7 ans de malheur

Chère Caméléone,

Que de sagesse et de bonté dans tes propos ! tu respires la compassion et je sens que tu sais de quoi tu parles. Moi je n'arrive pas à mettre tout ça en exercice, je ne vois de solution que dans un rétablissement rapide, j'attends la potion magique, le miracle...
Comment arrêter de me taper dessus ? comment prendre confiance en moi alors que je me suis si souvent trahi ? le doute me ronge et ses manifestations me font perdre le Nord.

Même avec la clarté à travers laquelle tu m'écris, je ne vois pas la lumière, comme si tu t'exprimais dans une langue étrangère alors que nous écrivons tous deux en français ! J'ai relu plusieurs fois ton message aujourd'hui, peut-être arriverais-je à en dégager la substantifique möelle sous peu.

Quelle énigme, le mystère de ma propre vie c'est MOI !?!?

J'ai vu à la télé un reportage sur les stages de motivation pratiqués aux Etats-Unis qui ont pour but de faire croire au stagiaires en une cause indiscutable : eux-même ! Ils apprennent à être des battants, à sans cesse s'améliorer par l'autosuggestion. Tout ça m'a paru tellement positif et plus évident à saisir ! Pourtant ces méthodes me semblent un peu artificiels du fait de vouloir mettre tout le monde dans le même moule !

En tout cas, merci pour ton écoute et pour tes conseils ! Tu as l'air d'être une personne qui s'est spirituellement enrichie de ses épreuves et qui a trouvé une forme de paix intérieur, c'est très encourageant ! une fois encore MERCI !

signé : Happy (Days ?)

Bien le bonjour à toi Happy,

Je suis contente si tu as pu voir de l'espoir dans ce que tu as lu de moi. Tu peux y arriver et avec le temps, ça va venir... faut juste être patient.

Cet état dépressif, n'est pas "bâtard" comme tu le dis. Il fait partie de toi pour le moment et plus tu accepteras ce qui est, plus ce sera facile de t'en sortir. Plus tu vas rejeter et dire que tout ça est mauvais, bâtard ou peu importe, plus tu vas mettre du temps à guérir. Ton âme a besoin de soins c'est tout. Tomber, c'est humain et se relever c'est divin. T'en es capable et avec du temps et en développant une forme d'amour envers toi même, tu y arriveras encore plus vite.

Le fait d'être doux avec toi-même ne veut pas dire t'appitoyer sur ton sort, ça veut juste dire accepter ce que ton corps t'envoie comme messages. Ça ne veut pas dire ressasser les regrets et difficultés ni accuser personne. Ça veut dire simplement que: au lieu de toujours te battre contre toi-même et te cogner dessus, essaie d'accepter ce qui est en toi pour un certain temps. Tu verras, tu ne resteras pas dans cette dynamique là pour toujours puisque tu le dis toi-même, tu veux t'en sortir. Donc, si tu le veux, ça va marcher. Et de toute façon, la vie est en constant mouvement, tout est impermanence. Donc, à partir de là, nul besoin de s'inquiéter.

Tu seras libre de ta misère psychologique et tu reprendras le contrôle de TA VIE quand tu auras accepté que ta souffrance est là et demande à pouvoir s'exprimer pour quelques temps. Le temps de te refaire une santé. La dépression n'est pas comme un mauvais rhume, ça prend du temps à guérir (j'en sais quelque chose!)

Quand je te dis de prendre ton temps et d'être doux, ça ne veut pas dire de ne rien faire en attendant que ça passe. Je veux dire simplement d'écouter ce que ton coeur et ton corps te disent et d'assumer les choses et les décisions que tu prends, c'est tout. Les réponses sont toutes en toi. Faut juste que tu sois à l'écoute. Pose toi la question: As tu l'énergie de faire ce que tu fais actuellement? Si oui, c'est super. Si non, bin que fais-tu donc là, à brûler la chandelle par les deux bouts alors que ton corps réclame un repos?

