Selon certaines estimations, environ 20 % de la population pourrait être concernée par la procrastination chronique.
Cette dernière a diverses conséquences nuisibles dont non seulement les opportunités manquées, les pénalités de retard, les diagnostics médicaux tardifs, etc. mais aussi, indiquent des études, un niveau de stress plus élevé et un moindre bien-être.
Des circuits cérébraux corticaux et sous-corticaux situés dans le lobe frontal sont à la base des fonctions dites exécutives qui sont impliquées dans plusieurs processus d'autorégulation.
La neuropsychologue Laura Rabin du Brooklyn College de l'Université de la ville de New York et ses collègues ont mené une étude avec 212 étudiants qui ont répondu à un questionnaire évaluant la procrastination ainsi qu'à un test comportant neuf échelles mesurant des aspects du fonctionnement exécutif : contrôle de l'impulsivité, conscience et contrôle de ses comportements ("self-monitoring »), planification, organisation, initiation d'un changement d'activité, initiation d'une tâche, suivi d'une tâche, régulation des émotions, mémoire de travail et tendance à l'ordre en général.
Les chercheurs s'attendaient à trouver un lien entre la procrastination et quelques échelles (les 4 premières de la liste). Mais la procrastination était liée à chacune des neuf échelles.
L'étude suggère que la procrastination pourrait être l'expression de dysfonctions subtiles des fonctions exécutives chez des gens par ailleurs en bonne santé neuropsychologique. Les chercheurs comptent réaliser des études d'imagerie cérébrale pour confirmer ou préciser le rôle de certaines régions frontales dans la procrastination.
Dans la même veine, pour les psychologues Fuschia Sirois de l'Université Bishop (Sherbrooke, Québec) et Timothy Pychyl de l'Université Carleton (Ottawa, Canada), la procrastination représente un échec de régulation de soi-même qui se produit en raison d'une priorité accordée à la gestion de l'humeur à court terme.
Des stratégies pour surmonter la procrastination, suggèrent les auteurs, pourraient notamment inclure :
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l'établissement de sous-buts et d’attentes raisonnables sur la quantité d'efforts requise pour compléter une tâche donnée ;
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l'utilisation de contrats pour échelonner dans le temps la réalisation d'un travail ;
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la prise de conscience de la tendance à se laisser aller à faire ce qui est plaisant plutôt que de se mettre au travail ;
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le renforcement de la volonté au moyen de stratégies telles que l'établissement de routines quotidiennes fixes (un temps spécifique pour le travail et les activités de loisirs).
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(1) Joshua Fogel et Katherine Nutter-Upham.
Psychomédia avec sources : Association for Psychologial Science, Psychology Today
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