Une analyse des articles de recherche parus dans les six dernières années sur les médicaments anti-obésité conclut qu'ils ont une efficacité bien modeste, des effets secondaires à court terme relativement importants et surtout que leurs effets secondaires à long terme sont inconnus.

Trois médicaments sont actuellement utilisés pour le traitement de l'obésité. Le Xenical (nom générique : orlistat) et le Meridia ou Sibutral (sibutramine) sont approuvés aux États-Unis, au Canada et en Europe. Le Acomplia (rimonabant) n'est disponible qu'en Europe depuis juin 2006. Il est à l'étude aux États-Unis.
Le Xenical (orlistat) agit en bloquant l'absorption de certains gras par les intestins. Le Meridia ou Sibutral (sibutramine) agit sur la chimie du cerveau en amenant plus rapidement une sensation de satiété. Le Acomplia réduit l'action du système du cerveau répondant aux cannabinoïdes. Ce système, qui contribue à la sensation de plaisir, joue un rôle important dans la régulation de l'appétit, des dépenses énergétiques et du métabolisme des gras.

Après avoir analysé les articles de recherche parus dans les six dernières années, deux chercheurs canadiens, Drs. Raj Padwal et Sumit Majumdar, concluent que la sécurité et l'efficacité de ces médicaments doivent être mieux démontrés, avant que l'on puisse être certains que leurs bénéfices dépassent les risques.

Ces trois médicaments contribuent à une réduction du poids relativement modeste (3 à 5 kilos). Ils ont cependant des effets secondaires importants, notent les auteurs. Le traitement avec le Xenical (orlistat) est associé à de fréquents effets secondaires gastro-intestinaux (diarrhées, incontinence, carences en vitamines) le Sibutral, Reductil ou Meridia (sibutramine) peut augmenter la pression sanguine et le rythme cardiaque et le Acomplia (rimonabant) peut augmenter le risque de troubles de l'humeur.

Ces effets secondaires se présentent lors d'une utilisation à court terme. Les plus grandes inquiétudes concernent toutefois le manque de données sur les effets à long terme. Les recherches effectuées étaient à court terme et les taux d'abandon de ces médications lors des recherches est élevé.

Les auteurs croient qu'avant d'être utilisés à grande échelle, les essais cliniques devraient démontrer que ces médicaments réduisent de façon importante les maladies et la mortalité reliées à l'obésité.

Certains spécialistes ne croient pas qu'utiliser la pharmacothérapie pour "rediriger les activités fondamentales du métabolisme humain" puisse se faire sans un coût élevé en toxicité et en effets secondaires.

Psychomédia avec source:
The Lancet, Scientific American
CBC.ca

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