Le problème avec les dépressifs c'est qu'ils veulent tout continuer comme avant (à fond de train) alors qu'ils n'ont ni l'énergie physique ni l'énergie psychologique, ni l'énergie morale pour entreprendre des choses majeures. Prendre ton temps, ça veut dire respecter ton rythme intérieur, ne rien forcer, ne pas faire des choses pour lesquelles tu ne te sens pas prêt, ne pas constamment faire des choses que tu détestes mais que tu fais constamment par devoir. Pose toi la question: "si je ne fais pas telle chose, quel impact ceci aura sur ma vie et est-ce que je pourrais continuer à vivre si je décide de ne plus faire cette chose que je déteste?" "Est ce que ma santé se porterait mieux si je décidais de faire telle chose ou si je décidais de ne pas faire telle autre chose?" Ce sont des questions de base mais qui pourraient te donner bien des réponses face à comment tu orientes ta vie. Si t'es malade, c'est que tu n'as pas appris à écouter ta nature profonde ni ton coeur. C'est de cela qu'il faut que tu te réappropries par la thérapie entre autres... Tu n'as pas à décider maintenant ce que tu veux faire du reste de ta vie si tu ne le sais pas.

Plus tu vis ta vie à côté de toi-même, loin de ton coeur, plus ton coeur et ton corps vont te le rappeler par la maladie physique et/ou psychologique.

Le fait de te sentir perdu est normal. La dépression est un moment d'égarement en soi mais si tu prend le temps d'écouter ton coeur et ton corps, tu trouveras tes réponses à la longue mais encore là, faut être patient cher de cher!!! Les réponses finissent toujours par émerger en soi (comme des éclairs!).

Tu dis: "pourtant depuis le debut de mes souffrances jusqu'à aujourd'hui je n'ai fait que ce qu'il fallait pour avoir des problemes et des déceptions pourtant c'est vrai que je n'aime pas ça mais par peur de l'échec j'ai l'impression de
tout faire inconsciemment pour qu'il se realise ! et ça ça me tue !"

Il est encore temps de changer cela. Encore là, si tu écoutais vraiment ta nature profonde, si tu apprenais à te connaître et à t'aimer tel que tu es, si tu apprenais à faire les choses avec ton coeur et non par obligation morale envers quelqu'un d'autre uniquement, tu ne vivrais pas ce genre de situations. Avec le temps tu vas réussir, donne toi une chance...

Cesse d'être aussi dur envers toi-même... Accueille toi un peu dans tout ça. Je ne dis pas de te complaire et de toujours te plaindre comme tu l'as fait jusqu'à maintenant (du moins c'est ce que tu laissais sous entendre) et tourner en rond. Je te dis juste de t'accueillir dans ta souffrance. Ça veut dire: "cesser de te cogner dessus et tenter de voir une façon différente de penser ta vie". Sois juste ouvert à cette idée et tu verras, le reste va venir mais donne toi du temps.

Ta thérapie va te permettre de trouver le chemin vers ton toi-même intérieur. Ton "toi-même profond", c'est la plus belle découverte que tu puisses faire de ta vie et c'est le plus beau cadeau que tu puisses te donner. Ainsi, un jour tu vas signer "Happy" mais ce sera vraiment parce que tu es heureux profondément et de façon naturelle. Tes masques auront tombé et tu redeviendras toi-même... qui tu es fondamentalement!!!

C'est possible, crois moi... tu vas réussir...

J'te souhaite de réussir dans ton périple vers ton coeur.

à bientôt

Camé...

Jeune qui ne sourit pas à la vie...Je trouve que tu devrais en parler à tes amis, de vrai amis sont là pour ça...Tu ne m'as pas dis se que tu pensais d'une maison de jeune? Tu dis que ton environnement est malsain, il suffit peut-être de changer de milieu pour aller mieux. Je sais que tu es trop mal en point, pour partir avec un colocataire de ton âge. Mais au clsc ils ont peut-être la solution.Les médicaments + la thérapie sans la quitter avant la fin = succès, fin du calvaire...Tu es aux études et c'est se qui te tiens pour l'instant.Là-bas tu voir des gens qui ne sont pas comme ta famille. Probablment plein d'entain et de joie de vivre. C'est ta bouée de sauvetage...Ta perception de l'avenir y fait pour beaucoup...Tout est dans la perception, change là, vois là en rose et elle te semblera rose...Gravir des montagnes c'est essoufflant mais dis toi que la descente sera douce...Pom

