Le niveau de conscience, chez des personnes sous anesthésie ou dans le coma par exemples, peut être évalué objectivement par une mesure de l'activité cérébrale, montre une étude publiée dans la revue Science Translational Medicine.
Dans la pratique clinique, le niveau de conscience est évalué par la capacité à répondre à des stimuli et des commandes telles que "serrer la main" ou "ouvrir les yeux". "Cependant, beaucoup de patients cérébro-lésés peuvent être conscients, mais incapables de répondre, tout simplement parce qu'ils sont incapables de traiter et de comprendre des commandes ou parce qu'ils sont complètement paralysés. Pour un nombre significatif de patients, un état conscient peut ainsi passer inaperçu
", expliquent les chercheurs.
La technique, développée par Steven Laureys de l'Université de Liège et des collègues belges et américains, repose sur un dispositif de stimulation magnétique transcrânienne et un électroencéphalogramme qui enregistre la réponse neuronale à cette stimulation. Un modèle informatique traite les données obtenues.
Cette méthode s'appuie sur une théorie de la conscience élaborée par Giulio Tononi, coauteur, selon laquelle la conscience est liée à la capacité du cerveau d'intégrer de grandes quantités d'informations. Un indice de conscience est calculé à partir de ces deux paramètres, la quantité d'informations et leur niveau d'intégration. Une activité coordonnée de plusieurs régions cérébrales, lorsque suffisamment importante, indique que la personne est consciente.
"Cette nouvelle mesure (Pertubational Complexity Index – PCI) a été testée dans plusieurs conditions physiologiques, pharmacologiques et pathologiques où la conscience était présente, diminuée, perdue et retrouvée - comme l'éveil, le sommeil profond, le rêve, l'anesthésie sous différents médicaments, et chez des patients sévèrement cérébro-lésés présentant des diagnostics différents (coma, état végétatif/syndrome d’éveil non-répondant, état de conscience minimale et locked-in syndrome).
" Elle déterminait de manière fiable le niveau de conscience.
Ces résultats montrent que le dispositif est très prometteur pour une possible application clinique à l'avenir, conclut le chercheur. "Outre leur pertinence clinique, ces mesures confirment la prédiction théorique que la conscience a un lien étroit avec la capacité d'un système physique à intégrer l'information
", souligne-t-il.
Photo : Science AAAS
Psychomédia avec sources: Université de Liège, Science Mag, Le Figaro. Tous droits réservés.