Les personnes ayant une certaine variante d'un gène souriaient ou riaient plus en regardant des dessins animés ou des extraits de films drôles, dans une étude publiée dans la revue Emotion de l'American Psychological Association.
Des études précédentes avaient lié les allèles courts du gène 5-HTTLPR aux émotions négatives, à l'anxiété, à la dépression et à l'abus de substance. Mais la présente étude s'ajoute à d'autres qui montrent que les personnes portant cette variante exprimeraient aussi plus d'émotions positives.
Cette variante du gène 5-HTTLPR, impliqué dans la régulation du neurotransmetteur sérotonine, amplifierait les réactions émotives aux événements négatifs et positifs.
Claudia M. Haase de l'Université Northwestern et ses collègues (1) ont mené 3 expériences en laboratoire avec un total de 336 participants. Dans la première, de jeunes adultes regardaient des dessins animés. Dans la seconde, des adultes d'âge moyen et des personnes âgées regardaient un film subtilement drôle. Dans la troisième, des couples discutaient de sujets de désaccord dans leur relation.
L'expression faciale était analysée afin d'identifier les expressions authentiques d'émotions positives. Les participants ayant des allèles courts du gène exprimaient plus d'émotions positives en souriant et en riant authentiquement.
« Notre étude fournit une image plus complète de la vie émotionnelle des personnes portant l'allèle court », explique la chercheuse. Elles « peuvent s'épanouir dans un environnement positif et souffrir dans un environnement négatif, tandis que les personnes avec des allèles longues sont moins sensibles aux conditions environnementales ».
Les gènes « n'ont pas le dernier mot », précise toutefois Robert Levenson, coauteur. Il y a toujours une interaction entre nature (gènes) et culture (l'expérience, l'apprentissage).
(1) Ursula Beermann, Dacher Keltner et Robert W. Levenson.
Psychomédia avec sources : Northwestern University, APA.
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