Depuis l'entrée en vigueur au Québec de l'abolition de la règle protégeant pendant 15 ans les brevets des médicaments d'origine, une soixantaine de médicaments dont le brevet est échu sont remboursés par le régime public d'assurance médicaments au prix de la version générique. Les consommateurs peuvent obtenir un médicament générique correspondant au médicament d’origine ou payer la différence s'ils tiennent à obtenir le médicament d'origine.
Depuis, des laboratoires pharmaceutiques commercialisant les médicaments originaux offrent des cartes de fidélisation (des coupons rabais), publicisées par InnoviCares, permettant aux consommateurs d'acheter leurs médicaments au prix du générique.
L’Ordre des pharmaciens du Québec n'est pas encore en mesure de prendre une position claire quant à l'acceptation de ses cartes par les pharmaciens, rapporte Le Devoir. Ce qui est clair, toutefois, c’est que les pharmacies peuvent les refuser.
En l’absence de jurisprudence, l’ordre suggère, dans un avis adressé à ses membres, sept questions qu'ils doivent se poser avant d’accepter de prendre part à un programme de fidélisation. Par exemple, des coûts supplémentaires pour un tiers (comme les assureurs) sont-ils entraînés ou des renseignements personnels sont-ils divulgués?
L’Ordre ne peut garantir l’immunité aux pharmaciens qui participeront au programme de fidélisation. « Ils prennent un risque et, un jour, le syndic pourrait les appeler » pour enquêter, précise Manon Lambert, directrice générale de l’Ordre. Dans le doute, elle les invite soit à refuser ces cartes, soit à consulter un avocat pour cerner tous les enjeux.
L’Ordre des pharmaciens tiendra une journée de réflexion sur le sujet où les parties sont conviées à se faire entendre.
Dans un communiqué en date du 1er février, InnoviCares indiquait que 5000 personnes s'étaient inscrites en deux semaines au programme.
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