Les pilules contraceptives de troisième et de quatrième générations, contenant du désogestrel, du gestodène ou de la drospirénone, doublent le risque de thrombose veineuse comparativement à celles de deuxième génération contenant du lévonorgestrel, selon une étude danoise publiée dans le British Medical Journal.
Øjvind Lidegaard de l'Université de Copenhague et ses collègues ont analysé les données d'une étude qui incluait 1 296 120 Danoises âgées de 15 à 49 ans.
Comparativement à celles qui n'utilisaient pas de contraception hormonale, celles qui prenaient des pilules à base de lévonorgestrel présentaient un risque de thrombose veineuse 3 fois plus élevé.
Celles qui prenaient des pilules à base de désogestrel, gestodène, drospirénone ou acétate de cyprotérone avaient 6 à 7 fois plus de risque de thrombose veineuse. Après ajustement pour la durée d'exposition, le risque était doublé comparativement aux pilules à base de lévonorgestrel.
Selon ces données, il faudrait que « 2000 femmes changent leur contraception orale à base de désogestrel, gestodène, ou de drospirénone pour une contraception orale contenant du lévonorgestrel pour éviter un événement thromboembolique en une année », résument les auteurs. Mais, l'analyse ayant été restreinte aux événements thromboemboliques veineux confirmés (67% des cas), le risque peut avoir été sous-estimé, notent-ils.
Le risque n'était pas augmenté avec les pilules uniquement progestatives et avec les systèmes intra-utérins hormonaux.
Dans un éditorial accompagnant l'article, Philip C. Hannaford de l'Université d'Aberdeen (Royaume Uni) commente: « De nombreux cliniciens vont choisir de minimiser le risque en prescrivant des contraceptifs oraux contenant du lévonorgestrel à chaque fois que cela est possible».
La Food and Drug Administration (FDA), l'autorité américaine du médicament, a mis en garde cette semaine contre le risque accru de thrombo-embolie veineuse lié aux pilules contraceptives ainsi qu'aux patchs et anneaux vaginals à base de drospirénone.