« Les personnes autistes se heurtent à de nombreux obstacles pour obtenir un diagnostic d'autisme. Souvent, elles sont diagnostiquées à tort comme souffrant d'un trouble de la personnalité borderline (ou limite) », rapportent les auteurs d'une étude publiée en septembre 2024 dans la revue Autism publiée par la National Autistic Society britannique.

Un nombre croissant d'études examinent les liens entre l'autisme et le trouble de la personnalité borderline (limite), rapportent-ils.

Ces études font état de certaines caractéristiques qui se chevauchent et de difficultés à différencier ces deux diagnostics. Dans la pratique, de nombreuses personnes, en particulier des femmes autistes, ont le sentiment d'avoir été diagnostiquées à tort avec un trouble de la personnalité borderline. La présente étude visait à explorer leur expérience.

Bruce Tamilson de l'University of Sussex (Angleterre) et ses collègues (1) ont interrogé 10 personnes autistes qui ont déjà reçu un diagnostic de trouble de la personnalité borderline.

Elles ont rapporté avoir ressenti que le diagnostic de trouble de la personnalité limite était très stigmatisant et qu'il pouvait suggérer qu'elles étaient à blâmer pour leurs différences de comportement.

Les traitements qu'elles devaient essayer pour le trouble de la personnalité borderline s'avéraient nocifs. Par exemple, ils favorisaient le « masquage » de leurs différences. Des études précédentes ont montré que celui-ci peut être néfaste pour les personnes autistes.

Ce diagnostic conduisait également les professionnels de la santé à les négliger, estimaient les participants, et à ne pas tenir compte de leurs croyances (selon lesquelles le diagnostic de trouble de la personnalité de leur correspondait pas). Une fois le diagnostic de trouble de la personnalité borderline posé, il était difficile d'obtenir une évaluation de l'autisme.

Les bénéfices du bon diagnostic

Lorsque les participants ont enfin reçu un diagnostic d'autisme, celui-ci a été beaucoup plus positif. Ils se sentaient validés.

Cela a également amélioré leur santé mentale, car on n'attendait plus d'eux qu'ils dissimulent leurs différences qui étaient désormais acceptées. Ils avaient toujours l'impression que l'autisme était stigmatisé dans la société. Mais cette stigmatisation était très différente de celle qui entoure le trouble de la personnalité borderline. Ils estimaient que la stigmatisation de l'autisme concernait davantage leurs compétences, alors que la stigmatisation du trouble de la personnalité borderline était liée à la perception qu'ils étaient perturbés et qu'ils pouvaient nuire aux autres.

Cette étude met en lumière l'impact profond des erreurs de diagnostic sur la vie des individus, concluent les auteurs. Elle est importante car elle permet aux chercheurs et aux professionnels de la santé d'entendre leurs histoires, ce qui favorise un changement positif dans les services de santé mentale.

Pour plus d'informations sur l'autisme et sur le trouble de personnalité limite, voyez les liens plus bas.

(1) Jessica A Eccles, Sebastian C K Shaw.

Psychomédia avec sources : University of Sussex, Autism.
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