Un manque de sommeil régulier est lié à de futurs symptômes dépressifs, selon une étude publiée en octobre 2023 dans la revue Translational Psychiatry.
Le manque de sommeil et la dépression coïncident fréquemment. Un sommeil court et un sommeil long sont généralement considérés comme des symptômes de la dépression, mais des études suggèrent de plus en plus qu'ils la précéderaient.
La nouvelle étude confirme qu'effectivement une durée sous-optimale de sommeil précède probablement les symptômes dépressifs plutôt que l'inverse.
Odessa S. Hamilton de l'University College London et ses collègues ont analysé les données génétiques et sanitaires de 7 146 personnes, âgées de plus de 50 ans, recrutées dans le cadre d'une étude de population représentative au niveau national en Angleterre.
La durée du sommeil était mesurée au début de l'étude et au cours d'un suivi d'environ 8 ans. Les participants dormaient en moyenne 7 heures par nuit. Environ 10 % dormaient moins de 5 heures au début de l'étude, et environ 15 % à la fin de celle-ci. La proportion de participants présentant des symptômes dépressifs a augmenté d'environ 3 % au cours de l'étude, passant de 8,75 à 11,47 %.
Les personnes ayant une forte prédisposition génétique au manque de sommeil (moins de 5 heures par nuit) étaient plus susceptibles de développer des symptômes dépressifs sur une période de 4 à 12 ans, mais celles ayant une plus grande prédisposition génétique à la dépression n'avaient pas une probabilité accrue de manque de sommeil au cours de cette période.
Les chercheurs ont également examiné les associations non génétiques entre la durée du sommeil et les symptômes dépressifs. Les personnes dormant 5 heures ou moins étaient 2,5 fois plus susceptibles de développer des symptômes dépressifs, tandis que celles présentant des symptômes dépressifs étaient un tiers (0,33 fois) plus susceptibles de souffrir d'un manque de sommeil.
Un lien a également été constaté entre le fait de dormir longtemps et l'apparition de symptômes dépressifs, les participants dormant plus de 9 heures étant 1,5 fois plus susceptibles de développer des symptômes dépressifs que ceux qui dorment en moyenne 7 heures.
Ainsi, le manque de sommeil aurait tendance à précéder la dépression plutôt que l'inverse, montre l'étude. Les résultats confirment aussi l'idée de plus en plus répandue selon laquelle le sommeil court est plus déterminant pour prédire la dépression que le sommeil long, et ce, tout au long de la vie, concluent les chercheurs.
Pour plus d'informations sur l'impact du sommeil sur les émotions, la dépression et l'anxiété, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : University College London, Translational Psychiatry.
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