Bon, je ne suis pas médecin et pas du tout experte en narcotiques, soit. Mais je suis devenue une professionnelle absolue, par la force des choses, de la sélection de médecin. J’ai du voir six (tu as bien lu, 6) docteurs avant qu’on ne pose le bon diagnostique. J’ai baigné six mois dans mon angoisse chronique (symptômes permanents, 24 h / 24) et mes crises de panique, et j’ai du passer une panoplie de tests (le sang, les poumons, le cœur, la tête, etc.). On se contentait de me renvoyer chez moi en me disant : « Vous êtes très fatiguée, Mademoiselle ». Ma situation s’était tellement détériorée que les deux derniers mois, j’étais couchée au lit, incapable de bouger (même écrire mon nom sur une feuille m’épuisait). Lorsque je touchais une partie de mon corps, n’importe laquelle, la peau était devenue presque totalement insensible (comme si j’étais en train de paralyser). J’arrivais très difficilement à uriner, tellement tout mon corps était tendu. Et bien sûr, j’avais tous les symptômes précédemment énumérés (vertiges, sensations d’irréalisation, de dépersonnalisation, hyperventilation, palpitations, maux de tête intenses, mâchoires bloquées, boule dans la gorge, difficulté à avaler, etc.)
C’est sur référence de quelques amis que j’ai fini par rencontrer le médecin que je vois aujourd’hui. J’ai enfin trouvé la perle rare.
J’ai aussi un ami médecin (on me demandera pourquoi je ne l’ai pas consulté. Éthique oblige, il ne pouvait pas me traiter). Et les nombreuses discussions que j’ai eues avec lui ont été très enrichissantes.
Je vais me permettre de dire haut et fort ce que je ne devrais pas dire sur ce forum et je sais qu’on me lancera des tomates. Mais ça va me faire un grand bien :
François, je crois que ton médecin est un CON.
Diantre que ça fait du bien ! ;) LOL
Comment peut-il oser dire que ce ne sont pas des symptômes de sevrage et qu’en fait, un sevrage progressif n’entraîne pas d’effets de manque. Tu le dis toi-même et nous l’avons lu partout : tous les gens que je connais qui ont sevré ce médicament ont passé « un mauvais quart d’heure » et des recours collectifs relatifs aux symptômes de sevrage de ce médicament ont été pris dans plusieurs pays. Le sevrage de n’importe quelle substance entraîne une recrudescence de l’anxiété (à différents niveaux selon la personne et la substance). Mais, si l’on en croit ton médecin, il en serait exceptionnellement autrement avec le Paxil. Cela me rend perplexe !!!
Du côté de mon histoire personnelle, le passage à la dose 10 mg a été la plus difficile (si ça peut aider à te rassurer un peu). Et mes petites « crisettes » d’angoisse d’aujourd’hui (le nouveau moi sans médocs) n’ont rien à voir avec celles que j’ai connues durant l’enfer du sevrage de Paxil. Ultimement, c’est toi qui décide. Il s’agit de TON corps, de TA tête et surtout de TA vie. Si j’étais ta meilleure amie, je te dirais de suivre ton instinct. Tu es déjà rendu assez loin dans le processus de sevrage. Tu as déjà beaucoup souffert. C’est à toi de décider si tu veux poursuivre. Mais si après 18 mois de différents médicaments, tu ne t’es jamais senti bien, peut-être est-il temps d’essayer autre chose.
Enfin, peut-être que Kierkergaard a en partie raison. Je ne suis pas anti-médocs, mais je suis peut-être devenue anti-antidépresseurs ! C’est bête à dire et je suis peut-être l’unique cas sur la planète, mais les premières améliorations palpables que j’ai ressenties se sont manifestées lors de mon premier sevrage (anxiolytiques), puis lors du deuxième (Paxil). Et dans ma tête, à propos des troubles anxieux du moins, j’ai réglé une chose : des anxiolytiques de temps en temps (pour ne pas re-développer une dépendance) oui, mais des antidépresseurs, plus jamais. Même si je retombais au même stade où j’étais l’an dernier, je n’en reprendrais pas. J’abuserais de toutes les médecines douces, je consulterais tous les psy de la terre, mais je ne remettrais pas au antidépresseurs. J’ai trop souffert durant ce sevrage et je n’ai retiré que très peu d’effets bénéfiques (pour ne pas dire aucun) de leur consommation.
En terminant, je ne sais trop quoi te dire. Il est clair que je ne partage pas l’avis de ton médecin. LOL Et il est aussi clair que cette décision t’appartient et que ce qui est bon pour moi ne l’est pas nécessairement pour toi. Je crois que tu dois prendre la décision avec laquelle tu seras le plus en paix. Si prendre des antidépresseurs t’aide à mieux vivre, vas-y sans remords. La vie est trop courte pour souffrir inutilement.
Bises d’indécision
Manue
P.S. : Je crois que tous les symptômes que tu dis ressentir sont normaux. Et tant mieux si tu n’as pas vécu les célèbres chocs électriques. Ce n’est pas une condition essentielle à un bon sevrage. ;) et nous ne te le souhaitons pas.