercheurs ont constaté que les bactéries de l'intestin étaient significativement différentes chez celles qui consommaient des édulcorants artificiels. Elles présentaient aussi des marqueurs de diabète, dont des niveaux élevés de sucre dans le sang et une intolérance au glucose.
Ils ont ensuite demandé à 7 volontaires qui ne consommaient normalement pas d'édulcorants artificiels d'adopter, pendant 7 jours, un régime à haute teneur d'édulcorants. Après seulement 4 jours, leurs niveaux sanguins de glucose étaient augmentés et la composition de leurs bactéries intestinales changée, ce qui reflétait les résultats obtenus chez les souris.
Ces résultats indiquent que les édulcorants artificiels sans calories peuvent exacerber, plutôt que prévenir, les troubles métaboliques tels que l'intolérance au glucose et le diabète, concluent les chercheurs.
En 2013, une étude française menée avec plus de 66 000 femmes montrait que le risque de diabète était plus élevé avec les sodas “light" qu'avec les sodas sucrés “non light”. L'étude, de par sa méthodologie, ne prouvait toutefois pas que le lien observé était de cause à effet. Cette dernière étude montre que cela pourrait très bien être le cas.
(1) Des souris dont la flore intestinale avait été détruite ne développaient pas cette intolérance mais lorsqu'elles se faisaient implanter la flore de souris ayant consommé des édulcorants elles développaient l'intolérance même sans avoir consommer d'édulcorants.
Psychomédia avec sources : Weizmann Institute of Science, Reuters
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