Bonjour Marlène!
J'ai eu ma première attaque de panique à l'automne 2003 et j'ai comme la plupart eu la peur de ma vie. Je me souviens d'avoir clairement dit au plus fort de la crise "non, pas comme ça" en pensant que ça y était, mon heure était venue.
Je me suis payé un petit voyage en ambulance et j'ai passé 12 heures à l'urgence mais rien, les médecins ne trouvaient rien de physique. J'ai su la semaine suivante, en consultant mon médecin que j'avais eu une attaque de panique. De quessé? lui ai-je dit. J'avais jamais entendu parlé de ça.
Me voilà au repos pendant trois mois, j'ai peur de sortir. Je devrai désormais prendre du paxil
et faire une psychothérapie(brève) me dit mon médecin. J'ai tellement eu peur que je m'y suis conformé à la lettre et ça a marché.
En plus de conseils de mon médecin et de ma psychologue, je me suis contraint à faire des efforts à tous les jours pour combattre la peur qui désormais me rongeait(agoraphobie):
-Au début j'ai très peur d'être debout.
-Je réussis à aller manger à la table puis je me couche aussitôt terminé
-Je commence à me faire à manger, debout
-Je sors dehors, pas plus loin que le patio
-Je me rends à la boîte à mal
-Je vais jusqu'au coin de la rue
-Je promène mon chien
-Je décide d'affronter les centres d'achats
-J'haïs maintenant aller au Canandian Tire (imagines, moi un gars)
mais je m'entête à y aller même si j'ai rien
à acheter.
-Je fais du ski de fond à tous les jours même si chaque pas me résonne dans la tête.
-Et finalement je reprend mon travail.
Ces étapes ont été très très difficiles, je dois dire qu'il a fallu que je me parle souvent et que je me dise: "si je tombe, quelqu'un me ramassera, mais je ne vais pas en mourir c'est écrit partout sur tous les sites internets que j'ai lu" et Dieu sait combien de temps j'ai passé à me renseigner.
J'ai eu la tête dans le jello "fuzzy" pendait longtemps, cette sensation était pénible.
Je me souviens avoir demandé à ma copine, lorsque j'irai bien et que je me plainderai de tout et de rien, rappelles-moi s.t.p. par où je passe présentement.
J'aimerais te dire combien c'est plaisant d'en parler au passé et même si une jour une autre attaque survenait, je sais maintenant
que je n'irai pas à l'urgence pour ça, car pendant mon arrêt de travail j'ai eu des récidives et j'ai "dealer" avec. J'ai lu
que certaines personnes ont endurés ça pendant des années et qu'ils endurent encore ça. Je ne sais pas comment on peut vivre avec ça si longtemps mais pour moi 3 mois c'était assez et je n'avais pas l'intention d'arriver au printemps
2004 dans cet état là.
Je prends encore du paxil, j'ai terminé de voir
ma psychologue(environ 20 séances). J'ai compris
bien des choses sur ma façon de vivre et de travailler. Les perfectionnistes tombent souvent m'a-t-on laisser savoir et beaucoup d'autres choses. Si tout va bien, le paxil va commencer à diminuer à l'automne 2004 pour m'en débarasser totalement, je l'espère. Mais en prendre est un moindre mal quand c'est pour bien vivre.
Il ne faut surtout pas désespérer, si moi j'ai réussi toi aussi tu peux c'est certain. J'ai eu la chance dans cette épreuve d'être très bien entouré dès le départ. Ça se soigne et il faut se sortir de ça.
Je regarde dehors aujourd'hui, il fait beau, il doit faire beau pour toi aussi. Je n'avais pas le même discours l'automne dernier.
En espérant que ces quelques lignes puissent
t'aider et en aider d'autres.