7 ans de malheur

Voila, ça fait sept ans que la vie a pour moi un gout amer, j'ai actuellement 20 ans et dès 13 ans j'ai commencé a comprendre que la vie est loin d'être ce que l'on peut imaginer d'elle lorsque l'on est enfant.
Un père paranoïaque et incapable d'être réellement un père, une mère dépressive : je n'ai pu me construire que sur les angoisses permanentes et omnipresentes qu'il m'ont véhiculées durant mon adolescence. Aujourd'hui je me retrouve pour la troisième fois au fond du trou sans espoir, ni gout pour quoique ce soit. Je n'ai jamais suivit de thérapies de façon régulière (plus de 8 mois d'affilés) ni de traitement anti-dépresseur adéquat de façon prolongée. A chaque fois que j'allais mal, j'ai continué a avancer coute que coute, essayant de sauver chaque année d'etudes sans vraiment résoudre mes problemes : jamais trop mal pour prendre un traitement et jamais assez bien pour vraiment etre heureux.
Actuellement, je suis bloqué, je suis pour la troisieme fois au fond du trou et j'en suis presque a envier ces gens qui témoigne sur le forum d'une dépression de deux ou trois ans. Ces gens-là ont eu une période de grande détresse relativement courte (comparé a moi) qui signait pour eux une PAUSE, j'ai bien peur de m'être accoutumé a cette tristesse, d'en avoir fait ma compagne et de me complaire dans ce malheur qui rend ma vie constamment insatisfaisante même après avoir réalisé ce que je désirais tellement pendant un moment, plus rien n'a de valeur, plus rien n'est drôle, plus rien n'en vaut la peine.

J'ai l'impression d'être mort d'avance...ou est passée ma joie de vivre ? envolée avant même que ma vie n'ait commencée !

Que ceux qui le désirent n'hésitent pas me repondre...

Bonjour,

Que de sagesse dans ce que tu dis...

Oui, c'est parfois sain de regarder le doigt qui pointe vers la lumière, surtout durant le temps que le brouillard est trop dense. Il peut aider à ne pas se perdre en étant une lanterne dans la nuit.

Mais quand le brouillard se dissipera, c'est là qu'il est bien de se détacher du doigt et de trouver sa propre lumière (voie). C'est parfois ça qui est bien difficile car c'est confortable et douillet de rester "accroché". Je me suis rendu compte que la ligne est fine entre m'accrocher au doigt qui m'a montré ma voie et être libre. Cette ligne est aussi très fine entre la relation d'aide, les "guidances" saines et le gouroutisme et c'est ce que je veux éviter quand je dis qu'il faut juste être vigilant et faire ce qu'il faut pour se rendre vers soi".

Certaines gens n'auront pas ce réflexe et pourront tirer avantage des gens souffrant qui cherchent justement un doigt pour trouver la direction vers la lumière. Mon message est tout simple. Faut être vigilant. Mais je crois pas que tu aies ce problème, tu me sembles tellement sage...

Je présume que tu souffres de cancer ou de quelque chose d'aussi grave pour dire ce que tu as dit concernant la maladie mortelle. Je trouve vraiment merveilleurx que tu t'arrêtes pour rajuster ton tir et c'est probablement ce qui va guérir ta vie. On peut guérir son corps mais c'est encore beaucoup plus important de guérir sa vie et je pense que tu es sur le chemin qui te mènera vers ta nature lumineuse profonde.

Bonne route à toi aussi...

Camé...

Quelqu'un a dit:
"Moi je ne suis que le doigt qui pointe vers la lumière. Regarde la lumière, pas le doigt qui te le montre"
En ce qui me concerne, ce doigt m'apparaît tout aussi lumineux que la lumière vers laquelle il pointe. De plus, ce doigt a la particularité d'exister concrètement, point de départ pour commencer à assimiler que la lumière "pointée" existe probablement elle aussi...

Pardonnez moi de fixer le doigt, mais il m'aide à confirmer que la vie est autre chose qu'une maladie mortelle, et qu'en travaillant avec nos souffrances on peut atteindre un niveau d'évolution spirituelle rarement atteint par des personnes n'ayant pas été confrontées à des souffrances intenses...

