« Les politiques de développement ont besoin d'une refonte basée sur une compréhension plus réaliste de la façon dont les gens pensent et se comportent
», déclare la Banque mondiale sur son site internet.
Le nouveau « Rapport sur le développement dans le monde 2015 : pensée, société et comportement » (1), fait valoir « comment une compréhension plus réaliste du comportement humain peut rendre les interventions de développement beaucoup plus efficace
».
Le rapport « vise à motiver et guider les chercheurs et les praticiens qui peuvent contribuer à l’élaboration d’un nouvel ensemble d’approches du développement prenant en compte plus complètement les influences psychologiques et sociales
».
« Les gens ne prennent pas toujours des décisions délibérées, indépendantes et basées sur des calculs prudents concernant leurs intérêts, souligne le rapport
» qui présente « trois principes de prise de décision individuelle
» :
-
La pensée automatique
«
(...) les psychologues distinguent depuis longtemps deux types de processus que les individus utilisent lorsqu’ils pensent : les processus qui sont rapides, automatiques, dénués d’effort et associatifs ; et les processus lents, réfléchis, laborieux, séquentiels et réflexifs.
» Ces deux modes de pensée ont été appelés système 1 (système intuitif) et système 2 (système réfléchi). -
La pensée sociale
Les gens «
sont influencés par des préférences sociales, des réseaux
»
sociaux, des identités sociales et des normes sociales : la plupart des gens se soucient de ce que les personnes autour d’eux font et de la façon dont ils s’intègrent dans leur groupe, et imitent le comportement des autres
presque automatiquement. -
La pensée par modèles mentaux
«
Les modèles mentaux proviennent du côté cognitif des interactions sociales, ce que l’on appelle souvent “la culture”. (...) Les modèles mentaux et les croyances et pratiques sociales deviennent souvent profondément ancrés dans les individus. (...) Les modèles mentaux des individus influencent la représentation qu’ils ont de ce qui est juste, de ce qui est naturel et de ce qui est possible dans la vie.
»
Le rapport illustre comment « une meilleure compréhension de la prise de décision individuelle peut aider les sociétés à atteindre des objectifs largement partagés (...)
».
Une équipe formant la nouvelle « Global Insights Initiative » (GINI) collaborera avec diverses équipes de la Banque mondiale (« Global Practices, Cross Cutting Solution Areas ») pour « intégrer des données comportementales et sociales dans la conception des projets
» et évaluer l'impact de ces interventions.
Des psychologues qui rejoignent cette équipe sont notamment Dan Ariely de l'Université Duke et Nina Mažar de l'Université de Toronto. Leurs études ont notamment porté sur les prises de décision morales et les implications pour l'élaboration de politiques.
(1) « The World Development Report 2015: Mind, Society, and Behavior ».
Psychomédia avec sources : The World Bank, World Development Report, Association for Psychologial Science.
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