Des facteurs psychologiques sont beaucoup plus importants pour le bonheur et le bien-être subjectif chez les avocats que le revenu et le prestige, selon une étude américaine publiée dans la revue George Washington Law Review (GWLR).
Les psychologues Lawrence S. Krieger et Kennon M. Sheldon, des universités d'État de la Floride et du Missouri, ont réalisé cette étude auprès de 6,200 avocats.
Les facteurs liés aux besoins psychologiques fondamentaux d'autonomie, de relation, de compétence et de motivation intrinsèque au travail étaient en corrélation beaucoup plus forte avec le bien-être que les facteurs externes associés au succès tels que la capacité concurrentielle, les honneurs, le statut ou les récompenses financières. Un travail en concordance avec ses propres valeurs intrinsèques était aussi davantage lié au bien-être que les facteurs externes.
Des exemples frappants de facteurs qui interviennent peu sur le bien-être incluent les réalisations hautement concurrentielles et prisées telles qu'être membre de comités prestigieux ou devenir associé dans un cabinet d'avocats, soulignent les chercheurs.
Les avocats de la fonction publique étaient plus heureux et plus satisfaits que les autres avocats, y compris ceux dans les positions les plus prestigieuses très bien payées.
Certaines routines personnelles et certains choix de mode de vie, tels que le nombre de jours de vacances, la vie familiale, l'exercice, égalaient ou dépassaient le pouvoir du revenu, des honneurs et des titres comme facteurs prédictifs du bien-être. La consommation d'alcool était inversement liée au bien-être.
Le tableau suivant (pour ceux qui lisent l'anglais) décrit les corrélations entre différents facteurs et le bien-être. Une corrélation varie de 0 à 1.
Ces données, concluent les chercheurs, établissent que les processus régissant le bien-être et la satisfaction de vie, tels qu'élaborés par la théorie de l'autodétermination, s'appliquent pleinement aux avocats.
Les avocats sont plus susceptibles d'être affectés par des problèmes de santé mentale que d'autres professions, rapporte le journaliste Douglas Quenqua dans le New York Times. Des études ont montré des taux plus élevés de dépression, d'abus de substance et de suicide que dans les autres professions. Des facteurs qui ont été évoqués sont notamment l'insatisfaction par rapport au travail (longues heures fastidieuses…), un niveau malsain de cynisme lié au travail, une certaine hostilité de la population et le stress.
Psychomédia avec sources : GWLR, New York Times.
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