En terminant, un petit mot pour Happy. Tu n'es pas seul à marcher lentement sur ce long chemin sinueux vers la lumière. Et Dieu sait que le brouillard est parfois très dense, mais je commence à réaliser que dans ce cas il est effectivement préférable de m'arrêter plutôt que de m'entêter à marcher jusqu'à ce que ma tête frappe inévitablement un autre arbre... Une fois arrêté, je peux prendre le temps de trouver certaines "faiblesses" dans le brouillard permettant de distinguer quelque furtif rayon de soleil, ou parfois même un doigt pour me réorienter.

Sur ce, bonne randonnée!

Satellite.

Salut, et merci,

Mais si tu savais combien j'ai travaillé fort et combien j'ai souffert avant d'en arriver là où je suis, ouffffeee!!! Mais j'ai eu d'excellents guides sur ma route. Oui, je commence à goûter au bonheur et à une forme de paix intérieure par divers moyens spirituels. Chose certaine, je suis heureuse et je suis branchée sur mon intérieur et c'est pour le reste de mes jours. Plus jamais je ne voudrais m'abandonner ni me négliger moi-même. Mais comme ce fut longgggg!!! Le seul truc, c'est de persévérer même si on n'y crois pas au début. Faut en rêver, même si on croit ça inaccessible. Ça finit par marcher un moment donné. Faut quasiment faire comme les enfants pis croire dans notre bien être éventuel, comme les kids croient au père Noël <¦o)

Lorsque tu comprendras qu'il n'y a pas de rétablissement rapide possible ni de potion magique, ni de recettes miracles, tu feras ce qu'il faut pour ton toi-même. Tu trouveras tes solutions en toi-même avec le temps et ça se fait toujours à tâtons ces choses là... c'est ainsi... j'ai confiance...

Prend la métaphore suivante: Si tu coupes des parties d'une fleur ou d'une plante, ça prend du temps avant qu'il pousse d'autres tiges, d'autres feuilles et d'autres boutons à cette fleur et qu'elle redevienne belle. La personne humaine est faite pareille. Quand on l'a fait souffrir durant des années, et qu'on lui a coupé le coeur, l'âme et le corps, ça lui prend du temps à se reconstruire, à se recoller... à guérir...

Tu n'arrives pas à "mettre tout ça en exercice"?, soit, c'est pas grave, tu y arriveras un jour, chuis pas inquiète. Je ne peux pas te dire comment arrêter de te taper dessus car il n'y a que toi qui sait comment faire ça. Ton secret est enfermé dans ton coeur et dans ton inconscient. Quand ceux-ci s'ouvriront et qu'ils livreront leurs secrets, tu vivras ta libération. Tu verras que c'est souffrant mais c'est efficace. Et oui "IL Y A UN FOND À LA SOUFFRANCE". Va chercher de l'aide si ce n'est déjà fait.

Tu as droit à ton égarement temporaire. C'est pas grave si tu ne vois pas la lumière que je t'ai montrée car de toute façon, c'est TA lumière à toi qu'il faut que tu trouves dans la pénombre. Moi je ne suis que le doigt qui pointe vers la lumière. Regarde la lumière, pas le doigt qui te le montre.

Tu dis: "Comment prendre confiance en moi alors que je me suis si souvent trahi ? le doute me ronge et ses manifestations me font perdre le Nord"

Laisse toi le temps de faire la paix avec toi-même. Imagine que si tu aurais trahi ton meilleur chum, il t'en voudrait un bout lui aussi. C'est la même chose avec la partie souffrante de ton toi (chum). Donne lui le temps de te pardonner et de t'accueillir et la paix va revenir un jour.

Tu dis: "Même avec la clarté à travers laquelle
tu m'écris, je ne vois pas la lumière, comme si tu t'exprimais dans une langue étrangère alors que
nous écrivons tous deux en français!"

