Le système 1 est constitué de réactions intuitives, automatiques (peu conscientes ou délibérées) et rapides sur lesquelles reposerait la plus grande partie de nos décisions.
L'intuition présente l'avantage de la rapidité et de l'efficacité dans plusieurs contextes. Elle se développe avec l'expérience.
Les experts d'un domaine peuvent souvent porter un jugement intuitif, rapide et exact sur diverses situations. Mais ce mode de pensée est le plus susceptible d'introduire des erreurs ou des biais dans le jugement. Le degré d'exactitude de la pensée intuitive est affecté par plusieurs facteurs. Savoir reconnaître la limite et le risque de biais de l'intuition dans différentes circonstances fait partie de la compétence. Une trop grande confiance dans la validité de ses intuitions est une erreur fréquente.
Le système 2 correspond à une pensée plus délibérée (dirigée consciemment), analytique et logique. Elle intervient lorsqu'un jugement intuitif est insuffisant et permet de réduire les effets négatifs de ce dernier. Cette pensée est plus lente et requiert plus d'effort. Elle n'est pas mise en opération pour toutes les décisions et jugements de la vie quotidienne (il s'agit d'ailleurs d'une raison importante pour laquelle la désinformation fonctionne si bien).
Une expertise intuitive se développe à partir d'une expérience prolongée dans laquelle un feedback de qualité est fourni. Les domaines dans lesquels les feedbacks sont de mauvaise qualité ou retardés favorisent peu le développement d'une connaissance intuitive (par ex. les anesthésistes peuvent plus facilement développer leurs intuitions que les radiologues). Pour juger si un jugement intuitif particulier est digne de confiance, il importe de se demander si l'environnement dans lequel il est porté est suffisamment régulier pour permettre des prédictions à partir des éléments disponibles (les travaux de l'auteur indiquent que les spécialistes de placements boursiers œuvrent dans un domaine peu propice au développement des intuitions).
De façon générale, le système 1 utiliserait les associations entre des situations semblables et des métaphores pour une compréhension rapide de la réalité qui constituerait un point de départ pour le système 2 afin d'arriver à des croyances explicites et des choix raisonnés. Mais le système 2, en plus d'être délibéré, est aussi paresseux.
« Certaines personnes qui sont intellectuellement en mesure ne se donnent pas tellement la peine de s'engager dans une pensée analytique et sont portées à se fier à leurs intuitions
», exposait un article du New Scientist (2009) portant sur le rapport entre quotient intellectuel et utilisation de la pensée rationnelle. « D'autres ont davantage tendance à vérifier leurs intuitions et raisonner pour s'assurer que ce qu'elles font est justifié
».
Psychomédia avec sources : Association for Psychologial Science, New York Times, New York Times. Tous droits réservés.