Non, je n'ai pas brisé de miroir... quoique si ça pouvait être ça, il n'y aurait plus de raison pour que je vive encore dans la souffrance puisque les 7 ans seraient écoulés.
Il est vrai que mon environnement familial n'est pas très propice à la bonne humeur : mon père est souvent dans ses délires, il passe son temps a ricaner dans son coin... ma mère essaye de m'aider mais elle souffre et me pousse a m'Happytoyer sur mon sort... ma soeur est dans un état semblable, moins en souffrances mais elle refuse de parler de ses problemes, elle est perdue dans son orgueil et dans ses délires.
Voila mon cadre de vie...
Je ne peux pas parler à mes amis de mes problemes, d'abord parce qu'ils ne comprendraient pas et me laisseraient tomber, si ce n'est pas déjà fait, je prefere les retrouver quand j'irais mieux et puis je ne veux pas emmener d'autres personnes dans ma chute !

"essais de regarder vers l'avenir" ---> c'est ce que je vais essayer de faire en espérant qu'il soit plus rose que mon passé...

Merci pour tes conseils

Signé Happy (celui qui ne sourit pas à la vie...)

Salut à toi Caméléone,

Merci d'abord pour ton message qui m'a renforcé dans l'espoir que j'ai de sortir de cet état dépressif bâtard qui m'use.
Oui, je sais que mes parents ont vécu des moments durs et qu'ils sont étonnés de voir comme je suis devenu malgré ce qu'ils ont fait pour me préserver et me donner les moyens d'être bien dans ma peau. Malheureusement leurs comportements ont affectés le mien et je dois me rebâtir.
Tu me dis d'être doux avec moi-même, pourtant j'en ai marre de m'apitoyer sur mon sort, marre de ressasser les mêmes regrets et les mêmes difficultés, j'ai envie d'être enfin libre de toute cette misère psychologique que m'ont transmis mes parents et de prendre enfin le contrôle de MA VIE !

Quand tu parles de prendre son temps, ça signifie que je ne dois plus rien faire en attendant que ça passe ? que je dois continuer a perseverer dans mes etudes ? j'ai tant de doutes et si peu de reponses que je me sens perdu.

Tu dis :"Je ne crois pas vraiment que tu te sois accoutumé à cette tristesse" et pourtant depuis le debut de mes soufrances jusqu'à aujourd'hui je n'ai fait que ce qu'il fallait pour avoir des problemes et des déceptions pourtant c'est vrai que je n'aime pas ça mais par peur de l'échec j'ai l'impression de tout faire inconsciemment pour qu'il se realise ! et ça ça me tue !

Ce qui est sur c'est que je dois m'investir dans une thérapie de façon régulière et suivie...

Merci encore...

Signé Happy (qui ne l'est pas vraiment...)

Salut,

Oui, en effet, la vie est loin d'être ce qu'on a perçu avec nos yeux d'enfant à l'époque. Elle est parfois dure, elle est parfois douce...

T'as pas vraiment eu un environnement adéquat pour grandir mais tes parents t'ont donné ce qu'ils avaient et ils ont fait probablement du mieux qu'ils ont pu avec les moyens dont ils disposaient dans leur intérieur. Aucun être humain ne veut vraiment le malheur de son prochain.

Tu as réussi à survivre jusqu'à maintenant et tu réussiras à t'en sortir là aussi. Seulement, faut te donner du temps... le temps de te guérir... le temps de mettre du baume sur ton ti coeur et sur ton âme qui sont blessés. Tout doux avec ton ti toi...

