Oui j'ai choisi cette vie et j'en ai meme reve. Imagine un peu, je peux etre a la maison avec notre petite fille toute la sainte journee, je n'ai pas a la confier a la creche et a cavaler au boulot tout en me demandant tout le temps si on s'occupe bien d'elle la-bas.
Par moments, l'absence de vie professionnelle me pese et il me semble que je perds quelques bonnes annees ou que mon cerveau se ramollit. Mais ca ne dure jamais longtemps car je me rends compte de ma chance inouie : les seuls horaires auxquels je dois me plier sont ceux de nos repas, je n'ai pas de patron fou ni de collegues jaloux, pas de trajets dans les embouteillages etc. On est des fois un peu "juste" cote argent en fin de mois mais c'etait notre choix.
Je donne des cours de francais un soir par semaine et nous avons des activites avec la petite donc je vois du monde et j'ai une vie sociale presque satisfaisante. Bon,parfois il me manque des discussions un peu plus suivies comme on peut en avoir avec des collegues ou la famille, ou sur les forums quebecois
Mon mari est effectivement un gars super gentil et d'un calme tres nordique. C'est surement ce qui sauve notre relation, le fait que je n'ai pas affaire a un bouillonnant male qui pete les plombs aussi vite que moi. Je l'aime et je l'admire et il me comprend plutot bien quand je lui explique ce que je ressens, il a du mal a deviner ce qui ne va pas parfois mais voit tout de suite que qqch ne va pas. Quand nous sommes arrives en Finlande, j'avais du mal a vivre l'absence de ma famille et des amis donc il est devenu d'office mon meilleur ami et mon confident en plus d'etre mon amoureux. On peut dire que nous avons une relation assez fusionnelle qui ne va pas sans heurts parfois compte tenu de mon caractere entier et torture.
La maison que nous construisons est un long projet et c'est vrai que j'accuse parfois cette pauvre maison de tous les maux : l'absence de mon mari le week-end, le fait que nous soyons definitivement installes ici sans "espoir" de retour en France etc. J'ai du mal a accepter que notre fille ne voit pas ses grands-parents francais souvent, je la vois se lier de plus en plus a ses autres grands-parents et j'imagine ce que ca pourrait etre si nous etions plus pres de ma famille. Je devrais exprimer ce sentiment clairement a mes parents qui ne sont pas du style a s'exterioriser et a avouer ce genre de choses par eux-memes.
Ah ! Tu faisais tres justement allusion au fait que les meres excluent parfois le pere de leur relation privilegiee avec le bebe. J'en suis consciente, je pense que dans mon cas, etant tres peu sure de moi, j'ai voulu faire les choses a fond avec notre fille et devenir "une bonne mere" en choisissant d'oublier les autres aspects de ma personne. C'est ce qui me joue de vilains tours maintenant. Mais je veux reparer les choses dans ma vie de femme, j'essaie de faire du boulot depuis la maison histoire d'avoir quelques projets personnels qui me font vibrer, je rencontre plus de gens, souvent il faut l'avouer ce sont somme moi des meres au foyer. C'est un peu agacant d'ailleurs car on vit toutes les memes choses et on a toujours les memes sujets de conversations alors qu'avant, je pouvais parler de tout, de politique, de science aussi !!! C'est a moi de montrer que je suis toujours la meme personne avec un truc en plus (un enfant) mais rien en moins (bon, si le sex-appeal, disons ...
Je te remercie pour ta longue reponse qui a bien fait avance le schmilblic. Vous connaissez ca le schmilblic chez vous ? C'est un sketche de Coluche. Enfin bref, merci bcp pour ton message. Je te souhaite tout de bon en cette fin d'annee et pareil pour la prochaine !
Amicalement,
Karen