J’ai 30 ans, mariée depuis 5 ans (je connais mon mari depuis 10 ans), 2 enfants de 1 et 4 ans, je travaille dans l’informatique.
Le 23 décembre dernier, j’ai fait ce qu’on appelle une tentative de suicide.
Et depuis j’essaie de comprendre comment j’en suis arrivée là et de retracer mes « problèmes ».
L’acte que j’ai commis est arrivé suite à une violente dispute avec mon mari (dans les mots) qui m’a laissée désespérée et tellement touchée par ce qu’il m’avait dit que j’ai craqué et avalé 2 boites de Doliprane avec un sentiment de vengeance dans le coeur (du style « tu vas voir, tu vas regretter ce que tu m’as dit ») et de culpabilité (« je suis trop nulle, il ne m’aime plus »). Je me suis fait mal pour lui faire mal et pour lui faire comprendre combien ma souffrance était intense et jusqu’où je pouvais aller… en espérant renouer le dialogue après. Mauvais calcul : c’est encore pire depuis, dialogue rompu, échanges minimaux, plus de relations.
Depuis environ 2-3 ans, je vis des choses avec mon mari qui, je pense, ont trouvé leur aboutissement le 23 décembre.
D’un naturel sociable, indépendant et d’un caractère très fort, mon mari a toujours eu beaucoup d’amis, de copains, de copines, et a toujours eu besoin de contacts extérieurs. En ce qui me concerne, d’un naturel réservé et timide, j’ai du mal à me faire des amis et donc cette complémentarité me plaisait car, par son intermédiaire, je pouvais rencontrer des gens. Pour moi, l’équilibre était parfait jusqu’à ce qu’il se fasse des amies féminines. Et je ne parle pas de copine (il en a déjà eu et cela ne m’a posé aucun problème) mais de véritable amie, c’est-à-dire la personne à qui on dit tout et où le sentiment de complicité est très fort.
Il a rencontré une fille sur internet (en « chattant ») et l’a rencontré en réel ensuite. Elle avait un copain avec qui ça ne marchait pas très fort et avait des problèmes divers (encore étudiante, son avenir professionnel n’était pas clair, et problèmes relationnels avec son copain). Mon mari l’a littéralement pris sous son aile. Pendant 2 ans, ils se sont vus au moins 1 fois par semaine (soirée tête à tête resto-sortie jusque tard dans la nuit), se téléphonaient tous les jours (parfois 1 heure le soir pendant laquelle il s’isolait pour lui parler, chose qu’il n’avait jamais fait pour aucun de ses amis). Bien sûr, j’avais du mal à accepter cela. On en a parlé maintes fois ensemble mais il me persuadait que ce n’était que de l’amitié aussi bien de son côté que du sien. Il avait besoin de liberté, d’être indépendant, ça lui faisait du bien de se confier, je comprendrais mieux si moi aussi j’avais un(e) ami(e), qu’avec une fille c’était plus facile de se confier, plus profond qu’avec un homme, et qu’il ne m’appartenait pas…etc. Puis il a réduit un peu les rencontres (pas le week-end) et s’arrangeait pour lui téléphoner quand je n’étais pas là pour ne pas que ça me gêne. Il était toujours pareil avec moi et ne manquait pas d’attention. Bref ça a continué : il s’est porté caution pour son appartement, l’a aidé à s’orienter dans ses études, lui a conseillé une reconversion dans l’informatique et enfin lui a décroché son premier job. De mon côté, je savais que cette fille (L.) n’était pas nette : toujours gênée en ma présence, elle fuyait mon regard , ne cherchait pas à entamer ou à entretenir le dialogue malgré mes efforts…je sentais qu’une seule chose l’intéressait : mon mari.
Puis je suis tombée enceinte de ma fille et j’ai vécu une grossesse pas très sereine. Fréquentes disputes avec mon mari au sujet de L. Je considérais qu’il ne me prêtait pas assez attention. Une anecdote à ce sujet : nous avions RDV pour la dernière échographie (8ème mois) à laquelle il devait assister et il est arrivé très très en retard… il avait oublié et était passé juste avant voir L. à son boulot… j’étais très contrariée et le lui ai évidemment reproché. Il a alors avoué qu’il était désolé et qu’il avait eu tort et comme je continuais de le lui reprocher (plus que le RDV raté, la raison pour laquelle il l’avait raté me contrariait encore plus), il s’est énervé. On devait fêter son anniversaire le soir (j’avais prévu une soirée théâtre-resto) et il s’en est fallu de peu qu’il annule. J’ai fait tout mon possible pour rattraper la mauvaise soirée qui s’annonçait mais plus j’en faisais, plus je m’excusais de lui « avoir pris la tête », plus il me le reprochait. Je ne sais pas comment j’ai fait pour tenir, c’était véritablement intenable.
