bonjour
Je suis actuellement dans une période très douloureuse de ma vie, je me sens désespérée et dans l'incompréhension la plus totale de ce que je ressens.
J'ai mis fin (non sans mal) il y a un mois à une relation très destructrice qui a duré 2 ans.
Je me suis fait violence pour prendre cette décision. J'étais (et le suis encore) très attachée à ce garçon. J'ai décidé d'arrêter cette relation car il me maltraitait psychologiquement. J'ai mis du temps avant de bien vouloir voir ce que je vivais. Il me tenait par la culpabilité et le chantage affectif. En 2 ans, il a du me quitter 15 fois. Il savait que j'étais dépendante affectivement de lui. A chaque fois qu'il est parti, je souffrais énormément du manque et n'attendais qu'une seule chose : qu'il revienne. A chaque fois, c'est moi qui le sollicitais pour qu'il revienne, et à chaque fois, après m'avoir résisté un certain temps, il revenait. J'avais conscience qu'il me maltraitait, mais c'était plus fort que moi, j'étais (et suis toujours, je le répète...) dans un état de dépendance affective dramatique.
J'ai cherché à comprendre cette aliénation que je vivais. J'ai fait de nombreuses recherches sur internet, lu de nombreux livres. j'ai découvert ce qu'était la dépendance affective pathologique et... la perversion narcissique.
Je ne suis pas expert psychiatre et cela me gène de faire un "diagnostic" mais mon histoire est tellement semblable à ce que j'ai pu lire, entre autres livres, dans l'ouvrage de MF HIRRIGOYEN "Le harcèlement moral" que je crois que mon ex est pervers narcissique.
Tout y est (ou presque...) : la culpabilisation, la déstabilisation, la violence verbale, le cynisme, l'indifférence, le chantage affectif, l'éternelle victime... tout cela alternant bien évidemment avec la gentillesse et l'affection savament dosées.
Il y a quelques points qui font que j'ai douté :
Il ne m'a jamais dévalorisée directement, au contraire, il me disait souvent que j'étais belle, généreuse, gentille, féminine, il voulait que je sois sa femme (j'avais tellemement besoin d'entendre cela que j'étais prête à accepter n'importe quoi). Alors que j'ai souvent lu que les PN dévalorise leur compagne. J'ai souvent lu également que ce sont souvent des gens bien insérés socialement, plutôt brillant. Alors que lui est plutôt associable, timide, pas sûr de lui, et (sincèrement !) pas très brillant. Il était aussi très dépressif.
Il ne m'a donc jamais vraiment dévalorisée par ses propos mais par ses comportements, je le sentais distant.
Il était souvent très violent dans ses propos (à propos de tout et n'importe quoi. Il utilisait des thermes pas forcéments vulgaires ni grossiers mais qui induisaient une certaine violence). Par vraiment à mon égard, mais il régnait une tension insidieuse (que je ne comprenais pas vraiment puisqu'il ne m'attaquait pas directement).
Il tenait régulièrement des propos machiste et sadique envers la femme en général (à force, je me suis sentie indirectement attaquée).
A chaque fois que j'ai eu des moments de faiblesse et que j'avais besoin de soutient de sa part, il était cassant, rejetant, il me disait des choses méchantes qui m'enfonçaient encore plus.
Pire il s'arrangeait pour retourner la situation : alors que j'étais en larmes et que je lui réclamais de l'affection (simplement d'être prise dans ses bras), au bout de 10 mn c'est lui qui pleurait, se lamantant sur son sort et je me retrouvais à le consoler comme une maman sans même me rendre compte du retournement de situation.
Il me faisait régulièrement sortir de mes gonds (avec de toutes petites choses mais je crois qu'il savait très bien là où il appuyait...) et lorsque je m'énervais, voire me mettais à pleurer, essayant de discuter, de "négocier" avec lui, il devenait froid, distant, me reprochant d'être hystérique et de gacher notre relation. Dans ces moments là, je me sentais tellement humiliée, incomprise, impuissante et coupable.
Suite à une enième morsure de sa part, n'en pouvant plus de pleurer, de souffrir, j'ai décidé de le quitter et d'en finir avec cette histoire. J'ai tout simplement pris la fuite. Du jour au lendemain, plus de nouvelles, silence radio. Il a dû être surpris car ce n'était pas dans mon habitude (j'avais plutôt tendance à lui courrir après). Il s'est alors mis à m'appeler 5 fois pas jour. Je ne lui ai jamais répondu. Je ne m'attendais vraiment pas à ça. Cela a duré 10 jours, jusqu'à ce qu'il me laisse un message dans lequel il me disait qu'il me quittait. Pour moi, c'était la meilleur ! C'est moi qui le fuyais et c'est lui qui me quitte ! J'ai tenté une enième mise au point par mail, lui expliquant que JE le quittais, lui expliquant pourquoi (puisque je ne l'avais pas fait auparavant). J'avais remis le doigt dans l'engrenage ! En lui répondant, j'avais répondu à sa provocation.
J'ai finalement fermé toutes les adresses mail auquelles il aurait pu me répondre. Il a donc repris ses appels téléphoniques auquels je n'ai pas répondu.
Puis il a cessé de m'appeler.
Et depuis ce jour, j'ai commencé à déprimer très fortement. Voyant qu'il ne cherchait plus à me joindre, je me suis sentie de nouveau "abandonnée" Je me suis mise petit à petit à douter. A douter de moi, de mes résolutions, de ceque j'ai pu lire sur la perversion narcissique. Je l'ai même rappelé ! Il s'est fait plaisir de me jeter (je m'y attendais...).
Je me sens stupide et faible.
Et c'est là que je demande de l'aide.
Je ne me comprends pas.
Pourquoi suis-je ausi "attachée" à mon bourreau ? Je ne crois pas être masochiste. Et tout s'embrouille dans ma tête. Je me demande si ce n'est pas moi la perverse. Je sais que je ne l'ai jamais humilié ou blessé volontairement. Je n'ai jamais eu d'attitude hostile de façon gratuite à son égard (à chaque fois que cela est arrivé, c'étais la plupart du temps en réaction à ses provocations, qu'il a parfois lui-même reconnues...). Bon je ne suis pas non plus un ange ! j'ai parfois pu être désagréable avec lui parce que j'étais mal lunée, irritable ou angoissée mais je crois que ce sont des dérapages qui peuvent arriver à n'importe qui...
Je ne sais plus où j'en suis parce que je doute. J'ai conscience d'avoir été parfois manipulatrice (parce qu'on sait tous l'être). Mais je ne distingue plus la normailté. De plus je ressens ce vide intérieur (ce besoin de se "nourrir" de l'affection de l'autre) dont on parle justement dans tous ces livres sur la perversion narcissique. J'ai sincèrement l'impression de ne jamais avoir cherché à le détruire (contrairement à ses attitudes à mon égard).
Je me sens perdue. Je n'arrive plus à faire la part du réel ou du "faux". Je perds pied. Je doute de moi. Je lui trouve toutes les circonstance atténuantes possibles. J'ai l'impression de devenir folle. Je me dis que j'ai mal interprété les choses, qu'il ne peut être aussi mauvais et que c'est moi qui suit mauvaise en fait.
Ce que je ressens est-il normal ? Quelqu'un s'est-il trouvé dans cette situation ?
Aidez-moi s'il vous plait, je vis un enfer, je n'y arrive plus. Et j'ai peur de retourner dans ses filets...