J'ai découvert ce site il doit y avoir entre 18 et 24 mois.
C'était l'époque où, dans mon esprit il n'y avait aucune solution à la souffrance que je vivais. Vous, qui êtes ici savez le poids de cette souffrance. Elle te réveille en pleine nuit, comme un tortionnaire afin de faire durer l'exercice de souffrance. On n'y voit pas le bout de son nez tellement l'aveuglement est profond. Le corps souffre, il est privé par différentes manières de son alimentation. Ce peut même prendre l'allure d'une dégoût pour tout ce qui est alimemtaire au point où la vue des aliments, leur odeur, te lève le coeur. Que dire des souffrances de l'âme? Tu pleures, sans trop savoir pourquoi si ce n'est que tu souffres et que ca te fais pleurer. Te "voyant" dans cette situation tu remets à demain qui aura toujours un autre lendemain de renouer avec tes amis. Tu t'isoles parce que tu te sens... pas intéressant, parce que tout ce que tu as envie de dire c'est comment tu as mal et tu anticipes que c'est pas avec du vinaigre qu'on attire les mouches...
Tu ne sais pas ce qui t'as mis en cet état. Parfois tu as une impression furtive, trop vive pour que tu saisisses pleinement ce qui te fait tant souffrir. J'ai été 2 ans dans cet état. Après bien des tentatives pour mourir, après bien des hospitalisations qui pour certaines ne sont pas très étrangères au film 12 Monkeys... je me suis vu rendu là. À tous les matins je voyais revenir ceux qui étaient passés au toaster (électrochocs = convulsivothérapie et autres termes). Ils étaient complètement "gelés" pour plusieurs heures. Leur état semblait s'améliorer avec le temps, au bout d'une douzaine de traitements ils semblaient pouvoir fonctionner. 50% de rechutes en 6 mois... c'est à peine plus efficace que la loterie.
Parlons des pillules. Nous savons que l'antidépresseur prends généralement de 6 à 8 semaines à faire sentir ses effets positifs lorsqu'il y en a! Y-en a un qui me faisait l'impression d'avoir avalé une douzaine d'espressos alors que j'ai l'habitude de débuter ma journée avec un double. J'avais l'impression désagréable de toute puissance alors que je valais pas un clou la veille. J'aurais voulu courir des kilomètres. Puis ce médicament s'est mis à me réveiller à 2 am. Il raccourcissait ma nuit pcq il me stimulait trop.
Ce qui m'a le plus aidé ce fut un séjour en "hopital de jour" qui est constitué d'un groupe de soignants spécialisés en psychiatrie. J'y allais 1/2 journée chaque jours de la semaine. Ce fut très dur de la thérapie intensive aussi longtemps... m'ont préparé à me confronter à ce qui me rendait malade: ma relation conjugale était toxique et c'est ma vie conjugale que je voulais tuer chaque fois que j'ai attenté à mes jours.
Je suis définitivement sorti de la noirceur quelque mois après mon séjour à l'hopital de jour (6 mois). C'est le jour où je me suis confronté à ma réalité conjugale et que j'ai décidé de rompre définitivement. C'est pas compliqué, par la suite j'ai vu toute ma situation s'améliorer. Aujourd'hui je refais chaque journée, une par une et je crois en moi, je me suis fait de nouveaux amis, je débute un nouveau travail correspondant à ma formation et je ne me suis jamais senti aussi bien. Il y a 9 mois que j'ai cessé de prendre des anti-dépresseurs et ca été très bien pour les laisser. C'est pour les somnifères que c'est plus difficile, certains installent une dépendance dont il est long à se défaire. C'est un autre défis à relever avec confiance. Je conclus ce long exposé en vous assurant qu'avec des ressources que vous ne vous soupçonnez pas vous pouvez passer à travers et retrouver une journée ensoleillée même s'il pleut car dans vous même vous êtes bien.
Bonne chance, bon courage et n'hésitez pas à me répondre, je vous reviendrai..
Valet de coeur