Bref, pour résumer la situation, j’étais tenaillée entre : il faut être cool, on est plus au 19ème siècle, liberté et confiance réciproque …ET elle n’est pas nette, elle s’accroche à lui, il s’occupe trop d’elle à mon détriment, ce n’est pas normal… Tout ça me faisait vivre des moments pas drôles, parfois quand mon mari sortait avec elle, je me sentais très mal et lui le vivait mal aussi mais finissait par me dire que j’étais parano… Puis au bout d’une énième discussion au cours de laquelle j’évoquais mes doutes quant à l’amitié homme-femme, je lui ai demandé de me promettre que si un jour, il s’apercevait qu’elle était ambiguë sur quelque chose, qu’il sentait qu’elle avait une parole déplacée ou tentait quelque chose, il cesserait toute relation. Il me l’a promis et m’a assuré que jamais il n’y avait eu quoique ce soit de douteux entre eux et que tout avait toujours été clair.
Je me suis accrochée à cette promesse.
Et au mois de mars dernier (2001), le monde s’est écroulé. Mon mari, en qui j’avais une confiance aveugle, qui, j’en étais persuadée, ne me ferait jamais souffrir, qui ne me mentirait pas… je m’étais trompé sur toute la ligne. Un soir, le téléphone portable de mon mari sonne, il se reposait dans la chambre. Je laisse sonner en jetant un coup d’œil sur le nom de la personne : c’était cette fille (L.). Quelques secondes après, le répondeur appelle, elle avait laissé un message. Alors prise par je ne sais quelle intuition, alors que je n’avais jamais fait une telle chose, jamais fouillé quoique ce soit dans les affaires de son mari, j’ai pris le portable et ai décroché pour écouter le message qu’elle avait laissé. Et là le choc. Elle lui déclarait qu’elle avait envie de lui faire l’amour, que c’était l’homme idéal pour elle et je ne sais quoi d’autre encore… l’horreur absolue pour moi, qui avait une telle image de confiance et d’honnêteté de mon mari.
De rage, j’ai appelé immédiatement L. pour l’insulter et lui demander des comptes en hurlant. Elle m’a dit qu’ils n’avaient jamais fait l’amour ensemble, qu’elle était désolée… moi, je me suis contentée de hurler. Puis je suis allée voir mon mari et ai encore hurlé, lui demandant comment il avait pu me faire une chose pareille, que je ne voulais plus jamais qu’il la revoit, que c’était fini, qu’il m’avait prise pour une idiote… Il a calmé le jeu en disant que c ‘était la 1ère fois que ça arrivait (encore un mensonge, je l’ai su plus tard, qu’elle avait presque immédiatement fantasmé sur lui et le lui avait dit, écrit…). C’était d’accord, il n’allait plus la voir… Puis prise d’une bouffée de haine pour cette fille (qui m’avait plusieurs fois par le passé téléphoné pour m’assurer de sa pure « amitié » envers mon mari), je me suis enfermée dans les toilettes afin de laisser un message sur le portable du copain de L. Mon mari a presque défoncé la porte des toilettes pour m’empêcher de le faire… Il m’a ensuite demandé de la revoir une dernière fois ce soir, pour récupérer des affaires, mais que ce serait la dernière fois. Je n’étais pas d’accord mais il a insisté et l’a fait quand même. J’ai cru que c’était terminé. Non. A peine une semaine après, il m’a demandé de pouvoir la revoir, qu’il ne supportait pas ce que je lui imposais, qu’il ne pouvait pas choisir entre moi et sa liberté (pour moi, c’était plutôt entre moi et elle qu’il devait choisir mais bon…). Je me suis laissé convaincre.
