Bonjour Domino,
Tu as raison, les microbes ont profité de ma vulnérabilité. Mais penses-tu, avec ma vie trépidante, que j’aie du temps à leur accorder ? Non ! Fini ! Je viens de leur exposer ma façon de penser et de leur dire que je ne voulais pas engager de relation à long terme avec eux. Voilà au moins un message clair ! (Cherche l’analogie).
Tu écris que ma « future belle-fille » ne sera pas déçue de me connaître « en vrai »… Hmmm… Que c’est bon un fan-club ! Je te demanderais bien de me le répéter encore une fois mais par écrit c’est encore plus simple. Je vais faire un « copier-coller » sur un fichier quelconque et recommencer, recommencer, recommencer
Plus sérieusement ce que tu notes à propos de logique et d’ordinateurs me rejoint beaucoup. Raisonner, oui, mais sans oublier de laisser la place de choix à ce qu’on ressent. Les gens qui fonctionnent comme des machines sont ennuyeux et ce ne sont même pas ceux qui font du chemin.
Par contre c’est un peu comme un garde-fou. Je regarde autour de moi, observe, et me rends compte qu’on a tendance à tout décortiquer pour en tirer une explication sensée, un fil conducteur quand on se sent dépassé ou déçu par ce qu’on vit. Pas facile de rester objectif ! Quoi que je puisse dire de celle qui vit toujours sous le même toit que l’homme que j’aime, elle est surtout humaine.
Ma grand-mère me disait une chose toute simple quand je ne savais plus où j’en étais et m’interrogeais sur la conduite à tenir : « Écoute ton cœur ». Ça paraît banal mais ça prenait de l’importance par la régularité avec laquelle elle servait cette réponse. Sur le coup je me disais que c’était « bateau », trop facile. Mais plus le temps passe et plus je pense que c’est la clé. Ne serait-ce que pour ne rien avoir à regretter.
J’avoue que tu m’as bien fait rire avec ta description de ma réaction « primaire et instinctive ». En fait tu démystifies. Parce que aussi drôle que soient tes mots, ils sont très très exacts. Oui, c’est tout à fait ça. Je ne supporte pas qu’ils (n’importe qui) puissent penser que je suis juste celle qui suit, l’essai d’après. Non ! Après tout je suis son choix, celle pour qui il balance sa conjointe, son grand amour, l’histoire d’une vie… Enfin ! Il faut que ça se sache tout de même !
Quel infantilisme ! Quelle vanité ! J’ai envie de rire de moi, je trouve ça assez drôle. Mais je ne suis pas sûre que ça change pour autant mon état d’esprit. Pour ce qui est du petit côté jouissif à laisser parler les gens en cultivant le mystère… Bon, il faudra que j’essaie.
Je dis (j’écris) « j’ai peur » et tu traduis « peur de perdre le contrôle ». Bien vu ! Ce contrôle-là pourtant je ne l’ai jamais totalement eu. Mais cette fois j’ai encore plus la sensation de le perdre. Il faut sans doute que j’admette tout simplement que tout ne dépend pas de moi et que je me repose un peu sur lui. Mais il est loin, je le vois encore moins en ce moment… Bien sûr on se parle tous le jours au téléphone. Ça n’empêche pas les questions sur ce qui se passe dans sa maison. Il est tellement facile à émouvoir et elle connaît si bien ses faiblesses !
Et puis tu es un homme. Tu devrais savoir que vous avez souvent moins tendance que nous, les femmes, à vous ouvrir totalement. Là où moi je raconte, détaille, analyse, approfondis, il reste plus secret. On peut discuter d’un point précis et le creuser ensemble ; il aime d’ailleurs que je parle avec lui de certains points de sa vie, que je l’écoute et l’encourage à décortiquer. Mais de lui-même il garde en lui certaines choses qui pourtant m’aideraient à me rassurer. Il faut souvent le hasard des mots pour que je l’apprenne. Sans compter le fait qu’il a appris à se taire sur tout le quotidien, des faits apparemment sans importance qu’il me disait sans y penser au début de notre relation et qu’il s’est mis à me taire parce qu’ils me faisaient trop mal.
Bon ! Je viens d’apprendre que tes parents ont divorcé quand tu étais à peine plus âgé que ma fille. Formidable ! Je vais bientôt pouvoir écrire ta biographie ! En tout cas je te remercie de si bien illustrer les mots du début de mon paragraphe précédent.
Sans doute, avec le enfants, il faut arriver à tenir un juste milieu. Il est bien qu’ils s’y attendent mais il ne faudrait pas les maintenir dans les problèmes qu’on traverse. Ils ont droit à leur insouciance. La mienne a peut-être vu d’un peu trop près mes chagrins.
Il y a un épisode très touchant datant d’il y a peut-être un an maintenant à ce propos. Un soir nous rentrions ensemble, lui, moi, son fils qui avait donc 7 ans, et ma fille. Et puis il nous a déposées devant notre porte et ils sont rentrés. Quand il a été seul avec son fils celui-ci lui a dit « Papa, on dirait que tu es amoureux d’ … (oups ! j’ai bien failli écrire mon vrai prénom !) ». À quoi il lui a répondu la vérité, que c’était exact. Et il a tenté de le faire parler un peu, lui demandant si ça l’inquiétait en particulier. Le petit a été assez vague dans sa réponse sur le coup, jusqu’à réaliser un peu plus loin les implications. Et alors il a demandé si cela signifiait que son copain (son fils à elle) allait s’en aller… Sur ce il s’est mis à pleurer. Mon amoureux lui a tout de même répondu que c’était très possible.
TOI (! ! !) qui irais tout lui raconter ? Waow ! Quelle bonne idée ! C’est sûr, ça va avoir du poids ! Quel moyen ? Prendras-tu l’avion pour venir faire cette déclaration officielle ? Tu me feras signe et je te paierai un verre pour fêter ça après. À moins que je ne craque avant et lui envoie un e-mail excédé (puisque je connais cette donnée primordiale). Parce que si elle veut s’éterniser (comme l’ex d’Heidi – ou mon ex – ou bien des ex…) je sens que je vais finir par sortir de moi.
Nous sommes vendredi, son fils et ma fille repartent chez leur autre parent dès ce soir, et j’espère très fort avoir du temps pour nous dès demain.
J’espère avoir de quoi revenir raconter la semaine prochaine.
Maintenant que je peux t’embrasser je ne m’en prive pas (j’ai vaincu mieux que ces ridicules petits microbes).
Amitiés
Livie