Tu sais, comme tu as un peu mal parti dans la vie (selon ce que tu dis), ça te donnerait surement une meilleure chance de remonter si t'allais voir un doc. Lui, pourra t'aider à savoir où aller et qui voir pour une thérapie et il pourra te donner une certaine médication qui adoucira ta vie pour un temps. Le temps de te refaire des forces au niveau physique ce qui entraînera tout le reste dans le bon sens un jour ou l'autre.

Une fois que t'as consulté, sois patient... si tu souffres de dépression, on ne se remet pas de ce genre de chose du jour au lendemain. Et c'est la patience qui fait toute la réussite de la guérison. Il serait vraiment bien que tu sois un petit peu plus doux pour ton ti toi-même afin de pouvoir remonter plus vite et de façon PERMANENTE. Ça sert à rien de forcer quoi que ce soit, tu vas juste te faire plus de mal. Écoute ton coeur, il dit ta vérité pure.

Tu as le droit d'être vulnérable, tu as le droit à l'erreur, tu as le droit de te reposer, tu as le droit de défaillir, tu as le droit de pas être bien, tu as le droit d'exprimer tout ton désarroi, tu as le droit à ta peine et à ta rage, etc. Bref, tu as le droit d'être toi!!!

Je ne crois pas vraiment que tu te sois accoutumé à cette tristesse ni que tu t'y complais, sinon tu n'écrirais pas ici pour nous l'exprimer. Personne n'aime être dans cet état et comme tout le monde, tu cherches des moyens de t'en sortir mais pour le moment, tu sembles pas en trouver. Et c'est ça qui est malheureux; d'où ton appel "au secours" lancé ici. Mais tu vas trouver un jour, donne toi du temps...

Tu dis: "J'ai l'impression d'être mort d'avance...ou est passée ma joie de vivre ? envolée avant même que ma vie n'ait
commencée !"

Elle n'est pas envolée ni disparue ta joie de vivre... elle est quelque part au fond de toi mais tu dois faire du ménage en toi avant de pouvoir la retrouver. Imagine que toute ta peine, ta déception et ta colère face à la vie en général sont comme des écrans fumée sur ta joie de vivre et il faut que tu te laisses vivre tout ça avant de vraiment y goûter. Quand tu auras dépoussiéré ce qui te ronge avec l'aide de la thérapie et la médication, tu pourras à nouveau respirer la joie de vivre un jour. Si tu peux aller chercher un forme de soutien chez des amis, vas y... reste pas tout seul avec ta peine!!

Va consulter et demeure constant dans ta thérapie Happy, tu verras ça vaut la peine. Ne l'interromp pas à chaque fois que tu sens que ça te brasse un peu... C'est ça le grand ménage, quand ça nous brasse, on pleure et on rage un peu mais en même temps, on enlève une bonne couche de souffrance sur notre joie de vivre qui un jour, finit par respirer et s'épanouir à son maximum (mais seulement lorsque le ménage est fait)...

J'en sais quelque chose...

Bonne chance...

Camé...

Ton nom est-il prédestiné?...Happy, tu veux être heureux, mais chez-toi c'est nébuleux...7 ans de malheurs, tu as brisé un miroire? As-tu des amis pour discuter de ta tristesse...Peux-tu quitter la maison et profiter d'un programme pour maison de jeune, si tu vas au clsc ils pourront t'aider...C'est peut-être l'ambiance de ta famille qui t'amène au fond du puit...Les médicaments ça prends un certain temps avant que ça fasse effet. la thérapie aussi ce n'est pas comme avec une baguette magique et hop! tu es guéris, non il faut suivre tes rencontres plus d'un ans avant de voir un changement. Tu veux survivre...non! tu veux enfin vivre; avec du soleil dans les yeux et un rire au coeur: pour ça il faut que tu alles vers quelqu'un, qui te tiendras la main le temps qu'il faudra...Tu as démissionné trop vite pour la cure...Recommence mais allieur de chez tes parents, assais de regarder vers l'avenir,ça passe vite la vie, lève tes manches et attèles-toi à la tâche, si tu trouve la route trop longue et plein d'embûches, apporte beaucoup de bagages, pour prévoir le pire... tu rencontreras peut-être le bonheur à force de chercher...Pom