Je lui ai donc refais confiance et d’un commun accord, comprenant qu’il avait besoin de liberté et qu’en lui imposant quelque chose, cela ne fonctionnerait pas, il a recommencé ses soirées avec L. Une nouvelle promesse est venue compléter ce « contrat » (ce serait la seule, il ne chercherait pas à se faire d’autres amies). Mais maintenant que je savais la vérité, finalement cela semblait un peu plus facile à supporter et il s’est donc remis à la fréquenter
Depuis ce choc, je me suis mise à l’espionner, la confiance inébranlable que j’avais placée en lui étant détruite. Bien sûr, il m’avait reproché d’avoir décroché son portable et interdit d’y toucher désormais. Bien sûr, il était hors de question que je le fasse et j’ai tout passé au peigne fin : portable vérifié dès que je le pouvais, mail lu (son mot de passe était à l’époque très simple). Et je me suis alors aperçue que sa nouvelle promesse de ne pas tenter de rencontrer quelqu’un d’autre avait été de nouveau piétinée : il s’est mis en contact avec une autre fille toujours rencontrée sur internet, par l’intermédiaire de parties de jeu de dames jouées en réseau. Il s’échangeaient des mails gentillets, très tendres et affectueux (lumière de ma vie, je suis un autre homme depuis que je t’ai rencontrée…etc) et se téléphonaient. Que pouvais-je faire ? Si je le lui disais, il allait être fou de savoir que je l’espionnais, si je ne disais rien j’allais devenir folle. J’ai tenté une autre stratégie, celle de la femme parfaite : sourire toujours présent, petits plats le soir en rentrant, petites attentions… en me disant que peut-être, cela allait le faire culpabiliser et le faire cesser de lui-même ces petits mots doux. Que nenni ! Ca continuait. Il me parlait de cette fille (K). Au début, je lui ai rappelé sa promesse, mais bon, ça n’avait pas l’air de le chambouler plus que ça et ça se terminait en dispute : selon lui, j’étais chiante, pénible, toujours sur son dos. Quand je lui demandais si les propos qu’ils échangeaient n’étaient pas ambigües, il m’assurait que non, qu’il n’y avait aucun mot tendre, que ce n’était pas le style… et moi je savais que c’était faux. Un soir évidemment, j’ai craqué et quand il m’a dit pour une énième fois que tout était clean entre eux, je lui ai balancé ce que j’avais lu. Sa réaction a été de rigoler tout d’abord. Puis il m’a expliqué que ce n’était qu’un jeu, que ça ne voulait rien dire…etc. Je lui ai expliqué combien cela me faisait souffrir et qu’il n’avait pas le droit de dire de telles choses à une autre femme que moi ! La conclusion fut qu’il appela K. le lendemain matin pour lui dire qu’ils arrêtaient tout. Et qu’il me donna une raclée (gifles) pour avoir fouillé son portable (comme ça tu ne recommenceras pas). Même encore aujourd’hui il ne regrette pas son geste et pense que je l’ai mérité. J’ai compris par la suite qu’il avait arrêté avec K plus parce qu’il s’était aperçu que finalement, les conversations qu’il pouvait avoir avec elle n’étaient pas si profondes que ça et qu’il ne tenait pas plus que ça à K. Cette fois-ci, le nouveau contrat était « je ne fouille plus » et « tu n’as plus de conversations tendancieuses avec une femme sur internet ».
Mais évidemment, j’ai continué à fouiller, sans culpabilité, car je ne pouvais pas fermer les yeux et penser que pendant ce temps là il me mentait sans que je le sache.
Et lui a continué ses petits jeux sur internet. Et nous en arrivons à la 3ème fille rencontrée sur internet (E.). Dès le début, comme nous essayions encore le registre de la confiance, il m’a inclus dans cette relation. Il me proposait de discuter avec E., me la présentait comme quelqu’un de très bien, de simple ; leur relation était claire. Puis il m’a annoncé un soir qu’il allait avoir l’occasion de rencontrer des gens d’internet qui allait monter à Paris. Je lui ai alors demandé qui ? Et c’était E., mais seule évidemment (elle habite à Montpellier). J’ai refusé qu’elle aille à l’hôtel et insisté pour qu’elle vienne dormir le week-end à la maison. Elle a donc débarqué avec sa valise, nous étions au mois de juillet 2001. C’est moi qui l’ai accueillie à la gare. Très ouverte, très sympathique, elle avait un look qui se remarquait (maigre avec de grandes jambes, talons aiguilles, un brin allumeuse) mais pas du tout pimbêche, très souriante, bref le courant passait bien (rien à voir avec la 1ère fille L.) Nous sommes allées boire un pot et avons rejoint mon mari. Le week-end s’est globalement bien passé ; elle était décidément charmante. Le samedi, mon mari et elle sont quand même sortis la journée pour qu’il lui fasse visiter Paris pendant que j’emmenais les enfants à la fête foraine; cela m’a un peu gênée mais bon… je n’allais pas jouer la mégère. Puis E. est rentrée chez elle.