Sauvegarde mes messages et relis les plus tard (genre tous les 3 mois environ) et vois la différence après quelques mois sur ta compréhension. Ne t'acharne pas à essayer de comprendre quelque chose que tu n'es pas encore prêt à recevoir. Tout ça est normal. J'ai juste semé quelque chose dans ton coeur et ça va faire son ti bonhomme de chemin avec le temps. Le temps... oui je sais je suis tannante avec "le temps" mais j'y peux rien, c'est comme ça que ça marche!!! <¦o)

Oui, l'énigme c'est toi. C'est toujours nous mêmes qui sommes notre propre inconnu. Mais quelles belles découvertes on fait au fil du temps si on s'ouvre à ça. Réécrire sa propre histoire, et la rajuster en fonction de son coeur, quelle belle entreprise!!! Le plus beau défi d'une vie!!

Oui, comme tu le disais, l'autosuggestion peut marcher et tu n'as pas à te fondre dans leur moule américain. La méthode est bonne, faut juste l'adapter à ses propres besoins.

Moi je l'ai fait sur mon moi-même en prenant des suggestions en fonction de mes rêves personnels. Par exemple, au début de ma dépression, je rêvais de me brancher sur ma créativité et d'évoluer dans le monde du spectacle, du clown, du théâtre etc. J'en avais marre du 9 à 5 sans créativité, je mourrais à petit feu. J'ai donc créé une suggestion qui m'a permis de me rendre dans ce domaine.

Aujourd'hui, je travaille dans une école de théâtre (j'adore ce que je fais) et je fais du théâtre à l'occasion. Je me suis impliqué dans une association de clowns au Québec et j'ai aussi fait quelques présentations avec un personnage de clown. L'important c'est de rêver. Toute réalité plaisante a pris naissance dans un rêve... mais faut laisser le temps de germer. Médite là dessus <¦o))

Je te laisse avec une citation, un proverbe d'un présumé amérindien qui m'a beaucoup inspiré dans ma souffrance:

"Dans le doute, abstiens-toi. Lorsque le doute est envolé, avance avec courage. Dans le brouillard, reste immobile; ne bouge pas tant que les rayons du soleil ne percent pas les nuages et ne dissipent pas le brouillard qui t'entoure. Tôt ou tard, le soleil vient à percer. Alors agis avec courage."

Voilà!

À bientôt!

Camé...

Happy, Les clsc sont au Québec, alors oublions ça...Donc tu es déjà parti de la maison et tu as chutté quand même...Tes amis sont fragiles...Tu vas peut-être faire parti d'un programme à l'étranger mais tu te sens fragile aussi ...Tu es d'accords pour changer tes perceptions...Ce qui veut dire que ta petite voix qui te dit que tu n'es pas capable, doit dire j'ai des bonnes chances de réussir,je suis déprimé,je m'en sort, ect...Parle-moi de se qui te rends triste...Comment vois-tu le bonheur? Pom

Salut Pom !

Tu sais mes amis aussi se posent tout un tas de question et je ne souhaite pas leur faire perdre la confiance qui est en eux. La dépression est une maladie contagieuse et de façon insidieuse, je préfère essayer de préserver de bons moments avec eux.

Mon environnement n'est pas vraiment malsain mais on pourait plutot dire qu'il est peu propice à une guérison. En effet, mes frères qui ont su prendre de la distance en partant à l'étranger ont réussit à se construire, par contre ma soeur s'est laissée envahir par ses angoisses au point qu'elle est depuis cinq ans dans un état stagnant d'autant plus qu'elle refuse de se soigner. Pour ma part, c'est cette année que je pourrais avoir l'opportunité de m'envoler pour l'étranger mais je me sens si fébrile...J'ai un appartement à cent kilomètres de chez moi là où je fais mes études mais les deux premiers mois depuis la rentrée se sont fais dans un état dépressif s'aggravant petit à petit d'où un retour à la case départ chez mes parents... Oui, il y des gens sympas là où j'étudie mais j'ai tellement fais la tête que je suis devenu une réelle source d'incompréhension pour eux, éh oui, les dépressifs sont des incompris.

Je suis en France et je ne sais pas ce qu'est un clsc, ici il y a des centres médico-psychologiques ou CMP et des psys, et je suis justement à la recherche d'un qui serait adéquat.

Oui, je dois changer ma perception de la vie. En général c'est les événements du passé qui la construisent et les exemples adultes que l'on peut avoir à sa disposition mais moi je dois faire ce chemin par moi-même !

Merci de tes conseils et de ton attention, à bientôt !

signé : Happy