Le tofu (soja, soya) représente une partie de plus en plus grande de l'alimentation occidentale, surtout chez les femmes dans la vingtaine qui veulent des plats faciles et rapides à cuisiner et cherchent à garder la ligne, indique une étude publiée dans la revue Eating Behaviors.
Le psychologue Brian Wansink de l'Université Cornell et ses collègues (1) ont questionné 502 femmes âgées de 20 à 35 ans sur leur utilisation du tofu.
Les amatrices de tofu voyaient cet aliment comme une source peu calorique et peu coûteuse de protéines fournissant une bonne sensation de satiété ainsi que comme un aliment qui se cuisine facilement et rapidement. Le tofu est riche en calcium et ne contient pas de cholestérol mais ces propriétés étaient peu évoquées comme source de motivation.
Les participantes ne consommant pas de tofu avaient un certain nombre d'idées fausses : elles pensaient qu'il était difficile à cuisiner, qu'il fallait se procurer plusieurs ingrédients et qu'il était dispendieux.
Leur parler des effets positifs pour la santé et le contrôle du poids, tels que sa teneur en protéine et en calcium n'augmentait que de 12% la probabilité qu'elle soit intéressée à l'essayer. Mais rectifier les fausses idées en précisant le prix, en leur présentant une recette simple qu'elles pourraient faire en 10 minutes et en soulignant qu'il peut simplement se cuisiner comme du poulet, augmentait de 50% la probabilité qu'elles se disent intéressées à essayer de le cuisiner à la maison.
L'étude montrait aussi les 3 utilisations les plus populaires du tofu:
- Cuit émietté dans une poêle avec des épices (et souvent avec légumes tels que oignons, poivrons, tomates, épinards…);
- Sauté en cubes avec des légumes;
- Coupé et ajouté à une salade.
Les chercheurs concluent que la facilité, la rapidité et la satiété sont des facteurs plus motivants pour l'adoption de comportements alimentaires que les seuls bénéfices pour la santé. Quelques informations pratiques auront vite fait, disent-ils, de transformer des non utilisateurs de tofu en amateurs.
Cette étude, soulignent-ils, suggère une leçon plus générale pour l'amélioration de l'alimentation: il est plus efficace de se centrer sur la résolution des barrières et de faciliter les apprentissages que de se limiter à faire la promotion des bénéfices.
(1) Mitsuru Shimizub et Adam Brumberg.
Psychomédia avec source: Cornell University.
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