J’ai continué à fouiller les mails de mon mari ; je n’avais plus accès à son mail car il avait évidemment changé tous ses mots de passe simplistes, mais je pouvais, grâce aux fichiers temporaires internet stockés, lire les mails qu’il recevait. Et Cela s’est mis à déraper à compter de leur rencontre. Elle lui disait que sa vie avait changé, qu’elle allait le rendre heureux, qu’elle lui montrerait Montpellier et ses endroits secrets et souhaitait qu’il soit en elle pour lui montrer combien elle était bien avec lui…etc. J’étais folle et en plus je ne pouvais rien dire. Ca recommençait. Pourquoi fallait-il que ça recommence une fois de plus ?
Et puis la veille de notre départ pour des vacances au Maroc, j’ai découvert un mail où elle lui donnait le mot de passe de sa boîte mail… j’allais enfin pouvoir lire les mails qu’il lui écrivait pour vérifier quel était son langage à lui : repoussait-il ses avances, remettait-il les choses au clair comme il passait son temps à me le promettre ? Evidemment non et bien loin de cela… Il lui écrivait un mail où il fantasmait sur elle et se décrivait en train de lui faire l’amour avec force détails érotiques, et enfin lui annonçait qu’un des plus beaux souvenirs d’elle c’était leur baiser à Notre-Dame (qu’ils avaient visitée lors de leur samedi à Paris).. je ne peux même pas dire ce que j’ai ressenti alors, quelque chose s’est brisé en moi. J’avais essayé de croire une fois de plus en cette nouvelle soi-disant amitié et une fois de plus il s’était foutu de moi, une fois de plus il m’avait menti. Que faire ? Nous allions partir au Maroc avec les enfants ; si je disais tout maintenant, j’allais gâcher les vacances des enfants… j’ai donc garder ça pour moi en prétextant que j’étais stressée à cause de la préparation des valises. Autant dire que ces vacances furent un véritable enfer. J’essayais de lui tirer les vers du nez et constatait qu’il me mentait invariablement, lui ne comprenait pas mon attitude aussi agressive. Et nous étions obligés de rester zen car nous étions chez mes beaux-parents (qui ont une maison au Maroc).
Il était prévu que le week-end suivant les vacances, E. repasse de nouveau nous voir. J’avais le choix de tout dire et de refuser, de refuser en prétextant quelque chose ou d’accepter pour voir ce que ça donnait. J’ai choisi la 3ème solution (je dois être maso).
Elle est donc venue et nous avons passé un presque charmant week-end. Je n’aurais jamais pensé que j’en serais capable mais je l’ai accueilli complètement normalement. J’ai même discuté avec elle une soirée entière, mon mari étant sur l’ordinateur avec un copain afin de nous laisser « entre filles » faire plus ample connaissance. Nous avons discuté de choses très intimes (elle venait au passage, de se séparer du père de son enfant) et je dois avouer que ce n’était pas désagréable. Je lui ai même fait part de mes doutes quant à son amitié avec mon mari.. elle m’a répondu évidemment avec la réponse attendue : tout va bien, ce n’est que de l’amitié… Il y a eu tout de même quelques frictions avec mon mari, celui-ci ayant trouvé que je n’avais pas cuisiné d’une façon correcte pour l’accueillir, que ce n’était pas assez bien.. (si si !), critique que j’ai eu du mal à supporter !!
Bref elle s’en est retournée chez elle et nous avons repris notre petite vie.
