Depuis toujours je ne suis pas une fan de voiture. Je suis sujette au mal des transports mais pas en avion, ni en bateau, ni a cheval, non non, en voiture, le moyen de transport le plus courant, histoire d’être bien handicapant.
A 18 ans on m’a poussé à passer mon permis, j’ai eu la chance d’opter pour la conduite accompagnée. Mon moniteur d’autoécole m’a traumatisé. Il a fini par me laisser partir en me disant que j’étais « nulle mais pas dangereuse ».
Pendant plusieurs mois je n’ai pas reconduit histoire de décompresser un peu. Puis j’ai tout repris a zéro avec mon père qui a été extrêmement patient. Sans lui je n’aurai jamais retouché à un volant et n’aurait jamais eu le permis.
J’ai donc décroché le permis, mais l’angoisse de conduire était toujours là, l’angoisse avant de conduire, pendant la conduite et après à l’idée de devoir revenir.
Plus le trajet était long et inconnu et plus l’angoisse était forte et prenait tôt. Personne ne comprenait mon angoisse j’étais la seule de mes amies a avoir le permis et une voiture a disposition et aucune d’elles ne comprenait que je préférai ne pas sortir que de sortir en voiture.
J’ai eu la chance de toujours continuer prendre un peu la voiture, je savais que si j’arrêtais juste un mois, je ne la reprendrai plus du tout. J’ai donc fini pendant un certain temps par faire 8 km par mois ! 2 fois par mois j’allais faire mes courses le samedi matin (a 2km de chez moi) en partant très tôt pour ne pas avoir de circulation ni de manœuvres à faire dans le parking.
Et puis j’ai fini mes études et j’ai trouvé du travail en campagne. A 300 km de chez moi. Ça fait 3 ans maintenant. Et je suis obligée de prendre ma voiture beaucoup plus souvent, il n’y a aucun commerce à proximité, faire des courses, acheter du pain, ou poster une lettre c'est 45 minutes de marches ou 10 minutes de voiture. Au début j’ai marché, sous la pluie, la neige,… les intempéries me gênaient moins que de conduire, mais parfois par manque de temps, d’autre fois pour un déplacement pro, j’ai du la prendre de plus en plus souvent. Maintenant je rentre 1 fois par mois (600km allé/retour toute seule !!) et il m’arrive même de prendre ma voiture pour aller travailler par flemme d’y aller à pied quand il pleut ou qu’il fait froid. Ça ne me serait jamais arrivé avant.
Je ne suis pas « guérie», j’angoisse toujours un peu avant les grands trajets, mais plus du tout sur certains, je n’aurai jamais cru ça possible. Au fil du temps et de km je sens aussi que j’ai une meilleure maitrise des situations. (J’étais incapable de m’insérer sur certain rond point, ce qui m’angoissait terriblement maintenant j’arrive presque à forcer le passage quand il le faut!).
Bref pas de solutions miracle, mais avec un peu de patience on peut surmonter en parti le problème. Peut-être faut-il commencer par se fixer des objectifs : 2 fois par semaines faire un tour dans un endroit calme. (tour du quartier,…) 5 minutes pas plus et une fois l’itinéraire maitrisé (il faut le temps qu’il faut) le pratiquer a un horaire avec plus de circulation ou allonger un peu le parcours. Par étape je pense qu’il est possible de reprendre confiance.
Une chose est certaine, cette angoisse est justifiée, déplacer plusieurs tonnes de ferraille à une allure plus importante que celle du pas, n’est absolument pas naturel. Avoir conscience de l’importance de la conduite et du danger est une qualité. Vous n’êtes pas Nul(lle) même si on vous l’a fait croire pendant des années !!!!