Le médicament Sovaldi (sofosbuvir) de la nouvelle classe des antirétroviraux d’action directe (AAD) (1) est nettement plus efficace pour le traitement de l'hépatite C, avec beaucoup moins d’effets secondaires, que le traitement de référence actuel (association d’injection d’interféron pégylé à la prise orale d’un antiviral, la ribavirine, pendant 24 semaines).
Il "affiche un taux de guérison de plus de 90 % après un traitement de 12 semaines
".
Mais son coût est très élevé. Le prix fixé par le laboratoire Gilead en France, dans le cadre d'une autorisation temporaire d’utilisation (ATU), est de 19 000 euros la boîte, soit environ 50 000 euros pour l’intégralité d'un traitement, qui dure en général 3 mois.
D’autres médicaments de cette classe arriveront bientôt sur le marché dont le daclatasvir (Daklinza) de Bristol-Myers Squibb et le siméprévir (Olysio) de Janssen-Cilag, autorisés aux États-Unis et ayant reçu un feu vert européen.
En France, la Haute Autorité de santé (HAS) a recommandé, le 1er juillet, d’utiliser ces médicaments pour les personnes ayant atteint les stades sévères de la maladie, ayant développé une cirrhose (stade F4) ou atteint le stade de fibrose hépatique sévère (stade F3), ainsi que les personnes infectées concomitamment par le virus du sida. Elle a estimé que le Sovaldi apportait une amélioration importante du service médical rendu, ce qui entraîne un remboursement.
Environ 130 000 personnes ont un diagnostic d’hépatite C en France (ce qui représentent 59 % des personnes atteintes); 43 % sont au stade de fibrose F0 ou F1, et 49 % aux stades F2 à F4. Un quart de ces derniers seraient aux stades F3 et F4, pour lesquels la HAS recommande un traitement. "Sur une moyenne de 4 mois de traitement pour 25 000 patients par an, cela fait 1,9 milliard d’euros par an, soit 7 % du budget annuel du médicament de la France
", précise Frédéric Van Roekeghem, directeur général de la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés.
Au Québec, le ministère de la Santé à inclu le Sovaldi à la liste des médicaments suite à une évaluation positive de l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (Inesss). "Le Québec devient donc la première province canadienne à offrir le Sovaldi aux patients atteints d'une infection au VHC (virus de l'hépatite C) de génotypes 1 et 4 n'ayant jamais été traités, et ce, peu importe la gravité de l'état de leur foie
", indiquait Gilead dans un communiqué, le 2 juin 2014. L’autorisation est accordée pour une période maximale de 12 semaines dont le coût est de $55 000.
Hépatite C : une "révolution" thérapeutique à 1000 $ la pilule (2014)
(1) Plus précisément des inhibiteurs de la polymérase NS5B du virus de l’hépatite C (VHC).
Psychomédia avec sources: Le Monde, HAS, Inesss, Gilead
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