Bien entendu après quelque temps, je n’en pouvais plus, je me traînais comme une âme en peine, et j’avais tout le temps envie de pleurer. J’avais appelé une fois E. pour lui dire que je n’avais pas confiance et cela commençait vraiment par la mettre mal à l’aise, je lui ai même raconté ce qu’avait fait mon mari avec L. et K., de quelle façon il m’avait menti et combien j’en avais souffert. Evidemment elle commençait à se sentir mal. Puis quelques jours après, j’ai fini par l’appeler et lui dire ce que j’avais découvert, elle est restée très calme et n’a absolument rien dit, me conseillant simplement d’en parler avec mon mari. Ce qui a été fait dès le soir même puisqu’elle l’a immédiatement appelé pour l’en avertir. La suite on la devine : règlements de comptes, discussions à n’en plus finir, justifications de sa part pour banaliser les choses (ça ne voulait rien dire) et reproches évidemment sur le fait que j’avais encore fouillé ses affaires. Nous ne nous en sortions pas. Chacun ayant une approche complètement différente et nous ne nous rejoignions sur aucun point. Le pire était qu’il ne reconnaissait même pas son erreur en me disant qu’il n’allait plus recommencer mais me disait qu’il avait une conception différente du sexe et que cela ne signifiait rien (autrement dit pourquoi ne pas recommencer ?). Nous avons alors décidé de nous séparer temporairement. J’allais retourner chez ma mère avec les 2 enfants et lui resterait à la maison. Cette coupure me fit beaucoup de bien. Mais il en fut autrement le concernant : il ne supportait pas la maison vide, les enfants absents. Quelques jours après, il me déclara avoir pleurer lorsqu’il était allé chercher les enfants chez ma mère pour les emmener promener, se sentant dans la peau d’un père divorcé. J’avais envie de lui dire que c’était bien fait, que c’est ce qui finirait par arriver s’il continuait ses conneries mais je me suis laissée convaincre par les sentiments… et je suis retournée chez moi. Nous avons continué à discuter pour trouver un terrain d’entente, je ne voulais rien lui imposer. On a fini, après de grosses difficultés, par trouver le compromis qu’il continuerait à la fréquenter mais en cessant leurs petits jeux « no tabou » (c’était comme ça qu’ils décrivaient leur amitié particulière, tout pouvoir se permettre sans rien imposer, en respectant l’autre). Je ne comprends toujours pas jusqu’où il aurait pu aller, quelle aurait été ma place à part le statut de mère de ses enfants… ! Depuis il ne l’a pas revue mais évidemment je ne pourrais plus jamais croire à sa sincérité. Que faire s’il envisage un jour de la revoir ??
Je suis maintenant dans un état bizarre. Un jour ça va, un jour je suis au plus bas avec crises de larmes incessantes. J’ai me suis même fait passer pour quelqu’un d’autre sur internet afin de rentrer en contact avec lui par le biais de petites annonces de proposition d’amitié (donc il y répond), c’est dire où j’en suis arrivé. Nous avons correspondu ensemble 2 mois avec ma fausse identité, je me suis inventé un personnage. J’essayais de voir s’il allait résister et me faire passer avant elle, mais évidemment ce n’était pas le cas, il précisait qu’il ne cherchait pas le sexe mais disait ensuite qu’il était prêt à tester toutes les expériences…j’aurais tellement voulu qu’il la remette à sa place mais non il cherchait à la rencontrer.
Au bout d’un moment il a fini par découvrir la vérité.
C’était le 23 décembre 2001. Et là la dispute fut très violente dans les mots, il me traitait de merde, que j’allais le regretter, que j’allais apprendre le sens des responsabilités, que mes enfants me remercieraient pour le Noël qu’ils allaient passer à cause de moi et enfin que je n’étais plus digne d’être sa femme et que de toutes façons je n’avais aucun ami. Il tapait là où ça faisait mal. Folle de douleur je suis allée dans la cuisine et ai alors avalé 2 boîtes de Doliprane pendant la sieste de mes enfants. J’ai laissé l’après midi passer et ai fini par le lui dire en l’écrivant sur un papier. Il a appellé les pompiers et j’ai été hospitalisée la nuit. Il a été prévenant envers moi, me disant que tout allait s’arranger, qu’il allait s’occuper de moi. J’avais un espoir, je me disais que je n’avais pas fait ça pour rien. Depuis j’attends toujours. Les fois où il a abordé le sujet, il a été tellement maladroit que ça m’a vraiment bloqué. Il m’a dit qu’il avait souffert de ma tentative de suicide ce que je veux bien croire, mais était-ce la chose à dire ? Je me sens sombrer peu à peu, cela fait un mois maintenant et nous n’avons plus de relation sexuelle, plus de tendresse, plus rien. Chaque fois que nous parlons, nous nous reprochons des choses. Nous attendons chacun des efforts de l’autre et personne ne peut ou ne veut les fournir.
Je crois réellement que mon couple est mort.